• Extraits du livre « Petit traité de la joie, consentir à la vie

    de Martin STEFFENS

     

    « Avoir la foi n'est rien d'autre que cela : accepter l'épreuve. C'est savoir qu'un malheur n'arrive jamais seul, mais en un sens tout autre que le veut l'expression. Car si l'on y regarde bien, il s'y trouve assez d'énergie pour l'affronter, assez d'intelligence pour en tirer leçon, assez d'espérance pour en sortir grandi. La foi n'est pas d'abord croire que l'impossible est possible. C'est, au contraire, croire, voire savoir, que tout le réel est réel, que le réel, autrement dit, est plus grand que l'idée qu'on  s'en fait : il est plus que la dimension où veut l'enfermer notre désespoir. La foi, c'est être disponible à la souffrance de l'homme autant qu'à l'amour qui la soulage, aux blessures qu'on inflige comme à celles qu'on guérit, au Mal qui divise autant qu'au Bien qui unit. C'est voir, au cœur de la ténèbre, la lumière qui n'a cessé de luire. »

     

     

    « Le consentement libère en nous la vie en nous libérant de notre exigence d'ordre et de sens. La vie dévoile ses secrets quand on les lui laisse dire, et non quand on l'assigne au tribunal de notre entendement. Commençons donc par dire oui au jour qui s'annonce, par aimer la vie gratuitement, absurdement, en omettant sagement de lui demander ses titres de conformité à ce qu'Ivan appelle« L’ordre des choses ».

     

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  • Extraits du livre « Petit traité de la joie, consentir à la vie

    de Martin STEFFENS

     

    Résumé : Notre propre vie ne nous est pas propre : elle s'est d'abord faite en nous, sans nous. Puis vient le jour où, ayant appris à se posséder mieux, revient à chacun le pouvoir de refuser cette vie reçue passivement. N'est-ce pas là la liberté par excellence : dire non à ce qui s'impose sans se proposer ? Mais il est une autre liberté, plus généreuse, plus large et plus pleine de risques, dont ce Petit traité de la joie se fait l'éloge : consentir à la vie, ouvrir les bras à ce qui fut d'abord étranger. Non pas d'un oui du bout des lèvres : la question du consentement à l'existence est, selon le mot de Nietzsche, « la question primordiale ». D'une telle question dépend notre façon d'accueillir le passé comme d'engager l'avenir. Elle exige donc, en guise de réponse, que nous offrions à l'existence un oui à la mesure de nos vies : ample comme le sont nos peines, surabondant à la mesure de nos joies. Alors, cherchant moins à conquérir qu'à recevoir ce qu'on a, la vie apparaîtra comme ce qu'elle est : un présent auquel on peut apprendre à être davantage présent.

     

    « En ce jour où chacun formule ses vœux et sa pensée la plus chère, eh bien, je veux, moi aussi, dire ce que je désire de moi-même, et quelle fut la pensée qui, la première, a traversé mon cœur cette année quel genre de pensée sera désormais pour moi le fondement, la garantie et la douceur de la vie qui vient ! La voici : je veux apprendre de plus en plus à considérer ce qui est comme étant le Beau en soi. Ainsi je serai de ceux qui embellissent les choses. Amor fati : que ceci soit désormais mon seul amour ! Non, je ne ferai pas la guerre à la laideur. Je n'accuserai plus, pas même les accusateurs. Détourner le regard : que ceci soit ma seule négation ! Je veux à partir de cet instant et quelles que soient les circonstances, n'être qu'un pur dire-oui. » (Nietzsche)

     

    « Consentir, c'est voir ce qui est, pour ne plus pleurnicher sur ce qui aurait dû être. C'est s'offrir au présent, prendre acte des forces en présence et y livrer la sienne - là où la résignation n'est possible que d'avoir usé le présent à coup  de  « si seulement »  Le consentement, disait Paul Ricœur, est une « active adoption de la nécessité », entendant par nécessité « ce qui ne peut pas ne pas être « Active », et non point passive. »

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    06-08-2013 - 010 - Tokyo - Shinjuku Gyoen Park

     

    Extraits du livre : « Jésus, Bouddha, quelle rencontre possible ? »

    De Denis GIRA et Fabrice MIDAL

     

     

    « Pour moi, la prière est d'abord liée à l'expérience fondamentale que je fais d'être aimé d'un amour inconditionnel, celui de Dieu. Ce Dieu, les chrétiens le croient, n'est pas solitaire. Son amour « circule », pour ainsi dire, entre les trois « personnes » de la Trinité (Père, Fils et Saint-Esprit) et leur communion est absolue » (DG).

     

    « Je reconnais l'importance de ces diverses prières qui parsèment ma journée, mais je n'hésite pas à dire qu'au fond la prière, pour moi, c'est la vie, puisque prier, me semble-t-il, c'est faire tout ce que l'on peut pour vivre constamment et aussi pleinement que possible dans la présence de Dieu et des autres. » (DG).

     

    « Fabrice, je crois que je vais terminer cette lettre ici dans l'espoir que tu voies mieux comment et à quel point ma vie de prière est inséparable de ma vie quotidienne. Tu comprends aussi comment je me situe par rapport à Dieu – au Dieu de la foi chrétienne - et comment la présence du Père, lui Fils et de l'Esprit saint fait une réelle différence dans ma vie. Tu vois également que je ne pourrai jamais cesser de me « convertir », puisque cette conversion est totalement liée à l’appel qui nous est fait de vivre pleinement toute relation à la lumière du Christ. Je n'ai guère parlé de la liturgie, non pas parce que cette prière de l'Église est moins importante que la prière « personnelle », mais  simplement parce que cela demanderait un traité entier, et je ne suis pas liturgiste ! » (DG). FIN

     

    (Que vous dire !!!! Bonne lecture, un livre qui vaut la peine d’être lu. Renal.)

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  • Extraits du livre : « Jésus, Bouddha, quelle rencontre possible ? »

    De Denis GIRA et Fabrice MIDAL

     

     

    « La conversion à laquelle j'aspire consiste à laisser l'amitié me dénuder plus entièrement et me conduire ainsi à un rapport plus juste au monde. Le bouddhisme a tellement changé ma vie ! Il m'a délivré d'une douleur et d'une angoisse que je ne pouvais pas même entrevoir, toucher ou reconnaître. La conversion première a été de pouvoir vraiment les sentir. Étrangement, s'ouvrir à elle libère pour une part tout au moins - de leur emprise car nous cessons de les fuir, d'en avoir peur et de nous enfermer dans des rôles qui nous étouffent ou qui, plus exactement, posent un couvercle sur notre cœur, le calfeutre dans une opacité desséchée. La conversion implique de ne plus fuir l'angoisse et la douleur mais de les éprouver plus authentiquement.  Il y a là un paradoxe de la voie bouddhiste. Notre souci d'être heureux nous empêche de l'être car il nous coupe de la réalité qui est la nôtre. Tant que nous voulons nous améliorer, nous nous coupons de ce que nous sommes déjà. Le saut qu'il nous faut faire consiste précisément à y renoncer, à renoncer à lutter contre soi pour être autre que nous sommes déjà. Nous pouvons nous ouvrir à notre propre style d'être. Voilà, pour moi, le mouvement même de la conversion : se tourner vers la vérité à la fois douce et amère de notre cœur, et y découvrir la joie et la tristesse qui y habitent. »(FM) 

     

    « La tristesse frappe au cœur et le corps répond en produisant une larme. Avant de pleurer, on a une sensation dans la poitrine, et ensuite les larmes montent aux yeux. Ceux-ci sont sur le point de se défaire en pluie, de verser une cascade, et l'on se sent triste et seul et peut-être un peu romantique en même temps. C'est le courage qui commence à émerger, le premier signe d'un authentique esprit de guerrier. » (Chögyam Trungpa)

     

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  • Extraits du livre : « Jésus, Bouddha, quelle rencontre possible ? »

    De Denis GIRA et Fabrice MIDAL

     

     

    « On peut risquer de tout dire, sachant que même si ce que l'on dit n'est pas compris, cela sera toujours accueilli, certes avec un esprit critique, mais aussi avec une réelle bienveillance » (DG)

     

    « Ma conviction est que dans l'amitié véritable il ne s'agit pas juste d'être bienveillant mais, bien plus fondamentalement, de se situer dans une dimension autre que celle des relations courantes qui lient les hommes entre eux. L'ami est d'emblée, et tout entier, libre du rapport habituel qui existe entre deux êtres, rapport fait de jugements, de compétitions et d'intérêts croisés. Il préserve, presque miraculeusement, l'espace d'une pure gratuité où la parole de l'autre peut être entendue, où elle peut être reçue à partir d'elle-même. L'ami se met à l'unisson de ce qu'elle dit et lui permet ainsi de résonner plus pleinement. » (FM)

     

     

    « Dans l'amitié véritable, la parole fait résonner l'être ensemble, la célèbre ; elle n'accomplit pas un projet quelconque. L'amitié a ainsi beaucoup à voir avec une modalité de l'écoute orientée sur le souci d'accueillir ce qui vient. Elle nous révèle la vérité de ce que pourrait être la véritable écoute de l'autre. Écouter quelqu'un c'est amicalement lui ouvrir grands les bras, sans condition, dans une confiance bienveillante, c'est parier que ce qui va venir de lui est digne d'être accueilli. »(FM)

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  • Extraits du livre : « Jésus, Bouddha, quelle rencontre possible ? »

    De Denis GIRA et Fabrice MIDAL

     

    Le bouddhisme : une religion, un athéisme ?

    C’est un paradoxe étrange car le bouddhiste se situe pour la plupart d’entre nous, Occidentaux, à un point équidistant entre une religion, comme peut l’être le christianisme, et l’athéisme. Pour certains, en effet, le bouddhiste est sinon athée au mois, agnostique. Ils soulignent que cette tradition ne connaît pas de Dieu créateur, que le Bouddha ne se présente pas comme un sauveur mais comme un guérisseur qui expose des vérités sous la forme de diagnostique médicaux. Et certes, dans ma vie quotidienne, le bouddhisme est souvent loin de ce que nous nommons une religion. Il est un ensemble de pratiques, dont au premier chef la méditation assise. Cette dernière vise à clarifier la nature réelle de notre esprit et de notre expérience, elle nous invite à un examen scrupuleux de ce qui est. Les invitations moralistes n’y trouvent pas place, il ne s’agit pas de suivre des règles de conduite, de suivre les commandement d’un Dieu, mais de porter une plus grande attention à ce que nous faisons, aux divers motifs de nos actes. Mais dans le même temps, ce chemin conduit à des expériences spirituelles qui se trouvent avoir de nombreux points communs avec celles des Pères de l’Eglise et des grands mystiques. » (FM)

     

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  • Extraits du livre : « Jésus, Bouddha, quelle rencontre possible ? »

    De Denis GIRA et Fabrice MIDAL

     

     

    « Pour un chrétien, l’homme par son intelligence, par son engagement dans le monde, par la qualité de ses relations interpersonnelles, contribue peu à peu à la création de cette « unité harmonieuse ». Est-ce que cela correspond au désir de maîtriser le monde ? Je ne le pense pas. S’agit-il pour l’homme d’un rapport positif au monde ? Certainement. Est-ce un rapport a partie liée avec le progrès et la technique ? Je crois que oui, mais seulement si ce progrès et cette technique sont à la fois au service de l’homme et respectueux de la nature. » (DG)

     

    « L’ami est à même de nous ouvrir son cœur, de nous faire place de manière beaucoup plus inconditionnellement que ce que nous pouvons concevoir. Et étrangement, il ne voit pas nos erreurs comme des erreurs, mais les rectifie spontanément, au sens presque alchimique du terme, sans le moindre effort, par le mouvement même de son âme, par le plaisir qu’il a de notre présence, par la façon dont, sans raison, nous lui sommes cher. » (FM)

     

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  • Extraits du livre : « Jésus, Bouddha, quelle rencontre possible ? »

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    « L’amitié est précisément la tonalité dans laquelle deux êtres humains sont pleinement en contact l’un avec l’autre, et se dénudent dans une bienveillance qui n’a besoin d’aucune justification ni d’aucune raison pour se manifester. Dans cette tonalité, l’autre m’est tout à la fois proche et mystérieux. » (FM)

     

    « La grandeur véritable de la personne qui est devant moi déborde infiniment les contours de l’individu que je vois. C’est uniquement en acceptant de se découvrir dans la relation ce qui implique un certain risque que l’individu peut se réaliser pleinement comme personne humaine. Celui qui se ferme sur lui-même et se limite à des relations où l’autre n’est qu’un « objet » à « connaître » se condamne à la souffrance et à la solitude. Cela me semble une évidence en tant que chrétien, en tant qu’homme et je pense que toi, bouddhiste et homme tu es d’accord avec cela. » (DG) A suivre...

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  • Extraits du livre : « Jésus, Bouddha, quelle rencontre possible ? »

    De Denis GIRA et Fabrice MIDAL

     

    Résumé : Partager avec un ami son expérience spirituelle quand elle emprunte une voie différente de la sienne est une réelle aventure. Avec un ami, on abandonne la langue de bois et les idées reçues. On n'hésite pas à confier ses doutes, ses blessures parfois. Dennis Gira est chrétien, Fabrice Midal est bouddhiste. Mais chacun connaît bien la tradition spirituelle de l'autre. De leur échange de lettres naît un bouleversant dialogue sur la vérité et l'expérience spirituelle. Cet échange fait avancer chacun sur la Voie qui est la sienne — celle du Christ ou celle du Bouddha. L'effort, parfois épuisant, que requiert ce dialogue, permet à chacun de mettre à nu ses convictions et sa foi. Les plus grandes questions sont abordées avec lucidité et dans une intimité rare. Celles de l'altérité et de la souffrance, du statut de la personne humaine et de la nature de Dieu, de la conversion, du rôle du maître spirituel, de la vacuité et de la résurrection... Ces lettres concernent en définitive tous ceux qui, croyants ou non, se laissent interroger par l'expérience de la vie.

     

    Dennis Gira, théologien chrétien, est spécialiste du bouddhisme et du dialogue interreligieux. Originaire d'Amérique du Nord, il a vécu et étudié au Japon avant de s'installer en France et d'enseigner à l'Institut catholique de Paris. Il est l'auteur de nombreux ouvrages remarqués dont Comprendre le bouddhisme (Le Livre de Poche), Le bouddhisme à l'usage de mes filles (Le Seuil), et Le Lotus ou la Croix (Bayard).

    Fabrice Midal,philosophe, chargé de cours à l'université Paris-VIII, enseigne le bouddhisme depuis de nombreuses années. Il est membre du conseil d'administration de l'Université bouddhique européenne. Il est notamment l'auteur de Mythes et dieux tibétains et de Quel bouddhisme pour l'Occident ? (Le Seuil).

     

     

    « Tu partais de ce qui est pour toi l'expérience la plus essentielle, celle qui te fait vraiment homme et que tu nommes : la « relation interpersonnelle » Les expériences les plus riches humainement, source d'une paix profonde et durable, expliques-tu, sont celles où la relation entre deux êtres permet à chacun de grandir comme personne au sein de la communauté humaine. »(DG)

     

    « Tu as dû remarquer, comme moi, que tant de conflits viennent non des différences mais du refus de les entendre. En effet, reconnaître la différence implique de n'être plus sûr et certain d'être le seul à avoir raison et de se placer ainsi, existentiellement, dans une situation inconfortable - ou, dirais-tu sans doute, de pauvreté. » (FM)

     

    « Dans l'amitié, j'ai .compris au fur et à mesure des années que l'essentiel n'est pas le rapport qui existe entre moi et l'ami, mais ce moment où l'amitié elle-même nous donne l'un l'autre comme celui que nous sommes. Nous n'y sommes alors pour rien, même si chacun de nous doit y mettre du sien de la manière la plus entière possible Il y a, en ce sens, une altérité plus grande que celle qui existe entre deux êtres, plus grande que celle que laisse entrevoir toute relation, et voilà, à mon sens, celle que sauvegarde et nous montre l'expérience bouddhiste. C'est ce souci de préserver cette dimension d'ouverture, indépendamment de toute expérience, qui fait que je suis aujourd'hui engagé dans cette tradition, » (FM)

     

    « L’autre est un mystère non pas dans le sens où je ne le comprendrai jamais, mais dans le sens où je ne cesserai jamais de le découvrir, précisément parce ce que je ne suis pas cet autre et que je ne le serai jamais (heureusement d’ailleurs). C’est aussi reconnaitre que c’est en découvrant l’autre, que je découvre peu à peu qui je suis moi-même. » (DG) (A suivre)

     

     

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  • Extraits du livre « La vie en bleu »

    « Pourquoi la vie est belle même dans l’épreuve »

    De Martin Steffens

     

    « Voilà ce par quoi je voudrais finir notre itinéraire à travers l’épreuve. Par cette idée que notre regard n’est pas simplement quelque chose qu’on jette sur les choses : si nous prenons soin de le poser, le regard devient une façon de « re-garder », c'est-à-dire de se faire le gardien de ce sur quoi il porte. Toute notre vie devrait ainsi se déployer dans le bleu des yeux d’une mère aimante. Regard qu’on a sur soi, et sur les autres, afin de vivre dans la confiance. Regard qu’on laisse se poser sur soi, en aimant humblement celles et ceux qui nous veulent du bien : sous un tel regard, les évènements, joyeux ou douloureux, se découperont sous un ciel clément, au lieu de cette grisaille qui écrase les couleurs et appesantit toutes choses. Au lieu de cette noirceur qui gâche la joie et redouble les malheurs. »

     

    « Avez-vous remarqué ? On ne se cherche de raison que de haïr : on aimerait trouver de quoi mépriser ce voisin ou ce cousin avec qui le courant ne passe pas. Mais l’amour quant à lui, brille de sa propre lumière : il n’y a pas à trouver d’occasion favorable, ni d’excuse. Pour  se donner, il n’exige pas de conditions  particulières, ni attentes que celles-ci soient réunies. L’amour qui par nous se donne, nous enseigne cette chose à l’évidence de laquelle il faudra bien nous rendre : nous sommes nés pour rayonner. »

     

    (Encore un livre plein de richesses. A lire !!!!! Renal)

     

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  • Extraits du livre « La vie en bleu »

    « Pourquoi la vie est belle même dans l’épreuve »

    De Martin Steffens

     

    « La fidélité n’est pas quelque chose d’optionnel en amour : si je n’aime ma femme que tant qu’elle m’est agréable, je ne l’aime pas elle, mais l’effet qu’elle a sur moi. Me séparer d’elle pour avoir vu ses défauts, sous la lumière blafarde de l’habitude, c’est avouer que depuis le départ, je ne voulais aimer que moi-même. Si je ne vis pas la promesse d’aimer ma femme jusqu’en ce jour où ses défauts me paraissent supérieurs à la somme de ses qualités, c’est non pas à elle, mais la sensation agréable qu’elle me procurait, que j’étais attaché. Aimer et être fidèle, c’est la même chose : car en aimant ma femme en ses défauts, par-delà la déception, je l’aimer enfin comme un autre que moi. Je l’atteins enfin dans ce qu’elle a d’irréductible à moi. »

     

    « Si donc l’on a toujours raison d’aimer on a rarement des raisons d’aimer. Aimer, c’est forcément à la folie : il nous faudra un jour traverser les apparences flatteuses de la personne aimée, il nous faudra la voir nue, toujours plus dépouillée de ses beaux attributs, sans cesse plus fragile et par là, plus parfaitement confiée à notre tendresse. Mais alors ce qu’on recevra d’elle, c’est le mytère tout cru de sa présence. Ce sera au-delà de l’intérêt que je tirais de sa compagnie, la surprise pleine de gratitude pour cet être, pour cet autre que moi qui s’est lié à moi mais qui demeure, dans ce lien même, in appropriables. »

     

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  • Extraits du livre « La vie en bleu »

    « Pourquoi la vie est belle même dans l’épreuve »

    De Martin Steffens

     

    « La confiance « qu’on fait » est l’acte par lequel on met l’être aimé face à ses responsabilités. »

     

    « Faire confiance est un serment de fidélité : la confiance est patience, elle se tient aux côtés de l’autre, même et surtout quand il chute. Elle ne s’indigne pas, ne s’effarouche pas : elle soutient l’effort et sait la pesanteur. L’homme qui tombe pour la dixième fois ne saurait décevoir une confiance vraiment donnée car cet homme ne s’est-il pas relevé neuf fois. »

    « Tout amour commence dans la fusion et la jalousie- et nul amour ne saurait y rester : voilà le drame. »

     

    « L’amour s’il ne passe pas par l’épreuve de sa négation, comme la confiance passe par l’épreuve de méfiance, finit par nier chez l’être aimé ce qu’i y a en lui d’altérité : la jalousie maladive, c’est vouloir posséder l’autre jusque dans ses pensées. L’amour s’il reste en son état premier de fusion, finit par transformer l’autre en une chose sans intériorité, sans repli, sans intimité ni mystère. »

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  • Extraits du livre « La vie en bleu »

    « Pourquoi la vie est belle même dans l’épreuve »

    De Martin Steffens

     

    « Le monde est l’affirmation souveraine de lui-même : il est comme il est. La plénitude de la vie, c’est de l’accueillir dans les règles de son jeu, afin d’y trouver sa place, d’y accomplir la part qui te revient, d’y exercer ta partition avec joie et virtuosité. »

     

    « Comprendre que si on les reçoit sans le vouloirs, on est toutefois responsable de ce que l’on fait de nos blessures. Ce trou dans ma peau est ou bien une voie vers la souffrance des autres, ou bien ce dont j’userai pour les faire taire. Il faut de l’humilité pour reconnaître qu’on fut victime du mal. Il en faut pour aussi pour déployer l’histoire de cette blessure dans le sens de la vie, et non de la mort. »

     

    « C’est l’amour qui se donne par nous, et non pas nous qui donnons de l’amour. Que cet amour, enfin ne se donne jamais plus pleinement que là où on ne l’attend pas, que là où il n’y a plus que lui. » (Mère Theresa)

     

    « Evénements heureux ou malheureux, richesse ou pauvreté, santé ou maladie, honneurs ou outrages , vie ou mort, le sage ne doit ni les chercher ni les fuir. » (Robert Bellarmin)

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  • Extraits du livre « La vie en bleu »

    « Pourquoi la vie est belle même dans l’épreuve »

    De Martin Steffens

     

    « Afin de déployer au cœur de l’épreuve la force qu’elle exige, il faut, à un moment quelconque, lui dire « oui »

     

    «  Il ne dépend pas de moi d’avoir à mourir un jour, mais il dépend de moi, le temps de cette vie, de vivre avec sagesse. Ce qui ne dépend pas de moi, je dois y consentir : à quoi bon hurler toute sa vie contre le fait que celle-ci doit un jour prendre fin ? Pour le reste, pour ce qui dépend de moi, je dois faire de mon mieux. »

     

    « Si ce qui m’arrive, en tant que ça m’arrive, ne dépend pas complètement de moi, il en dépend la façon dont je prends ce qui arrive. »

     

    « Voici une belle preuve de la liberté humaine : si notre pouvoir sur les choses est limité, celui que nous avons sur nous, dans notre façon de prendre les choses, est infiniment plus grands. »

     

    « Nous ne pouvons attendre de la vie que ce qu’elle nous a déjà donné : la vie a donné à chacun un corps pour se mouvoir, un cœur pour battre et pour aimer, un souffle pour courir, pour reprendre ou pour le rendre… La vie, qui est force, croissance, dynamisme, est pour chacun un « effort offert » : elle est comme un feu à nourrir. C'est-à-dire qu’on peut laisser mourir, si l’on n’en prend pas soin. Toute donnée à chacun des vivants, la vie ne demande finalement qu’une chose : qu’on épouse le mouvement de sa donation, qu’on accompagne son élan. Car la seule manière de recevoir les dons dont la vie nous a pourvus, c’est de les faire fructifier, non d’en exiger d’autres. »

     

    L' Hermione

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  • Extraits du livre « La vie en bleu

    Pourquoi la vie est belle même dans l’épreuve »

    De Martin Steffens

    « Il faut consentir à se laisser sculpter par les coups de la vie, quand nous ne pouvons plus leur opposer aucune résistance. »

     

    « Attendre, c’est laisser faire le temps. N’est-ce pas la pire des démissions ? Non car le temps qui passe, c’est de la vie qui cherche une voie pour se faufiler et couler à nouveau. »

     

    « Le temps, c’est l’art de la vie pour inventer sans cesse des solutions aux obstacles qui se présentent, afin d’obtenir, du milieu ou de la matière dont sont faits le corps, ce qui la fera croître. « Laisser le temps au temps, ce n’est pas une vaine tautologie (comme lorsqu’on dit : « Un chat c’est un chat. » Laisser le temps au temps, c’est laisser à la vie le temps de resurgir. »

     

     

     

    « Clore une journée, c’est, qu’on soit croyant ou non, remettre à plus fort que soi (à Dieu, à la vie, à l’espérance qui habite tout homme) les soucis qui nous ont habités durant la journée. C’est prendre un temps qui ne soit que présence, pour dire à ce jour son « adieu ». « a dieu », oui, puisqu’on se dépossède de ces problèmes dont l’avenir seul pourrait nous dire s’ils étaient aussi sérieux qu’on aime à le croire. « Adieu » aussi car ce jour ne reviendra pas : si l’épreuve, demain, est encore là, c’est sous un autre jour que je la verrai, que je l’affronterai, plus reposé déjà, plus vieux d’un jour, c'est-à-dire plus proche de la sagesse qui revient aux hommes expérimentés. »

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  • Extraits du livre  La vie en bleu

    Pourquoi la vie est belle même dans l’épreuve »

    De Martin Steffens

     

    « Être jeune, c’est avoir la souplesse du roseau qui se plie quand le vieux chêne se brise. Or, c’est précisément le cas de celles ou ceux qui accueillent l’âge qu’ils ont, quelque avancé qu’il soit. »

     

    « Être jeune, c’est aimer la vie à chacun de ses âges.. »

     

    « Ce n’est pas parce que nous aimons quelqu’un qu’il faut lui épargner l’épreuve ; c’est parce que l’épreuve fait partie de sa vie qu’il a d’autant plus besoin de notre amour. »

     

    « Grandir en humanité, c’est échanger son cœur de pierre en cœur de chair, c'est-à-dire un cœur plus à même de se laisser toucher par le monde. C’est gagner en vulnérabilité, si la vulnérabilité est bien ce qui fait de l’homme un être sensible. »

     

    « L’épreuve ne demande pas d’abord une solution. Elle exige qu’on y soit sensible, disponible : comment rebondir  si l’on commence par nier qu’on a touché le fond ? En cherchant à consoler à tout prix, à trouver des solutions aux problèmes dont souffrent ceux qu’on aime, on risque de les priver de ce temps dont la vie a besoin pour se recréer et reprendre le dessus. »

     

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  • Extraits du livre « La vie en bleu

    Pourquoi la vie est belle même dans l’épreuve »

    De Martin Steffens

    « Si je n’apprends pas à m’aimer, moi tel que je suis, je ne supporterai pas non plus l’autre, tel qui est. »

     

    « Si je ne sais pas être grand dans les petites choses, je ne le serais pas dans les grandes. »

     

     

    « Un homme d’expérience est quelqu’un qui voit la solution dans le problème, qui voit à même l’épreuve, et non dehors d’elle, le chemin par où passer. »

     

    « Avoir le sens de la vie » non au sens où l’on en possède la signification ultime, mais comme l’on dit de quelqu’un qu’il a un sens du partage, le sens du rythme ou de la mélodie. Avoir le sens de la vie c’est en effet au moins deux choses : d’une part, c’est savoir s’inscrire en elle, c’est improviser, à partir d’elle, une mélodie inattendue. »

     

    « Si telle est mon épreuve, si je ne peux m’y soustraire, non seulement j’y consens, mais je vais m’employer à la vivre jusqu’au bout, à me déployer en elle, à me laisser révéler quel est son sens et quel abîme, de force et de tristesse, peut contenir mon petit cœur d’homme. »

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  • Extraits du livre « La vie en bleu

    Pourquoi la vie est belle même dans l’épreuve »

    De Martin Steffens

     

    « La souffrance coupe la parole ; on ne sait que crier, grogner ou balbutier. L’écoute seule convient face à celui qui souffre. L’écoute, c'est-à-dire le silence. »

     

    « Improviser ou apprivoiser sa vie, c’est consentir à ne pas comprendre d’emblée pourquoi les choses arrivent ainsi, et pas autrement. »

     

    « La vie, en effet est comme le bleu de travail qu’on doit enfiler chaque matin, pour faire du jour qui se lève l’occasion de belles choses. »

     

    « En règle générale, si l’on attend que les conditions soient réunies pour entreprendre quoi que ce soit, on ne fera jamais rien. C’est même l’inverse qui a lieu : parce que je décide de faire quelque chose, je réunis les conditions de sa possibilité. »

     

    « L’enfer, c’est se faire le centre de toutes les attentions et s’indigner sans cesse que le monde ne tourne pas autour de soi. Le paradis, au contraire c’est la joie de l’autre dans la gratitude. Nul n’est plus heureux que celui qui trouve un peu de joie dans le passage, sous la fenêtre, d’un homme qu’il ne connait pas, mais qui à l’air heureux. »

     

    « Secourir l’humanité à l’autre bout du monde est facile… aimer son voisin l’est beaucoup moins. Notre prochain pourtant, c’est mieux que l’Humanité avec un grand « H », car c’est l’homme tel qu’il existe vraiment, avec ses humeurs, son haleine, ses anecdotes qui n’en finissent plus. »

     

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  • Extraits du livre « La vie en bleu

    Pourquoi la vie est belle même dans l’épreuve »

    De Martin Steffens

     

    Résumé : Nul ne peut échapper aux épreuves de la vie. A l’improviste, jamais là où les attendait, elles nous tombent dessus, nous surprennent et nous laissent désemparés.

    Nous rêvions d’une vie en rose,

    Et nous voilà couverts de bleus.

    Mais ce bleu n’est-il pas la vraie couleur de la vie ?

     

    Martin Steffens, dans ce livre de philosophie pratique, se penche sur l’expérience de l’épreuve. Il montre comment la traverser, non pas en la minimisant ou en se faisant violence, mais en prêtant attention aux richesses cachées qu’elle dévoile en nous.

     

    « Le courage, de toute façon, n’est pas de ne pas avoir peur (ça, c’est de la témérité) ; le courage est d’affronter sa peur, peut être de la surmonter. Le problème n’est donc pas tant de craindre l’épreuve, mais en raison d’une telle crainte, de ne pas laisser venir à soi toute la vie : de se crisper sur le bonheur acquis, de l’étouffer de mille précautions, en se fermant ainsi à celui qui vient. »

     

    « L’épreuve veut qu’on l’affronte, non qu’on se laisse confondre par elle. »

     

    « Parler, c’est déchirer l’opacité du monde : c’est ouvrir dans la dureté du réel une voie pour le dialogue. Dire ce qu’il en est, de l’épreuve et des souffrances qu’elle génère, c’est ainsi rompre le silence où celle-ci nous enferment. L’enseignement ne juge pas, il n’assomme pas de bons conseils : il part à la recherche des mots qui, comme des étincelles jaillies de l’obscurité, promettent à notre nuit qu’elle n’est pas éternelle. » ( à suivre)

     

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  • Extraits de « Quand la fragilité change tout. »

    D’Anne-Dauphine Julliand, Emmanuel Faber

    Philippe Pozzo di Borgo et de Jean Vanier

     

    Etre responsable et créer la paix

     

    Jean Vanier est Philosophe, écrivain et humaniste reconnu, il a fondé deux associations internationales, l’Arche et Foi et Lumière, consacrées aux personnes avec un handicap mental. L’Arche est présente dans le monde entier à travers cent trente huit communautés où vivent et travaillent ensemble des personnes handicapées mentales et des assistants volontaires et salariés.

     

    L’Arche n’est pas un lieu où l’on s’occupe de gens vulnérables. Tout le but est de faire l’expérience qu’au-delà de leur vulnérabilité, il y a leur personne. L’important est de vouloir dire à l’autre : « Il y a toi, il y a ton cœur caché derrière tes handicaps et tes difficultés. Tu es quelqu’un d’important dans le corps de la famille humaine. Tu as ta place et tu as un don à faire aux autres ; tu n’est pas là comme le dernier et le plus bas de l’humanité. » Toute l’œuvre de l’Arche consiste à révéler, à travers une relation, que celui qui a été exclu est beau et doué d’une valeur exceptionnelle, à lui dire : «  Je ne suis pas mieux que toi. » Bien sûr ces exclus ont besoin de médecins, de kinésithérapeutes et d’autres professionnels, mais ce dont ils ont surtout besoin, c’est d’amis. Et dans une rencontre de personnes à personnes, entre « toi » et « moi », nous nous manifestons une confiance mutuelle. Ainsi l’amitié et la communion naissent ensemble et font alors jaillir la célébration. L’Arche est le lieu de la communion et de la célébration. »

     

    « Se rencontrer, se parler, s’écouter. Découvrir que dans l’autre que tu es il y a un trésor, que tu es beau, plus beau que tu n’oses le croire. Écouter ton histoire : tu as été abusé, brisé, frappé, tu as souffert, quelque chose a blessé le trésor de ta personne, ta conscience personnelle. Il s’agit d’aider chacun à découvrir sa conscience personnelle faite pour aimer et être attirée vers l’amour, la vérité et la justice. Oui nous sommes appelés à nous rencontrer et à nous écouter, sans juger l’autre. La rencontre cependant n’est pas toujours facile, parce quelque fois, devant celui qui est différent, nos certitudes peuvent être remisent en question. »

     

    « La rencontre implique l’écoute de l’autre différent. Cela demande de l’humilité, et même une certaine fragilité. L’écoute invite à quitter des certitudes pour écouter l’expérience de l’autre, ce qu’il a vécu, parce qu’il est un être humain, et qu’en lui il y a la lumière de Dieu. Il a un message à donner. Chaque personne a un message à délivrer, qu’elle soit à la rue ou d’une autre culture ou atteinte de la maladie d’Alzheimer. L’écouter rend plus humain. Laisser  certaines de nos certitudes de côtés, c’est accepter de se sentir un peu fragile. Il est difficile d’être à l’écoute, de lâcher un peu prise et d’entrer dans une relation. On est tous un peu pauvres dans la relation, entrer dans la communion avec quelqu’un c’est se reconnaître pauvre, c’est entrer dans l’inconnu, dans ce qu’on ne maîtrise pas. La relation  est un cheminement. » (Fin)

    De beaux témoignages sur la fragilité, un très beau livre. Renal

     

    La Rochelle, Aquarium (24)

     


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