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Extraits de livres lus : « Jésus, Bouddha, quelle rencontre possible ? » (6)
Extraits du livre : « Jésus, Bouddha, quelle rencontre possible ? »
De Denis GIRA et Fabrice MIDAL
« La conversion à laquelle j'aspire consiste à laisser l'amitié me dénuder plus entièrement et me conduire ainsi à un rapport plus juste au monde. Le bouddhisme a tellement changé ma vie ! Il m'a délivré d'une douleur et d'une angoisse que je ne pouvais pas même entrevoir, toucher ou reconnaître. La conversion première a été de pouvoir vraiment les sentir. Étrangement, s'ouvrir à elle libère pour une part tout au moins - de leur emprise car nous cessons de les fuir, d'en avoir peur et de nous enfermer dans des rôles qui nous étouffent ou qui, plus exactement, posent un couvercle sur notre cœur, le calfeutre dans une opacité desséchée. La conversion implique de ne plus fuir l'angoisse et la douleur mais de les éprouver plus authentiquement. Il y a là un paradoxe de la voie bouddhiste. Notre souci d'être heureux nous empêche de l'être car il nous coupe de la réalité qui est la nôtre. Tant que nous voulons nous améliorer, nous nous coupons de ce que nous sommes déjà. Le saut qu'il nous faut faire consiste précisément à y renoncer, à renoncer à lutter contre soi pour être autre que nous sommes déjà. Nous pouvons nous ouvrir à notre propre style d'être. Voilà, pour moi, le mouvement même de la conversion : se tourner vers la vérité à la fois douce et amère de notre cœur, et y découvrir la joie et la tristesse qui y habitent. »(FM)
« La tristesse frappe au cœur et le corps répond en produisant une larme. Avant de pleurer, on a une sensation dans la poitrine, et ensuite les larmes montent aux yeux. Ceux-ci sont sur le point de se défaire en pluie, de verser une cascade, et l'on se sent triste et seul et peut-être un peu romantique en même temps. C'est le courage qui commence à émerger, le premier signe d'un authentique esprit de guerrier. » (Chögyam Trungpa)
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