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Extraits de livres lus :La puissance de la joie (1)
Extraits du livre La puissance de la joie
De Frédéric LENOIR
Résumé : « Existe-il une expérience plus désirable que celle de la joie ? Plus intense et plus profonde que le plaisir, plus concrète que le bonheur, la joie est la manifestation de notre puissance vitale. La joie ne se décrète pas, mais peut-on l’apprivoiser ? La cultiver ?
J’aimerais proposer ici une voie d’accomplissement de soi fondée sur la puissance de la joie. Une voie de libération et d’amour, aux antipodes du bonheur factice proposé par notre culture narcissique et consumériste, mais différente aussi des sagesses qui visent à l’ataraxie, c'est-à-dire à l’absence de souffrance et de trouble.Pour ma part, je préfère une sagesse de la joie, qui assume toutes les peines de l’existence. Qui les embrasse pour mieux les transfigurer. Sur les pas de Tchouang-tseu, de Jésus, de Spinoza et Nietzche, une sagesse fondée sur la puissance du désir et sur un consentement à la vie, à toute la vie… Pour retrouver la joie parfaite, qui n’est autre que la joie de vivre. »
« Épicure est le grand philosophe de la modération. Il ne prohibe pas les plaisirs, il ne prône pas l’ascèse, mais il estime que trop de plaisir tue le plaisir. Que l’on jouit davantage d’une chose quand on sait la limiter en quantité et en privilégier la qualité. Que l’on est bien plus heureux parmi quelques amis réunis autour d’un repas simple mais bon, que dans un banquet où l’abondance de mets et de convives nous empêche de savourer la qualité des uns et la compagnie des autres. »
« Que faire quand la vie nous met à l’épreuve lors d’un accident, d’un deuil, d’une catastrophe ? La sagesse, disent les stoïciens, consiste à accepter ce sur quoi on ne peut pas agir. Ils l’illustrent par la parabole du chien tiré par un chariot. Si le chien résiste et refuse de suivre le chariot, il sera malgré tout tiré de force et arrivera épuisé et blessé à destination. S’il ne se débat pas, il suivra le mouvement du chariot et parcourra le même trajet en ayant beaucoup moins souffert. Autant donc accueillir l’inéluctable, plutôt que de le refuser et de lutter contre le destin. Quand on ne peut faire autrement, mieux vaut accepter les choses telles qu’elles sont, consentir à la vie. Cela ne se décrète évidemment pas sur un coup de baguette magique : la sagesse, même pour la plupart des stoïciens, reste un objectif difficile à atteindre et peu d’êtres humains y parviennent totalement. »
« La joie est une émotion, ou un sentiment, que les deux psychiatres François Lelord et Christophe André décrivent comme une expérience à la fois mentale et physique intense, en réaction à un événement, de durée limitée. »
« Est-il possible d’analyser, de comprendre, d’expliquer cette expérience de la joie, aux facettes si diverses ? Et, davantage encore, de la cultiver ? Commençons par interroger les rares philosophes qui se sont penchés sur cette belle et entière émotions, elle constitue pout tout être humain, de ses manifestations les plus communes jusqu’en ses formes les plus élevées, le suprême désirable. »
« La joie, elle a un coté gratuit, imprévisible. »
« La philosophie éthique de Spinoza est une philosophie de la joie. Son étude du comportement humain, sa morale, tout ce qu’il estime guider nos actions, commence avec la joie et finit par elle, c’est une joie en acte. Spinoza laisse de côté toutes les valeurs religieuses et métaphasiques et se pose en observateur de la nature humaine. Il définit la joie comme le « passage de l’homme d’une moindre à une plus grande perfection ». Il signifie par là, que, chaque fois que nous grandissons, que nous progressons, que nous remportons une victoire, que nous nous accomplissons un peu plus selon notre nature propre, nous sommes dans la joie. Parce qu’il pose la joie comme fondement et but ultime de toute éthique, et que cette réflexion n’est pas fondée sur une croyance ou un raisonnement purement abstrait, mais sur une observation et une analyse approfondie de l’être humain, Spinoza nous apparait non seulement comme le premier grand philosophe de la joie, mais aussi comme celui qui lui donne sa première véritable définition philosophique : elle est, selon lui, le perfectionnement, l’augmentation de la puissance d’exister. » (A suivre....)
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Commentaires
1PestouneLundi 7 Décembre 2015 à 10:01J'aime assez l'analyse dans le paragraphe qui commence par "Que faire quand la vie nous met à l’épreuve lors d’un accident, d’un deuil, d’une catastrophe ? " Apprendre à faire une force de nos épreuves est essentiel et pour continuer et pour partager avec d'autres plus tard. Toutes ces citations de ce livre trouvent un écho en moi. Merci RenalRépondre-
renalLundi 7 Décembre 2015 à 10:25
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