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Extraits de livres lus : Petit traité de la joie, consentir à la vie. (1)
Extraits du livre « Petit traité de la joie, consentir à la vie
de Martin STEFFENS
Résumé : Notre propre vie ne nous est pas propre : elle s'est d'abord faite en nous, sans nous. Puis vient le jour où, ayant appris à se posséder mieux, revient à chacun le pouvoir de refuser cette vie reçue passivement. N'est-ce pas là la liberté par excellence : dire non à ce qui s'impose sans se proposer ? Mais il est une autre liberté, plus généreuse, plus large et plus pleine de risques, dont ce Petit traité de la joie se fait l'éloge : consentir à la vie, ouvrir les bras à ce qui fut d'abord étranger. Non pas d'un oui du bout des lèvres : la question du consentement à l'existence est, selon le mot de Nietzsche, « la question primordiale ». D'une telle question dépend notre façon d'accueillir le passé comme d'engager l'avenir. Elle exige donc, en guise de réponse, que nous offrions à l'existence un oui à la mesure de nos vies : ample comme le sont nos peines, surabondant à la mesure de nos joies. Alors, cherchant moins à conquérir qu'à recevoir ce qu'on a, la vie apparaîtra comme ce qu'elle est : un présent auquel on peut apprendre à être davantage présent.
« En ce jour où chacun formule ses vœux et sa pensée la plus chère, eh bien, je veux, moi aussi, dire ce que je désire de moi-même, et quelle fut la pensée qui, la première, a traversé mon cœur cette année quel genre de pensée sera désormais pour moi le fondement, la garantie et la douceur de la vie qui vient ! La voici : je veux apprendre de plus en plus à considérer ce qui est comme étant le Beau en soi. Ainsi je serai de ceux qui embellissent les choses. Amor fati : que ceci soit désormais mon seul amour ! Non, je ne ferai pas la guerre à la laideur. Je n'accuserai plus, pas même les accusateurs. Détourner le regard : que ceci soit ma seule négation ! Je veux à partir de cet instant et quelles que soient les circonstances, n'être qu'un pur dire-oui. » (Nietzsche)
« Consentir, c'est voir ce qui est, pour ne plus pleurnicher sur ce qui aurait dû être. C'est s'offrir au présent, prendre acte des forces en présence et y livrer la sienne - là où la résignation n'est possible que d'avoir usé le présent à coup de « si seulement » Le consentement, disait Paul Ricœur, est une « active adoption de la nécessité », entendant par nécessité « ce qui ne peut pas ne pas être « Active », et non point passive. »
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