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CONTES GABONAIS ( La Chauve Souris et l'écureuil)
La Chauve-souris et l’écureuil
La Chauve-souris, se promenant au crépuscule, rencontra l'Ecureuil qui se tenait au faîte d'un palmier, en train de manger des noix de palme.
— « Que fais-tu là ? » lui demanda-t-elle.
— « Et toi, d'où viens-tu ainsi ? » interrogea l'Ecureuil à son tour.
— « Je me promène, répondit la Chauve-souris. Si tu veux bien, nous irons nous promener ensemble jusqu'à ma plantation. »
— « Non, je ne veux pas me promener avec un sale individu comme toi, qui lâche ses excréments partout et empeste tous les lieux où il passe. Va en avant, je te suivrai après, je sais bien où se trouve ta plantation. »
La Chauve-souris partit donc la première. Mais au lieu de la suivre, l'Ecureuil courut vers le repaire de la Vipère.
— « Chère amie, lui dit-il, ne pourrais-tu pas aller t'enrouler au fond de la caverne où loge la Chauve-souris ? »
— « Ah ça ! non, répondit la Vipère. Car la Chauve-souris est mon amie. Pas plus longtemps que ce matin, elle m'a dit que tu m'avais insultée. Toi, Ecureuil, tu es un vilain personnage. Tu veux me pousser à tuer la Chauve-souris. Je ne t'aime pas beaucoup, tu sais. Tu es bien fier avec ta queue en panache. Tu te crois au-dessus de tous les animaux. »
Ce disant, la Vipère mord l'Ecureuil et le tue
Sur le coup. Après quoi, elle va le dire à la Chauve-souris.
Mais la Chauve-souris, qui a bon cœur, se montre fort mécontente et la blâme d'avoir tué l'Écureuil sans raison. Elle lui fait faire ensuite des funérailles solennelles où sont invités les singes et tous les animaux qui gambadent sur les arbres.
A partir de ce jour-là l'Ecureuil ne peut plus voir une Vipère sans jeter les hauts cris. Et celle-ci s'enfuit aussitôt qu'elle entend crier : « Mulosi ! Mulosi ! a ne myangala ni dikundu ! — Le Sorcier ! Voilà le Sorcier ! qui empoisonne les gens avec son venin ! »
Morale. — Mieux vaut être laid de visage et avoir bon cœur comme la Chauve-souris que d'avoir un beau visage et un mauvais cœur comme l'Ecureuil.
(Conte Gabonais)
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