-
Par renal le 4 Avril 2015 à 10:23
Les cailloux font ce qu’ils peuvent
Si tu vois un escargot en panne, n’intervient pas.
Il s’en tirera tout seul.
Tu pourrais le vexer. Ou bien qui sait ? le rendre malade.
Même conseil en ce qui concerne les étoiles.
Si tu en vois une qui n’est pas à sa place sur les étagères du ciel,
Dis-toi qu’elle doit avoir ses raisons.
Il n’est pas recommandé non plus de pousser la rivière dans le dos pour qu’elle aille plus vite :
Elle fait son possible.
Ah ! j’oubliais : les cailloux font ce qu’ils peuvent, eux aussi
En attendant d’aller dans la bétonneuse.
Évite donc de leur donner des coups de pied, même en douce
Jean Rousselot
(extrait de « Les poèmes ont des oreilles)
4 commentaires -
Par renal le 14 Mars 2015 à 07:46
Les pommes de lune
Entre Mars et Jupiter
Flottait une banderole
Messieurs Mesdames
Faites des affaires
Grande vente réclame
De pommes de terre
un cosmonaute qui passait par là
Fut tellement surpris qu'il s'arrêta ;
Et voulut mettre pied à terre.
Mais pas de terre en ce coin-là ;
Et de pommes de terre
Pas l'ombre d'une
C'est une blague sans doute
Dit-il en reprenant sa route
Et à midi il se fit
Un plat de pommes de lune
Jean Rousselot
(Extrait de Qu’est-ce qui mijote dans ma marmite à mots)
votre commentaire -
Par renal le 22 Octobre 2014 à 09:41
Dans ma main
J’ai dans ma main
Le souvenir de billes
De plusieurs chats
Des cheveux de maman.
J’ai dans la main
Des bouquets de fleurs des champs
Des bouquets énormes
Des bouquets sans fin
Des bouquets refusés aussi.
J’ai dans ma paume
L’espoir de la main
De la petite antillaise
Aux souliers jaunes
Qui n’a pas encore dit un mot
Mais qui sourit comme une orange
Quand j’ose lui sourire
Le premier.
Jean-Hughes Malineau extrait de « De mémoire de petits garçons »
votre commentaire -
Par renal le 14 Octobre 2014 à 09:21
Tiens bon la rampe !
Si tu imagines que la pluie
Pourrait arroser la lune au lieu d’arroser la terre,
Qu’il pourrait se mettre à faire nuit noire
Si l’on craquait une allumette à midi juste,
Et que les oiseaux pourraient
Se changer en écrevisses.
Alors mon cher tiens bon la rampe
De la réalité
Avant que la voie lactée
Ne devienne fromage ou beurre.
Pour le moment, va te coucher
C’est l’heure.
Jean Rousselot
votre commentaire -
Par renal le 8 Octobre 2014 à 09:25
Gare aux oiseaux qui causent
Tutoie toutes les fleurs
Mais dis Vous à la rose.
Et si tu peux, en vers plutôt qu’en prose.
De même tutoie les oiseaux
Mais en exceptant ceux qui causent
Ils te diraient des horreurs
Que te répéter je n’ose
Si tu ne les vouvoyais
Comme on fait aux grands Seigneurs
Dont ils portent les couleurs.
Jean Rousselot
votre commentaire -
Par renal le 29 Septembre 2014 à 09:09
L’éléphant d’Hannibal
Un éléphant était distrait à un tel point
Qu’il avait égaré son nom.
Quand à celui de sa rue,
Il l’avait si bien perdu
Qu’un soir voulant rentrer chez lui
Il se retrouve à Pavie
Alors qu’il habitait à deux doigts de Paris.
Mais là-dessus il rencontra un général
Qui s’appelait Hannibal
Alors il se souvient de tout :
Les Alpes, la neige, les loups
Et il se dit, le gros malin :
Que si dans l’autre sens il faisait son chemin
Il reviendrait à son logis sans peine.
Ainsi fit-il et redevint
Le plus bel éléphant du zoo de Vincennes
Et du coup retrouva son nom :
Il s’appelait Agamemnon.
Jean Rousselot
votre commentaire -
Par renal le 26 Septembre 2014 à 07:42
Poésie sans modération
On nous embête vraiment
Avec tous ces règlements.
Par contre la Poésie
On peut et même on doit
En user toute sa vie
Le plus immodérément.
Ce n’est pas un vain discours
C’est un voyage au long cours
C’est une pêche aux merveilles
Alors, va-y mon enfant !
La poésie, en plein hiver
Peut remplir ton cœur de soleil
En couleur elle peint la prose
Des heures les plus moroses.
Elle console et justifie
Tes espoirs et tes rêveries,
Tu n’auras pas meilleur amie.
Jean Rousselot
1 commentaire -
Par renal le 20 Septembre 2014 à 09:16
Faire pousser du bonheur
A chacun son ordinateur
A chacun son hélicoptère
Et son robot maître d’hôtel.
Mais je crois qu’il n’est rien de tel
Qu’un cœur généreux grand ouvert
Pour faire pousser du bonheur
Jusqu’aux confins de l’univers
Jean Rousselot
2 commentaires -
Par renal le 17 Septembre 2014 à 08:58
Un peu de solfège
Un bémol qui s’ennuyait
Voulut monter d’une octave
Mais il était si distrait
Qu’au lieu d’aller au grenier
Il descendit à la cave.
Le cafouillage en fut pire
Car l’auteur conservait là
Whisky, Champagne et vodka
Dont le bémol se soûla
Aidé par dièse et bécarres
Accourus de toutes parts.
Jean Rousselot
votre commentaire -
Par renal le 15 Septembre 2014 à 08:58
Le petit jour
Quand le petit jour grattait au carreau,
les joues rosies par la transparence du rideau
d’indienne, je m’amusais à le faire languir,
refermant les yeux ou me tournant vers le mur.
Mais grattait-il un peu plus fort ou ce bruit
était-il un crépitement du feu de bois
dans la cuisine, il me fallait bien sauter du lit
Pour aller ouvrir la croisée !
Et nous voilà tout de suite attablés,
lui trempé de rosée, un bout de soleil sur l’oreille,
comme un bouton d’or, moi encore tiède
et cotonneux de sommeil.
Mais pourquoi ma grand-mère
m’apportait-elle qu’un seul bol de café au lait,
une seule cuillère, une seule tartine beurrée
et n’embrassait-elle que moi ?
Ne voyait-elle pas le jeune jour assis à mes côtés ?
Je fus long à comprendre qu’elle se
levait si tôt qu’elle l’avait vu naître alors que
je dormais toujours et l’avait déjà nourri
et cajolé avant de tremper la soupe pour
les hommes et de donner le grain aux poules.
Jean Rousselot
2 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique