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Poemes de Maurice Carême
8 pages de poèmes
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Par renal le 19 Décembre 2017 à 08:05
Noël
L’étoile a mis
Le feu au buis,
Le feu aux boules
De gui qui roulent
Dans les vergers
Tout enneigés.
Le feu jaillit
Des toits en fête,
Et les bergers
Parmi les bêtes
Agenouillées
Chantent et prient.
Pomme dorée
Tombée du ciel
Dans un brasier
De joie nouvelle,
Jésus est né.
Noël ! Noël !
Maurice Carême
Crèche du Vieux Saint Ouen
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Par renal le 8 Décembre 2016 à 09:17
Il neige toujours
Il a neigé toute la nuit,
Il neige toujours dans le jour.
Il fait pourtant doux comme si
Un cygne immense avait ouvert
Ses ailes sur le ciel noirci
Pour nous protéger de l'hiver.
Qu'il faudra encore du temps
Cette année pour que le printemps
Transforme-, en longs flocons de fleurs,
Ces flocons sans joie, sans couleur
Et pour que, ces cerisiers-là
Rallument, au seuil du matin,
Dans l’ombre-ardente
Toutes leurs lampes à la fois.
Maurice Carême
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Par renal le 29 Septembre 2016 à 14:09
L’automne, au coin du bois,
Joue de l’harmonica.
Quelle joie chez les feuilles !
Elles valsent au bras
Du vent qui les emporte.
On dit qu’elles sont mortes,
Mais personne n’y croit.
L’automne, au coin du bois,
Joue de l’harmonica.
Maurice Carême (La Lanterne magique)
Photo Renal
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Par renal le 11 Septembre 2016 à 09:52
Je le sais bien, Seigneur…
Je le sais bien, Seigneur,
Que vous êtes le cœur
Qui fait battre mon cœur
D’un si doux battement,
Que vous êtes la peine
Qui chante dans mes veines,
Que vous êtes la joie
Qui pleure au fond de moi.
Mais n’êtes vous pas aussi
Ce désir qui me brise
D’être oiseau dans la brise
Ou cerise qui luit,
D’être ce qui jaillit
De la terre en la source
De la biche en sa course,
De l’enfant dans son cri.
N’êtes-vous cet appel
Qui creuse un puits de ciel
Où mes colombes noires
Longuement viennent boire,
Cette attente suprême
De me quitter sans fin
Et me perdre enfin
Dans les êtres que j’aime.
Maurice Carême (Á l’ami Carême)
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Par renal le 15 Août 2016 à 08:24
Pleins soleil
Le soleil est aux bains, le soleil est aux plages.
Qu’attendez-vous, terriens, à l’ombre de vos toits ?
Les mouettes ne parlent plus que de voyages.
Il est temps de laisser la bêche à son sol froid.
Les maillots de couleur, sur le sable brûlant,
Font des fleurs plus jolies que celles des avoines.
Les femmes ont des corps de miel et de safran.
Les enfants sont plus vifs que des airs de sardanes.
Les parasols sont verts, les cabines sont bleues,
Les coquillages blonds se constellent de feux,
Des ânes vont trottant dans un bruit de sonnailles.
Tout va, tout rit, tout vient, tout court, tout luit, tout bouge
Et dressé sur le quai tel un coq sur la paille,
Un drapeau, sans arrêt, jette son grand cri rouge.
Maurice Carême ( Á l’ami Carême)
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Par renal le 18 Mai 2016 à 09:23
L’écolière
Mon Dieu ! Que de choses à faire !
Enlève tes souliers crottés,
Pends donc ton écharpe au vestiaire,
Lave tes mains pour le goûter,
Revois tes règles de grammaire.
Ton problème, est-il résolu ?
Et la carte de l’Angleterre,
Dis, quand la dessineras-tu ?
Aurais-je le temps de bercer
Un tout petit peu ma poupée,
De rêver, assise par terre,
Devant mes châteaux de nuées ?
Mon Dieu ! Que de choses à faire !
Maurice Carême
Extrait de « Poèmes d’aujourd’hui pour les enfants de maintenant »
Photo https://pixabay.com/fr
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Par renal le 30 Avril 2016 à 15:47
Le bouleau
Chaque nuit, le bouleau
Du fond de mon jardin
Devient un long bateau
Qui descend ou l’Escaut.
Ou la Meuse ou le Rhin.
Il court à l’Océan
Qu’il traverse en jouant
Avec les albatros,
Salue Valparaiso,
Crie bonjour à Tokyo
Et sourit à Formose.
Puis, dans le matin rose,
Ayant longé le Pôle,
Lentement redevient
Bouleau de mon jardin.
Maurice Carême
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Par renal le 17 Janvier 2016 à 09:03
On ne sait pas si ce sont les chaises …
On ne sait pas si ce sont les chaises
Avec leur bon visage de paille,
Les mésanges qui se chamaillent
Dans l’ombre fraîche de la haie.
Ou la claire rangée de hêtres
Qu’on voit d’ici par la fenêtre,
Si ce sont les moutons familiers
Qui broutent l’or du calendrier
Ou le sourie de ma mère
Qui coud, assise dans la lumière,
Qui font ce bonheur simple et doux
Comme une pomme sur la table
Et cette paix si admirable
Qu’on se jetterait à genoux.
Maurice Carême (Á l’ami Carême)
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Par renal le 7 Janvier 2016 à 10:00
Il pleut
Il pleut sur les longs toits de tuiles,
Il pleut sur les fleurs du pommier,
Il pleut une pluie si tranquille
Qu’on entend les jardins chanter.
Il pleut comme au temps de Virgile,
Comme au temps de Berthe aux longs pieds,
Il pleut sur les longs toits de tuiles,
Il pleut sur les fleurs du pommier.
Il pleut du bleu doux sur la ville
Il pleut et, dans le ciel ouaté,
Tous les colombiers sont mouillés.
Les pigeons semblent, sur les tuiles
Des bouquets de fleurs de pommiers.
Maurice Carême (Á l’ami Carême)
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Par renal le 4 Janvier 2016 à 22:43
Le cheval
Et le cheval longea ma page.
Il était seul, sans cavalier,
Mais je venais de dessiner
Une mer immense et sa plage.
Comment aurais-je pu savoir
D’où il venait, où il allait ?
Il était grand, il était noir,
Il ombrait ce que j’écrivais.
J’aurai pourtant dû deviner
Qu’il ne fallait pas l’appeler.
Il tourna lentement la tête
Et comme s’il n’avait eu peur
Que je lise en son cœur de bête,
Il redevient simple blancheur.
Maurice Carême (Á l’ami Carême)
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