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Par renal le 22 Janvier 2011 à 22:53
UNE FAMILLE D’ARBRES
C'est après avoir traversé une plaine brûlée par le soleil que je les rencontre.
Ils ne demeurent pas au bord de la route, à cause du bruit. Ils habitent les champs incultes, sur une source connue des oiseaux seuls.
De loin, ils semblent impénétrables. Dès que j'approche, leurs troncs se desserrent. Ils m'accueillent avec prudence. Je peux me reposer, me rafraîchir, mais je devine qu'ils m'observent et se défient.
Ils vivent en famille, les plus âgés au milieu et les petits, ceux dont les premières feuilles viennent de naître, un peu partout, sans jamais s'écarter.
ils mettent longtemps à mourir, et ils gardent les morts debout jusqu'à la chute en poussière. Ils se flattent de leurs longues branches, pour s'assurer qu'ils sont tous là, comme les aveugles. Ils gesticulent de colère si le vent s'essouffle à les déraciner. Mais entre eux aucune dispute. Ils ne murmurent que d'accord.
(Jules Renard Histoires naturelles)
(Argentine)
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Par renal le 20 Janvier 2011 à 09:03
Je sens
que toutes les étoiles
palpitent en moi.
Le monde jaillit
dans ma vie
comme
une eau courante.
Les fleurs s'épanouiront
dans mon être.
Tout le printemps
des paysages
et des rivières
monte comme un encens
dans mon cœur,
et le souffle
de toutes choses
chante en mes pensées
comme une flûte.
(Rabindranath Tagore)
(Thorame-Basse)
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Par renal le 19 Janvier 2011 à 08:20
PAROLES DE NATURE
Textes recueillis par Jean Marie Pelt
Ce qu’il y a de beau et de plus précieux en ce monde, qui pourtant est le plus commun et le moins rare, ne nous appartient pas : Il nous appartient en revanche de le conserver jalousement comme un trésor, comme le patrimoine collectif inviolable de l’humanité. Telle est la mission qui nous est confiée. Nous l’avons héritée de nos parents et des parents de nos parents, et il nous revient de nous en acquitter afin de transmettre à nos enfants et aux enfants de nos enfants notre maison commune, la Terre, en bon état : propre, bien soignée correctement vêtue.
Telle qu’on puisse encore dire avec le poète : Ô Terre, mon pays bien-aimé ! (Jean Marie Pelt)
LE MÊME FLEUVE DE VIE
qui court à travers mes veines nuit et jour
court à travers le monde
et danse en pulsations rythmées.
C'est cette même vie qui pousse à travers la poudre
de la terre sa joie en innombrables brins d'herbe,
et éclate en fougueuses vagues de feuilles
et de fleurs.
C'est cette même vie que balancent flux et reflux
dans l'océan-berceau de la naissance et de la mort.
Je sens mes membres glorifiés au toucher
de cette vie universelle.
Et je m'enorgueillis,
car le grand battement de la vie des âges,
C'EST DANS MON SANG QU'IL DANSE EN CE MOMENT.
(Rabindranath Tagore)
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