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"POEME" en Poésie
Il y a beaucoup de poèmes sur 2 pages.
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Par renal le 25 Septembre 2017 à 09:33
Les voix
N’y aurait-il alors que cette voix profonde
perçue jadis dans la forêt d’enfance
et le jardin d’amour et la rivière
et la seule maison vive dans la mémoire
où les femmes tissaient les mots de la légende
voix venue de temps immémoriaux,
passant de bouche en bouche
et qui, dans le brouillard, nommait les dieux,
car tout alors baignait dans l’absolue beauté
de leur présence.
Et ils couraient dans les moissons,
mangeaient le pain,
dormaient sur notre paille,
tendres et familiers.
C’est en musique désormais que leurs voix
et la voix des femmes se prolongent
et s’efforcent vers nous,
vers l’espérance de nos cœurs.
Et c’est alors qu’il faut saisir,
aimer, bercer cette parole
dans la naissance du poème.
Jean Joubert
Extrait du livre : « Les voix du poème »
Martinique aout 2017
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Par renal le 24 Mars 2017 à 06:04
LA COULEUR DU POÈME
La couleur du poème dépend de la quantité de lumière
Qui se réverbère en son encre.
Elle change au gré de l’heure, de l’âge et de la langue.
Incolore au commencement, quand il n’est encore qu’une aspiration vague.
D’un blanc de page vide, il tend vers le gris en rêvant son encre prochaine.
Aube indécise sur le papier. Tels brouillards ou fumées qui montent.
C’est pourtant vers le bleu qu’il s’enlève le plus souvent,
Accroissant son ciel et son eau, entrouvrant sur la page une vague idée d’azur.
Noir, si rien ne le tire hors de soi, prisonnier qu’il demeure des signes.
Rouge, quand il accélère, s’enfièvre, circule et bat.
Or d’étincelle ici et là en son ballet de feuilles mortes.
Vert en mai devant l’arbre, blanc de décembre sous la neige,
Mais d’une couleur indistincte quand s’y penche un visage aimé.
(Jean-Michel Maulpoix)
Photo Pixabay.com
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Par renal le 20 Février 2017 à 10:21
UN BEAU POÈME
Un beau poème peut offrir aux murs de la réalité le pouvoir
des mots grimpants.
C’est sa façon de les embellir qui aide à les franchir.
Si je pouvais glisser un message dans le poème,
ce serait celui d’un charme secrètement inclus
dans la beauté du geste qu’il ne peut faire,
… mais qu’il suggère.
La vérité est rarement nue.
Elle aime les vêtements régionaux et les modes historiques.
C’est en tressant des ombres qu’elle habille nos certitudes.
S’attacher au néant, c’est, par méconnaissance, refuser
d’accorder plusieurs pentes à l’avenir.
Les gestes et les mots peuvent avoir une lointaine portée d’ogive.
L’amour est une arme de construction massive.
(Maurice Couquiaud)
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Par renal le 30 Juillet 2015 à 12:50
Citadelle imprenable, la poésie, ou ville ouverte
Les deux et aucune à la fois. Il Suffit de pousser la porte des mots qui n'est jamais verrouillée et d'entrer dans le poème qui n'attendait que ça pour se mettre à chanter, à danser, à rire à mots déployés. Comme un accordéon ou comme le soufflet du forgeron. Mais que dites-vous là ? Ces choses-là n'existent plus. Justement, c'est le secret: il suffit de les nommer pour que les choses se mettent à exister, à danser, à chanter, à rire. La poésie, c'est un peu cela: faire exister ce qui n'existe pas. Le ciel par exemple qui n'est qu'un gaz, et pas bleu du tout; le cœur qui pleure ou qui rit alors que le muscle du même nom se contente de battre le sang flic floc flic ffoc. Ne parlons pas de l'âme que nul n'a jamais vue quand tout le monde sait qu'il faut la rendre pour mourir. Je vous le disais: poussez la porte des mots et vous entendrez sonner les cloches du réel, du possible, de l'impossible qui n'est pas français comme chacun sait. Car chaque mot a un son qui diffère selon la compagnie que le poète lui a choisie. Enfin : que le poème a choisie à la place du poète. Car le poète est une oreille d'abord puis un porte-voix. Il transmet ce qui lui est dicté par les mots qui lui viennent, les images qu'il voit, la musique qui le conduit. Le poème est la maison qu'il bâtit avec ces mots-là. Elle n'attend que vous pour faire la fête.
Guy Goffette
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Par renal le 21 Mars 2015 à 16:38
Recette
Le jour où vous serez dans votre bonne assiette
procurez-vous:
un paquet d'alphabets en vrac,
Douze cuillerées à soupe de brise vanillée
un quartier de lune rousse
un zeste de sentiment (au choix)
750 grammes de rêve
10 centilitres d'Alcool (l’Apollinaire est recommandé)
(ou 20 centilitres si vous voulez donner leur part aux anges)
une pincée de virgules
Mélangez le tout
Faites chauffer 2 heures à 37° 5
Goûtez! (Si trop d'amertume, faites fondre une vieille histoire
d'amour et glacez le tout)
Dégustez votre poème avec quelques amis, mais un conseil :
Ne les gavez pas !
Jean François Agostini
(Extrait de Qu’est-ce qui mijote dans ma marmite à mots)
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Par renal le 15 Octobre 2014 à 09:12
Poète et Poème
Petit poème au bout du doigt,
Je te couperai comme un ongle.
Il y a longtemps que je jongle
Avec les mots choisis pour toi.
Maintenant c’est prêt, on y va.
Je vais trancher, tu vas tomber
Bien gentiment sur le papier,
Et aïe ! En souvenir de toi
Je porte un pansement au doigt
Jean François Mathé extrait de Poèmes poids plume
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Par renal le 10 Août 2014 à 08:31
« Dans un poème, si l’on demande pourquoi tel mot est à tel endroit, et s’il y a une réponse, ou bien le poème n’est pas de premier ordre, ou bien le lecteur n’a rien compris. Si on peut dire légitimement que le mot est là où il est pour exprimer telle idée, ou pour la liaison grammaticale, ou pour la rime, ou pour une allitération, ou pour remplir le vers, ou pour une certaine coloration, ou même pour plusieurs motifs de ce genre à la fois, il y a eu recherche de l’effet dans la composition du poème, il n’y a pas eu véritable inspiration. Pour un poème vraiment beau, la seule réponse, c’est que le mot est là parce qu’il convenait qu’il y fût. La preuve de cette convenance, c’est qu’il est là, et que le poème est beau. Le poème est beau, c'est-à-dire que le lecteur ne souhaite qu’il soit autre. » (Simone Weil) ( Extrait de son livre, "Attente de Dieu")
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Par renal le 7 Mai 2014 à 09:07
Pour construire un poème
Pour construire un poème
Il faut briser le temps.
Il faut prendre les mots
Dans un autre panier
Écouter les épées
Des oiseaux de l’aurore
Passer le lourd portail
Qui s’ouvre sur la mer
Enfoncer son talon
Dans l’argile du monde
Attendre que le froid
Gèle les bruits du cœur
Et contempler le mur
Où les signes regardent
Georges JEAN
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Par renal le 18 Mars 2014 à 08:18
Les jolis mots
Ramasser De jolis mots
Couverts de rosée
Parmi les toutes jeunes
Marguerites Qui t'aiment à la folie
Ramasser De jolies paroles
Mouillées
Aux pétales de pluie Qui auront
Encore Tant de choses à te dire
Jolis mots
Jolies paroles
J'en ai tellement ramassé
Qu'ils parfumeront
Délicatement
Mon poème
Sophie Lei Thuman extrait de « Monde flottant »
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Par renal le 6 Février 2014 à 09:11
Mes voyages
Les lettres ce sont mes voyages
Celles que j’écris celles que je reçois.
Il règne toujours le meilleur climat
Sous des latitudes en ces paysages.
Les pluies sont douces, le vent léger
Le soleil chauffe sans blesser
Le froid ne gèle pas les pages.
Les panoramas ce sont les visages
Qu’entre les lignes j’aperçois
Celle que j’écris celles que je reçois.
Elles sont aussi ma nourriture, mon breuvage
Et si j’ai des réveils à la gueule de bois
Cela ne vient jamais du vin de leurs cépages
Jamais cela ne vient non plus de ce tonneau-là.
Daniel Schmitt extrait de « Petits pains poèmes »
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Par renal le 31 Janvier 2014 à 07:53
Petits pains poèmes
Comme des petits pains
Je donne mes poèmes.
Comme poignée de grains
Comme poignée de mains.
Comme on crie dans la cours
Je donne mes poèmes
A l’ami d’un seul jour
A l’ami de toujours.
J’aime au hasard lancer
Comme un paysan sème
La semence des mots
Main ouverte et œil clos.
J’aime m’imaginer
Que ces bouts de moi-même
Par bonheur vont tomber
Chez qui va les aimer.
Si je me suis trompé
Tant pis pour mes poèmes
Ils retourneront bien
A la terre un matin.
Et puis un jour qui sait
Si la terre les aime
Vont-ils ressusciter
Dans un épi de blé.
Une poignée de grains
Deviendront mes poèmes
Avant d’être demain
Le cœur d’un petit pain.
Daniel Schmitt extrait de « Petits pains poèmes »
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Par renal le 25 Janvier 2014 à 09:11
Chanson de la cuisinière
A côté de la cuisinière
Il y avait dans un panier
Tapissé d’un vieux pull-over
Un chat en rond qui ronronnait.
A côté de la cuisinière
Sur un tapis il y avait
Couleurs passées couleur poussière
Un chien en rond qui sommeillait.
Il y a des années lumière
Mais c’est encor tout à côté
Qu’on réchauffait le four ouvert
Nos pieds par la neige mouillés.
Et comme si c’était hier
Dans un coin frileux du passé
J’entends la vielle cuisinière
Avec les bêtes respirer.
Daniel Schmitt extrait de « Petits pains poèmes »
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Par renal le 15 Janvier 2014 à 09:30
Chanson des voleurs de poèmes
On m’a volé les poèmes
Me dit-elle un peu peinée
On m’a volé les poèmes
Que tu m’as donnés.
Des poèmes va la belle
En veux-tu en voilà !
Et merci pour la très belle
Histoire que voilà.
On m’a volé mes poèmes
Je ne l’aurai jamais cru
Car les voleurs des poèmes
Ça ne court pas les rues.
Daniel Schmitt extrait de « Petits pains poèmes »
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Par renal le 23 Décembre 2013 à 08:20
J’écrirai des poèmes
J’écrirai des poèmes
Pour dire que le feu brûle
Et que le chien s’endort.
Je dirai qu’il fait beau
Que la joie est dans le silence autour de nous
Le bonheur à portée de main.
Il ne faut pas avoir peur des mots
Il faut savoir
Que la pomme est douce partagée en deux.
Et dire oui du fond des mains
A la colline aux arbres, aux chemins
A ces doigts qui m’apprennent patiemment
A écrire la vérité.
Jean Brianes
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Par renal le 13 Décembre 2013 à 07:40
Outils posés sur une table
Mes outils d’artisan
Sont vieux comme le monde
Vous les connaissez,
Je les prends devant vous :
Verbes, adverbes, participes
Pronoms substantifs, adjectifs.
Ils ont su, ils savent toujours
Peser les choses
Sur les volontés,
Eloigner ou rapprocher,
Réunir, séparer
Fondre ce qui est pour qu’en transparence
Dans cette épaisseur
Soient espérés ou redoutés
Ce qui n’est pas, ce qui n’est pas encore,
Ce qui est tout, ce qui n’est rien,
Ce qui n’est plus.
Je les pose sur la table
Ils parlent tout seuls je m’en vais
Jean Tardieu.
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Par renal le 12 Décembre 2013 à 08:35
J’ai vu le menuisier
J’ai vu le menuisier
Tirer parti du bois.
J’ai vu le menuisier
Comparer plusieurs planches.
J’ai vu le menuisier
Caresser la plus belle.
J’ai vu le menuisier
Approcher le rabot.
J’ai vu le menuisier
Donner la juste forme.
Tu chantais, menuisier,
En assemblant l’armoire.
Je garde ton image
Avec l’odeur du bois.
Moi j’assemble des mots
Et c’est un peu pareil.
Eugène Guillevic.
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Par renal le 31 Octobre 2013 à 09:31
J’ai vu
A la plage j’ai vu
Une petite fille qui tenait
Un poème au bout d’une ficelle.
A la plage j’ai vu
Un vieil homme qui marchait
La tête comme une
Mouette dans les embruns du poème.
A la plage j’ai vu,
Un enfant nouveau-né
Planter la fleur de son pied
Dans le sable
Mouillé du poème.
Extrait de « En poème ce monde » de Gilles Brulet
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