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Poème de Claude Roy
2 pages de poèmes
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Par renal le 2 Avril 2016 à 09:06
Claude Roy
Claude ROY est né à Paris, le 28 août 1915. Il est d’ascendance charentaise et espagnole. Il fait des études de droit et en même temps de petits métiers, "gagne-pain incertains".
Claude ROY est poète mais son style ne peut pas être cantonné à la poésie car il a aimé utiliser des moyens d’expression très variés ; il a choisi la multiplicité des moyens pour mieux transmettre son message. Poèmes ou prose, de ses mots, naissent des images, des émotions.
Claude ROY se sent universel puisque son ascendance est à la fois française et espagnole, qu’il a approfondi la poésie chinoise jusqu’à en faire un recueil, qu’il refuse le colonialisme pour que chaque peuple garde son expression.
Dans "Trésor de la poésie chinoise", il nous parle en particulier de Li Po (701-762) et de Tao Ming (IV° siècle).
De lui à l’univers, de l’univers à lui, il n’y a qu’un pas puisque Claude ROY aime à confier ses sentiments intimes ayant écrit trois autobiographies, "Moi, je", "Nous", "Somme toute". Le récit de sa vie est fort étrange comme dans "Somme toute" où il se pose de nombreuses questions
L’univers, il le découvre à travers de nombreux voyages et en dégage des réflexions pour l’humanité entière
Même à la fin de sa vie, il restera amoureux de l’amour et des choses de la vie. Il aime écrire pour les enfants car il peut rêver ; les enfants ne se lassent pas de ses fables délicieuses où il sait si bien jouer avec les mots.
Il est amoureux de la vie sous toutes ses formes, en particulier l’eau, les animaux l’écureuil mais surtout le chat.
S’il se pose des questions, Claude ROY les confie au papier, n’hésitant pas dans son style simple et limpide à jouer avec les mots ou à philosopher selon le cas, sans être gêné par l’alternance
Claude ROY veut dire oui à la vie sans restriction. Son sens de l’humour, des jeux de mots, lui permet de faire un pied de nez à l’approche de la mort, d’une manière déroutante et inhabituelle. À la mort qui le taquine et est présente comme une faux au-dessus de sa tête, il réagit par son envol dans le monde du rêve
Même s’il veut effacer la mort qui approche, il demande protection à la nature. Il a heureusement une femme présente à ses côtés.
Dans ses romans, il affectionne les constructions savantes, l’élan vers l’impossible bonheur. Cette tendance est contrebalancée par ses écrits humoristiques.
Chez Claude ROY, il y a deux facettes, l’homme sérieux, le penseur philosophe et le poète rêveur qui veut rire de tout, jouer avec les mots
Il meurt en décembre 1997, à 82 ans.
(Extrait de la biographie écrite par Catherine Réault-Crosnier)
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Par renal le 18 Novembre 2014 à 09:34
Une patte à tâtons
Le petit chat nommé Chaton
Mettait sa patte-z-à-tâtons
Dans le tricot de Madelon,
Dans la soupe de potiron,
Dans la barbe d’oncle Léon,
Dans le pot de lait de Suzon,
Madelon, Suzon et Léon,
Et la soupe de potiron
Disaient au chat nommé Chaton :
« Si tu mets ta patte à tâtons
Dans la soupe de Madelon,
Dans la barbe d’oncle Léon,
Méfie-toi, chat nommé Chaton,
On te donnera du bâton. »
Chaton n’entendait pas raison,
Il mit la patte-z-à-tâtons
Dans la braise et dans les brandons.
Voilà pourquoi le chat Chaton
Porte une poupée de chiffon
Qu’à sa patte noua Madelon.
Claude Roy
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Par renal le 12 Novembre 2014 à 09:54
Le hibou et l’hirondelle
Moi, dit le hibou
A l’hirondelle,
J’ai un beau jabot,
Des gants élégants
Je suis un monsieur
Tout à fait sérieux.
Je suis important
Moi, dit l’hirondelle
Qui file à tire d’aile
Moi, dit l’hirondelle
Je vole et je vais
Je suis bien contente
Et c’est beaucoup mieux.
Claude Roy
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Par renal le 3 Novembre 2014 à 09:26
Les quatre éléments
L’air c’est rafraîchissant
Le feu c’est dévorant
La terre c’est tournant
L’eau c’est tout différent.
L’air c’est toujours du vent
Le feu c’est toujours bougeant
La terre c’est toujours vivant
L’eau c’est tout différent.
Et combien davantage encore ces drôles d’hommes
Espèces de vivants
Qui ne se croient jamais dans leur vrai élément.
Claude Roy
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Par renal le 21 Octobre 2014 à 09:50
Défense des crocodiles
Pourquoi les crocodiles pleurent-ils ?
Parce qu’on tire leur queue.
La chose les horripile.
Ca les rend tristes et soucieux
Et tire des larmes faciles
De leurs sympathiques yeux.
Mais ce qui les rend furieux
C’est qu’on dit de leurs alarmes
Et du chagrin de leur âme :
« C’est larmes de crocodiles ! »
Les hommes sont incivils
Estiment les crocodiles,
Victimes d’un monde hostile.
Claude Roy
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Par renal le 2 Octobre 2014 à 09:08
Hirondelles
Pourquoi donc les hirondelles
Se posent-elles,
Légères,
Sur les fils téléphoniques,
Avec des airs
Ironique ?
Elles font ça pour se distraire
Et pour occuper les enfants
Qui sages comme des images
Restent le nez levé en l’air
A écouter le bavardage
Des hirondelles sous l’auvent.
Claude Roy
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Par renal le 23 Septembre 2014 à 09:37
Regardez-vous un peu dans la glace
Regardez-vous un peu dans la glace
Dit à Jeanne et Marie leur maman qui se fâche.
Vous avez couru et fait mille bêtises
Vous êtes toutes rouges et vos boucles défrisent.
Pour donner aux poupées leur goûter-biberon
Vous avez tout Sali mon joli napperon.
Vous avez habillé la chatte de Pandora
Avec mon caraco et mon châle angora.
Pour prendre la température à son mari Albert
Vous avez fait tomber le thermomètre par terre !
La maman est fâchée et fait la grosse voix
Mais en se regardant dans la glace elle voit.
Que les gens en colère font de sales grimaces.
Regardez-vous un peu dans la glace.
Claude Roy
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Par renal le 14 Septembre 2014 à 09:20
Les trois chèvres
Ce sont trois chèvres un matin
Qui travaillent dans leur jardin.
La première secoue le poirier,
La seconde ramasse les poires,
La troisième va au marché.
Elles ont travaillé tant et tant
Et gagné tellement d’argent
Qu’elles ont pris à leur service
Trois demoiselles de Saint Sulpice.
La première fait la cuisine,
La seconde fait le ménage,
Et la troisième au pâturage
Garde trois chèvres le matin.
Qui s’amusent dans leur jardin.
Trois chèvres qui ne font plus rien.
Claude Roy
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Par renal le 14 Juin 2012 à 09:02
L’enfant qu’on envoie se coucher
Il faut aller au lit
Mais je n’ai pas sommeil
Dans le noir je m’ennuie.
Tous les soirs c’est pareil.
Si j’avais des ciseaux
Pour découper le ciel
J’en prendrais un morceau
Pour faire une marelle
Si j’avais de la craie
Sur le noir de l’espace
Je me dessinerais
Un jeu avec des cases.
Chaque soir c’est pareil
Je me rêve dehors.
Mais j’ai un peu sommeil
Malgré moi je m’endors
J’irai à cloche pied
Jouer sur la grande Ourse
Et dans la Voie Lactée
Me baigner à la source
Je rêve que je dors
Et je me réveille
Il fait grand jour dehors
Bonjour, Monsieur Soleil
Claude Roy
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Par renal le 29 Janvier 2012 à 10:47
L’écoute-Silence
Écouter ce que dit le vent quand il ne dit plus rien
mais reprend souffle et se souvient
d'avoir été si haletant après sa course
sa course de vent qui court après le vent
Que dit le vent quand il se tait ?
Que dit le silence du vent ?
Écouter ce que dit la pluie
quand un instant elle fait halte
et cesse l'espace de trois mesures
de tambouriner ses doigts d'eau
sur le toit et sur les carreaux
Que dit la pluie quand elle se tait ?
Que dit le silence de la pluie ?
Ecouter ce que dit la mésange nonnette
Quand elle suspend ses roulades
Et que son chant dans le matin clair
Reste en filagramme dans l’air
Que dit l’oiseau quand il se tait ?
Que le silence de la mésange ?
Le silence dit que le silence
Ecoute couler la source du chant.
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