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Par renal le 11 Octobre 2013 à 07:44
Le Lierre et le Thym
« Que je te plains, petite plante !
Disait un jour le lierre au thym :
Toujours ramper, c’est ton destin ;
Ta tige chétive et tremblante
Sort à peine de terre, et la mienne dans l’air,
Unie au chêne altier que chérit Jupiter,
S’élance avec lui dans la nue.
- Il est vrai, dit le thym, ta hauteur m’est connue ;
Je ne puis sur ce point disputer avec toi ;
Mais je me soutiens par moi-même ;
Et, sans cet arbre, appui de ta faiblesse extrême,
Tu ramperais plus bas que moi. »
Traducteurs, éditeurs, faiseurs de commentaires,
Qui nous parlez toujours de grec ou de latin
Dans vos discours préliminaire,
Retenez ce que dit le thym.
(Jean Pierre Claris De Florian)
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Par renal le 8 Octobre 2013 à 12:04
Fable : Un apologue est une espèce de petit drame : il a son exposition, son nœud, son dénouement. Que les acteurs en soient des animaux, des dieux, des arbres, des hommes, il faut toujours qu’ils commencent par me dire ce dont il s’agit, qu’ils m’intéressent à une situation, à un événement, soit quelque fois d’un simple mot, qui est le résultat moral de tout ce qu’on a dit ou fait.
La Fable et la Vérité
La Vérité, toute nue,
Sortit un jour de son puits.
Ses attraits par le temps étaient un peu détruits ;
Jeunes et vieux fuyaient sa vue.
La pauvre vérité restait là morfondue,
Sans trouver un asile où pouvoir habiter.
A ses yeux vient se présenter
La Fable, richement vêtue,
Portant plumes et diamants,
La plupart faux, mais très brillants.
« Eh ! Vous voilà ! Bonjour, dit-elle :
Que faites vous ici seule sur ce chemin ? »
La Vérité répond : Vous le voyez, je gèle ;
Aux passants je demande en vain
De me donner une retraite,
Je leur fais peur à tous : hélas ! Je le vois bien,
Vieille femme n’obtient plus rien.
- Vous êtes pourtant ma cadette,
Dit la Fable, et sans vanité,
Partout je suis fort bien reçue :
Mais aussi, dame Vérité,
Pourquoi nous montrer toute nue ?
Cela n’est pas adroit : tenez, arrangeons-nous ;
Qu’un même intérêt nos rassemble :
Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble.
Chez le sage, à cause de vous,
Je ne serais point rebutée ;
A cause de moi, chez les fous
Vous ne serez point maltraitée :
Servant, par ce moyen, chacun selon son goût,
Grâce à votre raison, et grâce à ma folie,
Vous serrez, ma sœur, que partout
Nous passerons de compagnie. »
(Jean Pierre Claris De Florian)
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Par renal le 30 Novembre 2011 à 08:43
La guenon, le singe et la noix
Une jeune guenon cueillit
Une noix dans sa coque verte ;
Elle y porte la dent, fait la grimace... ah ! Certes,
Dit-elle, ma mère mentit
Quand elle m'assura que les noix étaient bonnes.
Puis, croyez aux discours de ces vieilles personnes
Qui trompent la jeunesse ! Au diable soit le fruit !
Elle jette la noix. Un singe la ramasse,
Vite entre deux cailloux la casse,
L'épluche, la mange, et lui dit :
Votre mère eut raison, ma mie :
Les noix ont fort bon goût, mais il faut les ouvrir.
Souvenez-vous que, dans la vie,
Sans un peu de travail on n'a point de plaisir.
(Pierre Claris de Florian)
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Par renal le 28 Novembre 2011 à 10:01
Les écrevisses
La mère de l’écrevisse
Dit un jour à sa fille :
Pourquoi marches-tu de travers ?
Mère répondit-elle,
Marche donc la première,
Et je marcherais derrière-toi.
La mère fut bien obligée
De reconnaître elle-même
S’en allait sur le côté.
Il est plus facile de donner des conseils en parlant
Qu’en montrant l’exemple !!
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Par renal le 23 Novembre 2011 à 08:42
La corneille avisée
Une corneille assoiffée Trouva, par hasard, une cruche Où restait un peu d'eau.
Comment procéder, se dit-elle, pour en faire monter le niveau ? » De son bec, elle tenta de casser le col pour transformer le pot en bol, Mais elle n'y parvint pas. La corneille eut alors l'idée De jeter des petits cailloux au fond du récipient, Jusqu'à ce que ceux-ci fassent monter l'eau assez haut, Et qu'elle puisse se désaltérer.
Pour chaque problème posé, II existe au moins une solution.
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Par renal le 21 Novembre 2011 à 08:58
La fourmi et la colombe
Une fourmi, buvant à la fontaine, Fut sur le point de s'y noyer.
Une colombe l'ayant vue
Lui lança une feuille de chêne
Pour en faire un radeau.
L'insecte fut sauvé.
À ce moment, un oiseleur à l'affût
Aperçut la colombe
Et voulut s'en saisir.
C'était compter sans la fourmi,
Qui l'avait vu venir.
Elle s'approcha de lui
Et le mordit au pied.
Si bien que l'oiseleur,
Tout occupé par la douleur,
Laissa la colombe s'envoler.
Il y a toujours un moyen de rendre service à son tour
À qui vous a porté secours.
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Par renal le 14 Novembre 2011 à 08:53
L’artiste et le prince
Un peintre de grand talent Vivait dans un grand dénuement. Il ne possédait que ses toiles et ses pinceaux Un prince vint à passer. Il s'arrêta, regarda les œuvres de l'artiste Et lui dit :
- Comment se fait-il qu'avec un tel talent Tu vives à l'écart et dans la pauvreté ? Viens à la cour, tu y seras très apprécié !
- Je préfère ma vie dans mon humble demeure. À la cour, il me faudrait obéir au Seigneur, Honorer des commandes, accepter des invitations, Faire des courbettes, des concessions, Tandis que, seul dans ma masure, Je me consacre à ma peinture Et crée en toute liberté. Le prince le trouva plein de sagesse,
Car vivre en accord avec sa pensée Est la plus grande des richesses.
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Par renal le 9 Novembre 2011 à 09:50
Le froid et le chaud
Deux amis marchaient dans la neige.
J’en ai assez, du froid, dit le premier, je voudrais que se soit l’été !
Quand l’été sera là, tu te plaindras de la chaleur et tu regretteras la fraîcheur de l’hiver.
Peut être, mais aujourd’hui je suis transi.
Le second des deux hommes eut alors une idée. Il creusa un trou dans la neige et il fit un feu avec du bois.
Puis il dit à son ami :
Tu n’as qu’à te coucher contre le brasier. d’un côté, tu sentiras la morsure du froid, de l’autre, la chaleur du feu. Tu auras ainsi l’une et l’autre à la fois.
Le bonheur se trouve dans le juste milieu.
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Par renal le 6 Novembre 2011 à 09:21
Le singe, la girafe et le lézard
Un jeune singe s'apprêtait À traverser une rivière. Une grande girafe buvait, Juste à cet endroit-là. Le singe alors lui demanda : - L'eau est-elle profonde ? - Profonde ? Pas du tout, elle m'arrive à peine aux genoux. Il hésitait encore. Par hasard, II aperçut un lézard. Il lui posa la même question. - Hélas, répondit celui-ci, si profonde est la rivière Que ma femme s'y est noyée hier. Inquiet, le petit singe alla voir sa mère, Pour lui expliquer la situation
- Réfléchis, lui dit-elle, Le lézard est petit, la girafe est immense. Tu es entre les deux, Fais ta propre expérience.
Tu découvriras que chacun Voit le monde différemment, Selon qu'il est minuscule ou géant.
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Par renal le 4 Novembre 2011 à 14:12
Un chasseur possédait Un arc idéal.
Jamais sa cible il ne ratait. Visait-il un animal ? Sa flèche s'envolait droit au but et touchait La proie convoitée. Or, le chasseur restait insatisfait.
- J'en peux encore améliorer la précision et la rapidité. Il suffît d'effiler le bois, car, plus souple il sera, plus loin il enverra Les flèches meurtrières. Il prit donc son couteau et retailla l'objet. Copeau après copeau, II le rendait plus fin, quand soudain l'arc se brisa net. L'arme dont il était si fier n’'était plus qu'un brin de bois sec.
À vouloir trop bien faire On ne fait rien de bien !
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