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La dormeuse
La dormeuse
La Seine courbe son corps
D’une peau de pierre usée.
De l’île Saint Louis à l’île de la Cité
Bat le cœur de la frileuse dormeuse.
Son visage d’onde, Ophélie enchantée.
Ses bras s’étendent aux boulevards animés,
Ses mais, aux longs doigts fragiles comme des rues,
Se délassent avec langueur du tohu-bohu.
Le bois de Boulogne enserre sa chevelure.
La Petite Ceinture cerne sa monture.
Yeux fermés, souffle adouci,
Courant léger, nuit de Paris.
(Rolande Causse)
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