• La montgolfière

    La montgolfière 

     

    Quel est le principal ennemi d'un couple ? 

    Au bout de six semaines : « Je t'aime. »  

    Au bout de six mois : « Mais oui, je t'aime. »  

    Au bout de six ans : « Si je ne t'aimais pas, il y a longtemps que je me serais 

    tiré ! » 

     

     

    Six semaines : « Bonsoir, mon amour ! »  

    Six mois : « Coucou, bonne journée ? »  

    Six ans : « Salut, il y a du courrier ? » 

     

    Six semaines : « Ne te dérange pas, j'y vais. »  

    Six mois : « Tu veux que j'y aille ? »  

    Six ans plus tard : « Alors, tu viens ? » 

     

    Six semaines : « Et en plus tu fais bien la cuisine. »  

    Six mois : « Qu'est-ce qu'il y a pour le dîner ? »  

    Six ans : « Pffff, encore des pâtes ? » 

     

    Six semaines : « Chérie, Jacqueline au téléphone ! »  

    Six mois : « C'est pour toi. »  

    Six ans : « Téléphoooooone ! » 

     

    Six semaines : « Je t'emmène au Népal. »  

    Six mois : « Tu veux vraiment aller au Népal ? »  

    Six ans : « On n'est pas bien ici ? » 

     

    Six semaines : « Cette robe te va bien. »  

    Six mois : « Encore une nouvelle robe ? »  

    Six ans : « Combien ta robe ? » 

     

    Six semaines : « On va chez tes parents. »  

    Six mois : « Pas cette semaine, j'ai du boulot. »  

    Six ans : « Alors ils vont bien ? » 

    Six semaines : « Je raffole de littérature chinoise, et de poésie  

    contemporaine. »  

    Six mois : « N'as-tu pas vu Le Canard enchanté ? »  

    Six ans : « Tu as encore oublié de me prendre Télé poche et L'Équipe ! » 

    D'après cette vision, le principal adversaire du couple est le temps. On peut avoir un autre point de vue. Il y a, en effet, une façon de concevoir l'amour qui mène à la catastrophe. L'amour serait comme une montgolfière. On est installé sur un pré. On gonfle la montgolfière longtemps longtemps et le jour du mariage à l'église hop, elle décolle. On s'envole très haut. Et puis voilà qu'on rencontre le vent, les courants d'air froid, la pluie, les bourrasques de neige. Et la montgolfière tangue, elle subit des secousses et surtout elle se met à redescendre dangereusement. On espère qu'elle aura tout de même assez d'air chaud pour tenir jusqu'au bout mais pour un équipage sur trois en province, un sur deux à Paris, ce n'est pas le cas. La montgolfière s'écrase au sol avant la fin de l'histoire. 

    Mais le sacrement de mariage n'est pas la montgolfière. C'est la bouteille de gaz embarquée. Et il faut ouvrir le gaz régulièrement pour propulser de l'air chaud afin que la montgolfière monte sans arrêt. Actionner la manette, c'est se prendre la tête dans les mains pour réfléchir comment mettre de la fantaisie, de la surprise, des projets, vérifier où en est l'équipage dans la tendresse, la vie intime, la communication, c'est aussi joindre les mains pour prier, c'est ouvrir les mains pour recevoir l'hostie. L'amour n'est pas un capital qui va toujours s'amenuisant. C'est un capital qui est appelé à augmenter sans cesse. S'il n'augmente pas, il y a péril. Qui n'avance pas recule. 

     


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