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Les arbres en poèsie extraits de "L'arbre des grands vents"
2 pages de poèmes
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Par renal le 6 Novembre 2016 à 14:14
Le chêne de Hindrés
Toi qui viens me célébrer
Je te remercie de ta visite.
« Je suis le cœur des Hindrés »
Je vis au cœur de cette forêt enchantée
Par Merlin.
Je puise ma vitalité dans cette terre des fées
Qui, d’une baguette magique m’ont donné cette longévité.
J’ai tellement vu d’hivers et d’étés.
Que j’ai oublié mon âge,
J’ai peut être 400 ou 500 ans
Je me sens si vieux que mes branches
Cassent sous la légère brise.
Je deviens un danger pour celui
qui passe sous mes frondaisons
un matin je me suis vu enclos,
non pas pour t’empêcher de m’approcher
mais pour t’éviter une grave blessure.
Je compte sur ta compréhension,
Et merci pour ton passage.
Marc Benredjean
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Par renal le 14 Juillet 2016 à 10:15
Passage de l'arbre
Un arbre passe, un homme le regarde
Et s'aperçoit que ses cheveux sont verts
Il bouge un bras tout bruissant de feuillages
Une main douce à cueillir les hivers
Lentement glisse à travers la muraille
Et forme un fruit pour caresser la mer.
Quand l'enfant vient, c'est la forêt qui parle
Il ne sait pas qu'un arbre peut parler
Il croit entendre un souvenir de sable
La vielle écorce aussi le reconnaît
Mais elle a peur de ce visage pâle.
Chacun s'éloigne ----- il vole quelques feuilles
Tout l'arbre bouge et jette son adieu
Pour une veine il pleure sept étoiles
Pour une étoile il a donné ses yeux
Il a jeté ses racines aux fleuves.
Les derniers cris déserteront les gorges
Quand les oiseaux ne s'y poseront plus
Quelqu'un déchire un à un les automnes
Le fils de l'arbre écarte ses bras nus
Et dit des mots pour que le vent les morde
Robert Sabatier
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Par renal le 27 Avril 2016 à 09:52
Cœur de bois
J’ai un voisin robuste,
Un marronnier de l’avenue Re Umberto ;
Il a mon âge, mais ne le paraît point.
Il héberge des passereaux, des merles, et n’a pas honte,
En avril, de se faire pousser bourgeons et feuilles,
Et des fleurs frêles au mois de mai.
Puis en septembre, des bogues aux piquants inoffensifs,
Qui renferment de luisants marrons tanniques :
C’est un imposteur mais naïf ; il veut se faire passer
Pour l’émule de son vaillant frère des montagnes.
Grand seigneur aux fruits doux, aux champignons précieux.
Il vit mal. Les trams numéro huit et numéro dix-neuf
Lui écrasent les racines toutes les cinq minutes ;
Il en demeure abasourdi
Et pousse tordu, comme s’il voulait s’enfuir.
D’année en année, il aspire de lents poisons
Du sous-sol saturé de méthane ;
Les chiens l’abreuvent d’urine,
Et la poussière septique des allées
Bouche les rides de son liège ;
Sous l’écorce pendent des chrysalides
Mortes et qui, jamais, ne seront papillons.
Néanmoins, dans son vieux cœur de bois,
Il s’émeut et jouit du retour des saisons.
Primo Levi
https://pixabay.com
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Par renal le 9 Avril 2016 à 16:39
L’hymne à la forêt
Regarde ces rameaux ployant sous le poids
Des bégonias en fleurs ; vois le difforme
Entrelacement des lianes qui rappelle
Les fils suspendus d’une araignée énorme ;
Vois ces troncs durs, les uns luisants
Les autres mats, les uns raides,
Les autres courbes, tordus, paraissant
En leur contorsions les ombres condamnées ;
Vois… Ce cri ? ce tintement à ton oreille
De marteau en bigorne ? ces gémissements ?
Ces sanglots et ces longs éclats de rire,
Ici des sifflements, et de temps en temps des sylves, alouettes,
Glapissements et claquements ?
Ce sont des oiseaux, ce sont des éperviers,
Ce sont des arpongas,
Ce sont des guaches et des toucans,
Se sont dans les grottes
Des insectes et reptiles…. Chant admirable !
Symphonie fantastique !
Elle écoutait.
Qu’est ce que c’est ? Et je lui expliquais l’hymne de la forêt.
Alberto de Oliveira
Extraits du livre « Naturellement » Anthologie de poèmes sur la nature
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Par renal le 30 Décembre 2015 à 08:45
L'arbre et l'enfant
- Un jour que je me promenais
Au fond de la grande forêt
J'ai rencontré un vieux sapin
Qui avait un très gros chagrin.Il avait l'air si malheureux
Moi j'en avais les larmes aux yeux
Je suis allé le consoler
Et c'est alors qu'il m'a parlé- Tu sais, petit, j'aimais la vie
Mais aujourd'hui tout est fini
Le monde a perdu la raison
La pluie est devenue poison.Va voir les hommes dans leur usine
Dis-leur d'arrêter les machines
Dis-leur qu'il reste un peu d'espoir
Dis-leur avant qu'il soit trop tard.Et maintenant faut qu'on se quitte
Allez! Va vite, petit, va vite!
- Alors j'ai couru comme un fou
Et j'ai crié: Arrêtez tout!Arrêtez tout! Vous êtes en train de tout détruire
Demain, c'est la forêt qui va mourir
Mais ils ne m'ont pas écouté
Alors je me suis mis à pleurer...Je n'irai plus dans la forêt
Je n'irai plus, non, plus jamais!
Tout est fini, car ce matin
J'ai vu tomber mon vieux sapin...Jean-Luc Coudray,
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Par renal le 4 Août 2015 à 08:22
Les arbres
Ô vous qui, dans la paix et la grâce fleuris,
Animez et les champs et vos forêts natales,
Enfants silencieux des races végétales,
Beaux arbres, de rosée et de soleil nourris,
La Volupté par qui toute race animée
Est conçue et se dresse à la clarté du jour,
La mère aux flancs divins de qui sortit l'Amour,
Exhale aussi sur vous son haleine embaumée.
Fils des fleurs, vous naissez comme nous du Désir,
Et le Désir, aux jours sacrés des fleurs écloses,
Sait rassembler votre âme éparse dans les choses,
Votre âme qui se cherche et ne se peut saisir.
Et, tout enveloppés dans la sourde matière
Au limon paternel retenus par les pieds,
Vers la vie aspirant, vous la multipliez,
Sans achever de naître en votre vie entière.
Anatole France
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Par renal le 18 Décembre 2014 à 09:08
L’arbre
Tout seul,
Que le berce l’été, que l’agite l’hiver,
Que son tronc soit givré ou son branchage vert,
Toujours, au long des jours de tendresse ou de haine,
Il impose sa vie énorme et souveraine
Aux plaines.Il voit les mêmes champs depuis cent et cent ans
Et les mêmes labours et les mêmes semailles ;
Les yeux aujourd’hui morts, les yeux
Des aïeules et des aïeux
Ont regardé, maille après maille,
Se nouer son écorce et ses rudes rameaux.
Il présidait tranquille et fort à leurs travaux ;
Son pied velu leur ménageait un lit de mousse ;
Il abritait leur sieste à l’heure de midi
Et son ombre fut douce
A ceux de leurs enfants qui s’aimèrent jadis.Dès le matin, dans les villages,
D’après qu’il chante ou pleure, on augure du temps ;
Il est dans le secret des violents nuages
Et du soleil qui boude aux horizons latents ;
Il est tout le passé debout sur les champs tristes,
Mais quels que soient les souvenirs
Qui, dans son bois, persistent,
Dès que janvier vient de finir
Et que la sève, en son vieux tronc, s’épanche,
Avec tous ses bourgeons, avec toutes ses branches,
- Lèvres folles et bras tordus -
Il jette un cri immensément tendu
Vers l’avenir.Alors, avec des rais de pluie et de lumière,
Il frôle les bourgeons de ses feuilles premières,
Il contracte ses nœuds, il lisse ses rameaux ;
Il assaille le ciel, d’un front toujours plus haut ;
Il projette si loin ses poreuses racines
Qu’il épuise la mare et les terres voisines
Et que parfois il s’arrête, comme étonné
De son travail muet, profond et acharné.Mais pour s’épanouir et régner dans sa force,
Ô les luttes qu’il lui fallut subir, l’hiver !
Glaives du vent à travers son écorce.
Cris d’ouragan, rages de l’air,
Givres pareils à quelque âpre limaille,
Toute la haine et toute la bataille,
Et les grêles de l’Est et les neiges du Nord,
Et le gel morne et blanc dont la dent mord,
jusqu’à l’aubier, l’ample écheveau des fibres,
Tout lui fut mal qui tord, douleur qui vibre,
Sans que jamais pourtant
Un seul instant
Se ralentît son énergie
A fermement vouloir que sa vie élargie
Fût plus belle, à chaque printemps.En octobre, quand l’or triomphe en son feuillage,
Mes pas larges encore, quoique lourds et lassés,
Souvent ont dirigé leur long pèlerinage
Vers cet arbre d’automne et de vent traversé.
Comme un géant brasier de feuilles et de flammes,
Il se dressait, superbement, sous le ciel bleu,
Il semblait habité par un million d’âmes
Qui doucement chantaient en son branchage creux.
J’allais vers lui les yeux emplis par la lumière,
Je le touchais, avec mes doigts, avec mes mains,
Je le sentais bouger jusqu’au fond de la terre
D’après un mouvement énorme et surhumain ;
Et J’appuyais sur lui ma poitrine brutale,
Avec un tel amour, une telle ferveur,
Que son rythme profond et sa force totale
Passaient en moi et pénétraient jusqu’à mon coeur.Alors, j’étais mêlé à sa belle vie ample ;
Je me sentais puissant comme un de ses rameaux ;
Il se plantait, dans la splendeur, comme un exemple ;
J’aimais plus ardemment le sol, les bois, les eaux,
La plaine immense et nue où les nuages passent ;
J’étais armé de fermeté contre le sort,
Mes bras auraient voulu tenir en eux l’espace ;Mes muscles et mes nerfs rendaient léger mon corps
Et je criais : ” La force est sainte.
Il faut que l’homme imprime son empreinte
Tranquillement, sur ses desseins hardis :
Elle est celle qui tient les clefs des paradis
Et dont le large poing en fait tourner les portes “.
Et je baisais le tronc noueux, éperdument,
Et quand le soir se détachait du firmament,
je me perdais, dans la campagne morte,
Marchant droit devant moi, vers n’importe où,
Avec des cris jaillis du fond de mon coeur fou.Emile Verhaeren
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Par renal le 7 Juillet 2013 à 09:17
L’avocatier
L’avocatier
En robe verte
Plaide pour son fruit
L’avocat
On le prend
Pour une poire
Mais c’est toujours lui
Qui a le dernier mot.
Joël Sadeler extrait de « Trente-six chants d’arbres »
Photo http://lapetuite.free.fr
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Par renal le 28 Juin 2013 à 07:41
Je voudrais être un arbre
Je voudrais être un arbre
Un arbre puissant et fort
Ancré profondément dans la terre
Avec des racines-crocs
Je voudrais être un arbre
Un arbre ça frémit
Quand il fait froid.
Et quand il fait chaud
C’est toujours à l’ombre
Un arbre ça tient tête
Au vent et au temps
Un arbre c’est respectable
Ça a un bon tour de taille
Et plus d’un tour dans ses entrailles
C’est malicieux un arbre.
Un arbre je voudrais être un arbre
Témoin du temps et des autres arbres
Un arbre-soleil
A l’aubier couronné
Chaque année
Un arbre dans la forêt de Bercé
Pour l’éternité.
Joël Sadeler extrait de « Trente-six chants d’arbres »
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