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On entendait le cri
On entendait le cri
On entendait le cri perçant des martinets
De la chambre déserte et close où je venais
Quand le soleil de juin accablait les sureaux
Et que les magnolias mouraient dans l'air trop chaud
Avec les lis brûlés et les rosés trémières.
La chambre avait un vieux bureau lourd de poussière,
D'anciens dessins coloriés pendaient aux murs
Naïvement et, sur les chaises dépaillées,
Je me souviens d'un triste herbier, doux livre obscur,
Avec ses fleurs cueillies aux collines mouillées
Les soirs d'automne ou les après-midi d'été
Par les jardins déserts et dans l'aridité
De la campagne avec le cri sec des criquets.
Tout cela somnolait dans la chambre endormie.
Or je sais que si j'y retournais à présent
Je trouverais, comme jadis à mes treize ans,
Aux pages du vieux livre mon enfance blottie
Presque étrangère sous la poussière du temps.
Francis CARCO
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