• « Nous avons en nous une balance extraordinairement sensible nous permettant de jauger très précisément le bien et le mal, et qui s'appelle la conscience. Cette jauge de précision nous permet d'accéder au sentiment irréductible de vérité, qui ne souffre d'aucun relativisme ni d'aucune subjectivité. En d'autres termes, nous savons toujours en nous où se situe la vérité. Ce qui nous en détourne, ce sont nos étranges cœurs et le jeu de nos humeurs. C'est ainsi qu'il nous arrive plus souvent qu'on n'oserait se l'avouer de savoir ce qu'il faudrait faire, et de nous refuser à le faire, comme par esprit de contradiction et par je-ne-sais quel tentation maligne de se dérober aux évidences. N'est-ce pas là un jeu puéril qui nous éloigne de la quiétude qu'autorisent des relations humaines harmonieuses, lorsque notre intuition devine la réaction juste, le geste juste, l'attitude qu'il faut au moment où il le faut ? Écoutons en nous la petite voix de la conscience, avec docilité et sans nous agacer de l'omniprésente primauté de sa raison, accordons-lui l'importance qu'elle mérite sans lui laisser chiper la parole par la voix arrogante de notre moi impérieux... »

    « Si l'on vous demandait de citer quelques qualités liées à l'altruisme, il est probable que vous ne songerez nullement à mentionner celle-ci qui est pourtant la plus belle : l'acte de présence.

    L'attention que nous portons à ce que nous faisons, à ce que nous vivons, à ce que nous écoutons et partageons... L'attention à l'autre - que ce soit l'inconnu dans la rue, le collègue de travail ou l'âme sœur... L'attention à la résonance en nous de tout ce que nous expérimentons... voilà probablement ce qui souffre le plus de déficit dans "cette civilisation de hâte et de solitude", selon la formule d'Olivier Clément. Dans ce contexte, l'acte de présence est un privilège. Être présent, non pas de manière distraite, habituée ou accaparée par mille préoccupations personnelles, mais dans l'idée d'être vraiment présent, c'est-à-dire vide de toute détermination, librement accessible à l'instant et à l'autre, dans une écoute désirante, précise et précieuse, comme si le temps n'était plus à compter mais à donner... Essayez de rendre visite à un malade ou une personne âgée dans cette prédisposition là : votre plus beau cadeau, ce sera l'offrande de votre temps. Pas de don plus mémorable en effet que cet acte de présence discret, silencieux, totalement dévoué à l'instant et à l'autre, qui exalte la relation humaine dans ce qu'elle a de plus pur, d'inoubliable. »

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique