• Poemes de maurice carême La rue qui t'a vu naître

    La rue qui t’a vu naître

     

    Malgré ses murs bas et ternis,

    L’étroite rue qui t’a vu naître

    Te fut toujours une fenêtre

    Large ouverte sur l’infini.

     

    Les matinées étaient si belles

    Que, jaillissant partout des bois,

    Des oiseaux au cœur de leurs ailes

    Se suspendaient au bord des toits.

     

    La campagne allégée de pies

    Passait entre les contrevents.

    Tu entendais rire le temps

    Dans les horloges assoupies

     

    Personne ne savait plus bien

    Où commençait l’humble cuisine

    Ni où finissait le jardin.

    Ils étaient cousin et cousine.    

    Et  l’on eût juré que le ciel,

    A midi, n’avait qu’à étendre

    Sa longue nappe d’un bleu tendre

    Pour rendre la table éternelle.

              Maurice Carême extrait de  « Souvenirs »        

    .
    douceur12095

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