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Poemes de victor hugo : Gros temps la nuit
Gros temps la nuit
Le vent hurle ; la rafale
Sort, ruisselante cavale,
Du gouffre obscur,
Et, hennissant sur l'eau bleue,
Des crins épars de sa queue
Fouette l'azur.
L'horizon, que l'onde encombre,
Serpent, au bas du ciel sombre
Court tortueux ;
Toute la mer est difforme ;
L'eau s'emplit d'un bruit énorme
Et monstrueux. [...]
La mer chante un chant barbare.
Les marins sont à la barre,
Tout ruisselants ;
L'éclair sur les promontoires
Éblouit les vagues noires
De ses yeux blancs.
C'est un vent de l'autre monde
Qui tourmente l'eau profonde
De tout côté,
Et qui rugit dans l'averse ;
L'éternité bouleverse
L'immensité. [...]
Et dans la sombre mêlée,
Quelque fée échevelée,
Urgel, Morgan,
A travers le vent qui souffle,
Jette en riant sa pantoufle
A l'ouragan.
(Victor Hugo extrait de Toute la Lyre 1888)
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