BONJOUR 

 

Bonjour ! 

La première lueur du jour, 

Le matin tout chagrin, 

Le gris qui vient, le bleu qui va, 

L’à peine lumière au fond du noir. 

Bon jour l’espoir ! 

Bonjour le jour ! 

Salut la nuit. 

 

La chaleur sur l’oreiller, 

Les yeux encore sommeil, 

Le vent tout frais, soleil rosé, 

La moitié lumière, petit matin. 

Bon jour le pain ! 

Bonjour le jour ! 

Salut la nuit ! 

 

Bonjour ! 

Ton secret toujours secret, 

Ton sourire réveillé, 

Le premier mot, premier baiser, 

La pleine lumière, feu et fer, 

Bon jour pour toi ! 

Bonjour l’amour ! 

Bonjour la vie ! 

 

 

(Jean Humenry) 

 

 

RIEN QUE POUR MOI 

 

J’ai cueilli une fleur sur le bord du chemin. 

Je l’ai serrée contre moi pour la garder 

Rien que pour moi. 

Mais la fleur s’est fanée. 

 

Un ruisseau traversait mon jardin. 

J’ai construit un barrage pour le garder 

Rien que pour moi. 

Mais le ruisseau a tari. 

 

J’ai attrapé un rossignol sur une branche. 

Je l’ai mis dans une cage pour le garder 

Rien que pour moi. 

Mais le rossignol est mort. 

 

J’ai cueilli ton sourire. 

Je l’ai enfermé chez moi pour te garder 

Rien que pour moi. 

Mais ton sourire a disparu…

 

(Jean Humenry) 

COMME UN BATEAU 

 

Celui qui aspire à la sagesse 

doit naviguer dans le monde 

comme un bateau navigue sur l’eau. 

 

Mais si, comme l’eau pénètre dans le bateau 

le monde pénètre dans celui qui aspire à la sagesse 

alors tous le deux seront engloutis et sombreront. 

 

Le bateau flotte sur l’eau, 

Il n’y est pas attaché 

Il n’en n’est pas captif. 

Si le bateau se remplit d’eau, il coule. 

Celui qui aspire à la sagesse est dans le monde. 

Il ne doit pas en être le prisonnier. 

 

Si le monde et ses désirs remplissent son esprit, 

L’aspirant à la sagesse sera noyé. 

Celui qui aspire à la sagesse 

Doit naviguer dans le monde 

Sans chaînes et sans entrave. 

 

 

(Jean Humenry)

 

 

Où veux-tu aller ? 

  

Pour aller où tu le désires 

Il existe quatre sentiers. 

Pour aller où tu le désires 

Le plus dur est de choisir. 

 

 

Le premier sentier te conduit là 

Où ta toute première pensée t’envoie. 

Ce n’est pas le bon choix, 

Ce n’est pas le bon chemin. 

 

Prends du temps, pour réfléchir. 

Le deuxième sentier 

N’est pas encore le bon 

Réfléchis encore 

Et ne t’engage pas tout de suite. 

 

 

Regarde avec attention le troisième 

Tu prends encore des risques. 

Tu en vois les incertitudes. 

 

Ce n’est qu’en observant le quatrième 

Que tu sauras que tu prends le bon sentier. 

Tu pourras alors avancer 

Et t’y engager sans prendre de risque. 

 

(Jean Humenry) 

 

LE ROI DES MOTS 

 

Ca commence comme ça 

Par un tout petit mot, 

Mais ce mot, c’est le roi des mots ! 

 

Il a l’air ridicule avec ses quatre lettres. 

Il a l’air de rien. 

Mais sans lui rien ne pourra se passer, 

Rien ne pourrait exister 

Je ne pourrais pas te parler. 

Tu ne pourrais pas m’écouter. 

 

C’est lui qui crée le silence, 

C’est lui qui crée l’espace. 

Il est le roi des mots ! 

Et parce qu’il est le roi, 

Il se met au service des autres. 

Sans lui, 

Les grands mots, les jolis mots, les mots savants 

Et même les gros mots ne pourraient pas exister. 

 

Grâce à lui et avec un peur d’entraînement, 

Je peux entendre le bruit des pas 

Des petites fourmis qui courent 

Sur les lames de mon parquet. 

 

Grâce à lui, au printemps, 

Je peux écouter le dialogue très animé 

Des coccinelles en train de discuter 

De la qualité des pucerons du rosier de la voisine. 

 

Mais je suis un peu jaloux 

J’ai un ami bien plus fort que moi, 

Il peut entendre les cris 

Que poussent les rayons du soleil 

Qui viennent se cogner sur les vitres 

De la fenêtre en plein été. 

 

Et …. 

Il paraît qu’avec beaucoup d’entraînement… 

On peut entendre ce qui se passe dans le cœur  

De ceux que l’on aime… 

 

Il est le roi des mots. 

Ah ! J’oubliais ! 

Il s’appelle Chut …. 

 

( Jean  Humenry)