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    Le trésor caché 1
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  •  Proverbes, contes et histoires pour vivre mieux

    De Jean-Pierre Delouche

     

    Le cuisinier et le chien

    Un chien étant entré dans la cuisine, et épiant le temps que le cuisinier l'observait le moins, emporta un cœur de bœuf, et se sauva. Le cuisinier le voyant fuir après le tour qu'il lui avait joué, lui dit ces paroles : « Tu me trompes aujourd'hui impunément ; mais sois bien persuadé que je t'observerai avec plus de soin, et que je t'empêcherai bien de me voler à l'avenir; car tu ne m'as pas emporté le cœur; au contraire tu m'en as donné. »

    Les pertes et la mauvaise fortune ouvrent l'esprit, et font que l'homme prend mieux ses précautions pour se garantir des disgrâces qui le menacent. (Ésope)

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    Proverbes, contes et histoires pour vivre mieux

    De Jean-Pierre Delouche

     

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    La chauve-souris, le buisson et l’hirondelle

     

    La chauve-souris, le buisson et l'hirondelle s'associèrent autrefois pour faire commerce ensemble. La chauve-souris emprunta de l'argent pour mettre dans la société. Le buisson y mit des habits. L'hirondelle apporta de l'or pour sa part, Après tous ces préparatifs, quand leurs conventions furent faites, ils montèrent sur un vaisseau ensemble; mais il s'éleva tout à coup une si furieuse tempête, que leur vaisseau fut brisé; de sorte qu'ils eurent bien de la peine à sauver leur vie, après avoir perdu leur argent et leurs marchandises. Depuis ce temps-là l'hirondelle voltige auprès des rivages, pour voir si la mer n'y rejettera pas son or. La chauve-souris ne se montre que de nuit, dans l'appréhension d'être prise par ses créanciers. Le buisson s'accroche à tous les habits des passants, pour tâcher de reconnaître les siens. (Ésope)

    Ne restez pas attaché au passé

     

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  • Le verrou

     

    En des temps lointains et des contrées tout aussi lointaines, un roi se mit en tête de marquer le printemps par un geste de renouveau. Il décida d’innover en s’attachant, pour la première fois, les services d’un Premier ministre. Plusieurs émissaires furent dépêchés à travers le royaume afin de trouver des hommes empreints de sagesse et d’expérience, parmi lesquels il pourrait choisir le conseiller idéal. Après plusieurs semaines de recherche, seuls trois concurrents restaient en lice. Pour départager ces personnages pleins d’humanité et de modération, le roi décida de les soumettre à une ultime épreuve.

    Il les fit enfermer dans une pièce de son château dont la porte avait été munie d’un verrou. Le mécanisme de ce dernier était particulièrement sophistiqué : les plus grands savants du royaume en avaient imaginé la complexité.

    Le roi informa les trois candidats que celui qui parviendrait à trouver les secrets du dispositif deviendrait son Premier ministre, à condition toutefois que la solution fût trouvée avant la fin du printemps. Il ne restait plus que deux mois. Il souhaita bonne chance aux trois concurrents et les laissa face à la résolution du problème.

    La porte aussitôt fermée, deux des hommes se lancèrent dans de difficiles calculs de probabilité afin de tenter de découvrir les secrets du verrou. Pendant qu’ils s’évertuaient à en percer le mystère, le troisième s’installa sur une chaise, sans mot dire. Les deux mains posées sur ses genoux, il observait le manège des deux autres, sans tenter quoi que ce soit de ses mains pour percer la combinaison. De longues journées s’écroulèrent. Les deux premiers s’affairaient et émettaient toute sortes d’hypothèses, l’autre restait serein, toujours assis, conservant bien du recul face à la situation. Il semblait habité d’une grande maîtrise de lui-même, d’une égalité d’âme, au point que cette tempérance en énervait davantage encore ses deux concurrents. Puis, fort de sa paix intérieure, il se leva, se dirigea vers la porte, et sans hésiter tourna la poignée et l’ouvrit.

    Elle n’était pas verrouillée !

    Le roi  accueillit le sage d’un large sourire et le nomma premier ministre. Et depuis, en ce royaume le printemps s’est installé à tout jamais. Fin

     

     Souvent, nous nous croyons enfermés dans des prisons ou des systèmes auxquels nous nous efforçons de nous adapter tant bien que mal et dont nous ne voyons pas l’issue. Pourtant la prison dans laquelle nous pensons être cloîtrés n’en est pas une. Sa porte n’a pas de verrou. Il ne tient qu’à nous d’actionner la poignée pour nous ouvrir à une existence meilleure. Il suffit de le décider. Car nous sommes libres, et nous ne le savons pas. (Catherine Rambert)

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  •  Proverbes, contes et histoires pour vivre mieux

    De Jean-Pierre Delouche

     

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    Les voyageurs et l’arbre

    Vers le milieu d'un des plus chauds jours de la canicule, deux voyageurs prenaient le frais àl'ombre d'un arbre. Ils s'y étaient retirés pour se mettre àl'abri du soleil. Comme ils en considéraient les branches sans y apercevoir de fruit: «Voilà, dit l'un àl'autre, un méchant arbre; s'il m'appartenait, puisqu'il n'est bon àrien, je le ferais abattre et jeter au feu tout présentement. Ingrats, leur dit l'arbre, n'est-ce donc rien que cette ombre que mon feuillage produit, et qui vous garantit si àpropos des rayons que vous fuyez? »

    (Ésope)

    Ne sous-estimez pas la valeur d’un individu.

     

    Fôret du Pontis (9)

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  •  Proverbes, contes et histoires pour vivre mieux

    De Jean-Pierre Delouche

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    Faites preuve de patience

    La précipitation trahit un manque de sang-froid. Ne vous pressez jamais. Soyez patient, chaque chose vient en son temps. Attendez le bon moment : flairez l’air du temps, les tendances. Restez en garde tant que l’heure n’est pas venue et comme le chat, bondissez au bon moment. La tendance naturelle est de donner la priorité à la tache la plus récente. Savoir distinguer l’important de l’urgent est la clé de l’efficacité, et pour se faire, il faut définir ses priorités. (Jean Pierre Delouche)

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    L’insecte et l’escargot

    Un escargot monte le long d’un tronc de cerisier et rencontre un insecte qui lui dit : « Mais où vas-tu ? Ce n’est pas la saison pour les cerises ! »

    « Il y en aura quand j’arriverai », répond l’escargot. (J.C Carrière)

     

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  •  Proverbes, contes et histoires pour vivre mieux

    De Jean-Pierre Delouche

     

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    La lune, le lac et la chouette

     

    La lune au rond visage parcourait le ciel et disait en fanfaronnant:

    « Je suis la plus grande. Je suis plus grande que le soleil lui-même. » Un tout petit lac, perdu au milieu de la toundra entendit les vantardises de la lune et dit: « Vaniteuse! Regarde-moi et tu verras que je suis le plus grand. » La lune se pencha vers la terre et vit son reflet dans le lac. « Je suis plus grand que toi dit le lac, puisque tu peux te loger chez moi et qu'il reste encore beaucoup de place! » La lune et le lac se querellèrent tant qu'ils réveillèrent un petit rongeur qui dormait. Il sortit de son terrier, s'étira et bailla. Avec son œil droit, seul ouvert, il regarda le lac, puis la lune et dit: « En fait, le plus grand de tous, c'est mon œil droit. Puisqu'il contient tout à la fois la lune et le lac. » Une chouette qui chassait dans les parages entendit le rongeur, plongea sur lui et l'engloutit. « On voit maintenant qui est le plus grand », se dit la chouette. « C'est mon estomac qui contient le rongeur, son œil, le lac et la lune. »Ésope

    L’arrogance ne paie pas : on trouve toujours plus grand que soi

     

    Lac du Sautet (1)

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  • Le chien et son image

     

    Un chien traversant une rivière sur une planche, tenait dans sa gueule un morceau de chair, que la lumière du soleil fit paraître plus gros dans l'eau, comme c'est l'ordinaire. Son avidité le poussa à vouloir prendre ce qu'il voyait, et il lâcha ce qu'il portait, pour courir après cette ombre. C'est ainsi que sa gourmandise fut trompée, et il apprit à ses dépens qu'il vaut mieux conserver ce que l'on possède, que de courir après ce qu'on n'a pas. Ésope

    Faites preuve de tempérance

    Lac du Sautet (22)

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  •  Proverbes, contes et histoires pour vivre mieux

    De Jean-Pierre Delouche

     

     

    Le coq et le coq d’Inde

     

     

    Le coq d'un naturel jaloux remarqua qu'un coq d'Inde, qui vivait avec lui dans la même basse-cour, faisait la roue en présence de ses poules, et en prit ombrage. « Traître, lui disait-il, ce n'est pas sans dessein que tu fais montre de tes plumes. Tu cherches sans doute à plaire à mes femmes, et par conséquent à me les débaucher. — Moi, repartit l'autre, c'est à quoi je n'ai jamais pensé, et tu t'alarmes bien mal à propos. Eh quoi ! Ne saurais-tu souffrir que je fasse la roue devant tes femmes, quand je souffre, moi, que tu viennes chanter tout autant qu'il te plaît devant les miennes. » Ésope

    La jalousie nous fait oublier nos propres avantages

     

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  • Proverbes, contes et histoires pour vivre mieux

    De Jean-Pierre Delouche

    Le sapin et le buisson

     

     

    Le sapin regardant avec mépris le buisson, se vantait de sa hauteur, et de ce qu'on le choisissait pour être employé à la construction des palais des princes, à faire les mâts des plus grands vaisseaux, et il reprochait au buisson de n'être bon à aucun usage. Le buisson répondit modestement au sapin que les grands avantages dont il se vantait avec tant d'orgueil, l'exposaient à de grands malheurs; car le bûcheron le met en pièces sans miséricorde, et le jette par terre à coups de cognée ; au lieu que le buisson vit en sûreté dans une condition plus obscure. Ésope

    La vanité exclut l’objectivité

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