• N’Djamena

     

    L’une pile le mil

    Farine de mil

    L’autre le manioc

    Farine de manioc.

     

    Ni l’une ni l’autre ne va à l’école

     

    Un jour l’une aura un bébé

    Comme l’autre

    L’une comme l’autre mangera

    La boule de mil ou de manioc

    La boule des pleurs

    Qui fait oublier toutes les douleurs

     

    Un jour le bébé de l’une et de l’autre

    Apprendra à marcher

    Pour aller à l’école.

     

    Yves Pinguilly (Afrique)

     

    dscn1543

    votre commentaire
  • J’ai fais un bouquet

    J'ai fait un bouquet du monde

    II y avait des forêts vertes

    Deux ciels bleus pour le vol d'un oiseau blanc

    Une grande brassée

    D'eau de mer

    Un désert jaune

    Un soir d'été sur la place du marché

    Un trèfle à quatre feuilles

    Deux colonnes ioniennes

    Brisées

    J'ai attaché tout cela

    Avec un bout d'horizon

    Et j'ai offert à ma vie

    Le bouquet du monde

    Elle a souri

    Elle est partie

    Tout est fané

    Et je m'ennuie

    Moi qui pour elle

    Avais cueilli

    Le Monde

     

    Gilles Vigneault (Québec) extrait de «  Le français est un poème qui voyage »

     

    1152260003

    votre commentaire
  • Poèmes extraits du livre « Je suis un enfant de partout »

     

    Bangui

    Elle est là Yarné

    Seule devant le fleuve

     

    Toute une saison l’Oubangui s’est gorgé de pluies

    Il coule vite.

     

    Yarné reste sur la rive

    Elle voudrait bien aller de l’autre côté des vagues

    Et se perdre dans leurs miroirs

     

    Elle voudrait découvrir le bout du monde

    De cette planète toute ronde.

     

    Elle es là Yarné

    Seule devant le fleuve

    Elle rit

    Elle devine qu’ici comme ailleurs

    Le monde n’est pas fini

     

    Yves Pinguilly (Afrique)

     

    plante grimpante réduite

     


    votre commentaire
  • Le Chêne qui pleure

     

    Dans la forêt je suis allée.

    J'ai trouvé qui pleurait, le chêne.

    Au chêne, moi de demander :

    « Pourquoi pleurer, mon petit chêne ? »

    « Pourquoi je pleure, ô jeune fille ?

    On coupe tous les autres arbres,

     on prend tous les autres buissons ;

    point ne me coupe le jeune homme,

    point ne me frappe le pivert. »

     

    Au chêne, moi de rétorquer,

    de dire au pauvre qui pleurait :

    « Ne pleure pas, mon petit chêne,

    j'ai cinq frères à la maison,

     j'ai cinq frères, six prétendants,

    ils te couperont, t'abattront,

     ils te débiteront en planches,

     feront de toi du bois utile,

     feront des berceaux de ta cime,

    de ton pied des lits de fillettes. »

     

    (Anonyme ancien Estonie)

     

    20040700 Pyrénées Aucun La grange_0326.JPG

    votre commentaire
  • L’étoile polaire

     

    Au clair-obscur du ciel je te vois vers le nord

    chaque nuit, quand je fuis la fournaise des villes.

    Tu scintilles dans ta solitude, immobile

    sous ton diadème auréolé de prismes d'or.

     

    Ballerines, tes sœurs voltigent avec l’art

    que nous leur connaissons. Toi, mère de prudence,

    maîtresse de ballet, tu contrôles leur danse

    harmonieuse, et rien n'échappe à ton regard.

     

    Toi seule, au ciel, respectes l'immobilité

    pour guider les marins courageux sur les routes

    océanes où leur Destin est arrêté.

     

    Si un père, égaré loin de femme et enfants,

    roule au récif impitoyable, à fond de soute,

    rends-le-leur sain et sauf, astre compatissant !

     

    (Dun Karm Malte)

     

    fleurs vso réduite.jpg 2

    votre commentaire
  • L’allumette

     

    Lorsque je craque une allumette

    La flamme approche de mes doigts

    Pour les brûler.

    L’amour, l’amour quand il s’enflamme,

    Si on ne l’éteint pas à temps,

    Il finira par consumer

    Le cœur et l’âme.

    Le bois, c’est l’amour qui vous reste

    A vivre, en espérant qu’un jour

    A force de lente patience

    Quelqu’un vous offrira son feu

    Pour voir reprendre de plus belle

    La flamme éteinte.

     

    (Sano Malifa Samoa

     

    RHUM 2010 035 reduite

    votre commentaire
  • Dieu vous parle

      

    Écoutez le chant de l'eau qui jaillit de la source

    Écoutez la parole profonde de l’arbre qui vous regarde

    Écoutez le rossignol qui chante et rechante

    C'est Dieu qui vous parle...

     

     

    Fermez les oreilles à tout bruit

    Écoutez la voix de votre âme

    Oubliez tous les bruits alentour

    C'est Dieu qui loge dans votre cœur.

     

     

    Soulevez le faible qui tombe

    Faites attention à la fourmi qui passe

    Respirez l’air frais qui vient de la forêt

    C'est Dieu qui passe et repasse.

     

     

    Écoutez le chant de Peau qui coule

    Sur le rocher et sur l'herbe

    Fermez les yeux et restez silencieux

    C'est Dieu qui vous parle

     

     

    Écoutez les ultimes volontés de l'océan

    Écoutez le soleil qui brille

    Écoutez la lune qui éclaire

    Écoutez les étoiles qui rient

    C'est Dieu qui vous appelle.

     

    (Dieudonné Ewomsan, Togo)

    Poèmes de pays divers (Dieu vous parle)


    votre commentaire
  • jardins des Tuillerie6.jpg

    La rose et le Rossignol

     

    Dans l’ombre et le silence et la nuit du printemps

    Chante le rossignol aux jardins d’Orient,

    Chante son chant d’amour pour l’insensible rose

    Qui ne l’écoute pas, se balance et repose.

     

    Toi celui qui célèbre une froide beauté

    Eveille-toi poète, à quoi sert de chanter ?

    Insensible au poète ainsi l’ignore t-elle,

    Belle à qui la regarde, et sourde à qui l’appelle.

     

    (Alexandre Pouchkine Russie)

    rossignol.jpg

    votre commentaire
  • Je reviendrai

     

    Un jour je reviendrai chez moi, j'y reviendrai

    pour rire, aimer et voir, les yeux pleins de merveilles

    les feux boucans flamber dans les midis dorés

    soufflant leur flamme bleue au saphir de nos ciels.

     

     

    Je reviendrai flâner au bord de nos rivières

    où les lames herbues trempent dans le limon,

    et pour voir accompli mon millier de chimères,

    mes rêves d'eaux se ruant des hauts cols de nos monts.

     

     

    Pour écouter aussi la flûte et le violon

    qui mènent les danses du pays et captivent

    aux verts replis secrets de mon île native.

     

     

    Errantes mélodies vouées à l'oubli profond !

    Je reviendrai purger mon âme lourde et pleine

    de ses longues, longues années de peine.

     

    (Claude Mac Kay, Jamaïque)

    Poèmes de pays divers (Je reviendrai)


    votre commentaire
  • A ma mère

     

    Femme noire, femme africaine

    ô toi, ma mère, je pense à toi...

     

    Ô Daman, ô ma mère, toi qui me portas sur le dos, toi qui m'allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas, toi qui la première m'ouvris les yeux aux prodiges de la terre, je pense à toi...

     

    Femme des champs, femme des rivières, femme du grand

    fleuve, ô toi, ma mère, je pense à toi...          

     

    O toi, Dâman, ô ma mère, toi qui essuyais mes larmes, toi qui me réjouissais le cœur, toi qui, patiemment, supportais mes caprices, comme j'aimerais encore être près de toi, être enfant près de toi...

    Femme simple, femme de la résignation, ô toi, ma mère, je pense à toi...

     

    O Dâman, Dâman de la grande famille des forgerons, ma pensée toujours se tourne vers toi, la tienne à chaque pas m'accompagne, ô Dâman, ma mère, comme j'aimerais encore être dans ta chaleur, être enfant près de toi...

     

    Femme noire, femme africaine, ô toi, ma mère, merci ; merci pour tout ce que tu fis pour moi, ton fils, si loin, si près de toi !

     

    (Camara Laye, Guinée)

     

    SAM_0214

    votre commentaire
  • Au bout de l’arc-en-ciel

    Frère, au bout de l'arc-en-ciel

    il doit y avoir un endroit

    où chacun pourra chanter

    à volonté.

     

     

    Nous y chanterons ensemble,

    toi et moi; mon frère blanc,

    une mélodie nouvelle,

    encore inconnue.

     

    Frère, nous pouvons l'apprendre,

    toi et moi, le Blanc, le Noir.

    Il n'est pas de mélodie

    qui soit noire ou qui soit blanche.

     

    Il n'y a qu'Une musique,

    celle que nous chanterons

    un jour au bout

    de l'arc-en-ciel.

     

    (Richard Moore Rive Swaziland)

    Poèmes de pays divers( Au bout de l'arc-en-ciel)


    votre commentaire
  • Hymne au soleil

     

    Tu as créé le Nil dans le monde d'En-bas,

    Tu le diriges là où tu veux pour qu'il nourrisse les hommes.

    Tu es leur maître à tous,  pour eux tu te donnes du mal,

    Toi, le Seigneur de tous les pays,

    Puissant Seigneur du jour.

     

    Tu es l’unique et tu es le Soleil vivant.

    Tu as créé tout seul des millions et des millions d'êtres. Villes, bourgades, champs, chemins et rivières,

    Chaque chose et chaque être te voit au-dessus de lui

    Quand tu brilles au-dessus de la terre.

     

    Tu es dans mon cœur et, excepté mon fils le Roi,

    Nul ne peut te connaître.

    Tu lui donnes ta nature et ta force.

    Tout ce qui arrive sur terre arrive par ton signe.

    Si tu te lèves les hommes vivent.

    Si tu te couches ils meurent.

    Tu es la durée de la vie, tu es ce qui donne la vie.

     

    (Le Pharaon Akhénaton Egypte)

     

    DSCN1933

    1 commentaire
  • Sentiment de paix

     

    La paix est au-delà des lois,

    des lois éphémères qui tournent

    au gré des brises dominantes

    et des caprices du pouvoir.

     

    La paix, la paix, elle réside

    dans la colonne vertébrale,

    le port de tête, les épaules,

    le profil de la silhouette.

     

    La paix, elle est dans la manière

    dont les enfants courent et rient

    et se laissent tomber sans crainte ;

    elle est dans les mains secourables

    qui les remettent sur leurs pieds.

     

    La paix, enfin, elle est dans l’œil

    qui guette avant l'aube un lever

    de soleil.

     

    (Michèle Gibbs La Grenade Petites Antilles)

     

    rue

    votre commentaire
  • L'été  (Portugais)

     

    Caresse au petit jour des blés ardents.

    Prépare la semence du soleil.

    Lentement respire chaque grain

    L'azur,

    bleu glacé implacable de l'été.

    Arrache à cette terre sombre un silence écrasant sans larmes, ni formes :

    nulle autre fleur ne peut y fleurir nul autre ne peut y grandir

     

    (Eugenio de Andrade traduction de Fabienne Courtade)

     

    S5000020.JPG

    1 commentaire
  •  

    De l’argent (Norvégien) 

     

    Chacun peut s'acheter 

     

    de la nourriture, mais pas l'appétit, 

    des médicaments, mais pas la santé, 

    des lits moelleux, mais pas le sommeil, 

    des connaissances, mais pas l'intelligence, 

    un statut social, mais pas la bonté, 

    des choses qui brillent, mais pas le bien-être, 

    des amusements, mais pas la joie, 

    des camarades, mais pas l'amitié, 

    des serviteurs, mais pas la loyauté, 

    des cheveux gris, mais pas l'honneur, 

    des jours tranquilles, mais pas la paix. 

    L'écorce de toute chose peut 

    s'obtenir avec de l'argent. 

    Mais le cœur, lui, 

    n'est pas à vendre 

     

    (Arne Garborg Adaptation de Jean Orizet) 

    fleurs chacra.jpg 2.jpg

    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique