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Par renal le 8 Juin 2012 à 07:34
N’Djamena
L’une pile le mil
Farine de mil
L’autre le manioc
Farine de manioc.
Ni l’une ni l’autre ne va à l’école
Un jour l’une aura un bébé
Comme l’autre
L’une comme l’autre mangera
La boule de mil ou de manioc
La boule des pleurs
Qui fait oublier toutes les douleurs
Un jour le bébé de l’une et de l’autre
Apprendra à marcher
Pour aller à l’école.
Yves Pinguilly (Afrique)
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Par renal le 23 Mai 2012 à 08:18
J’ai fais un bouquet
J'ai fait un bouquet du monde
II y avait des forêts vertes
Deux ciels bleus pour le vol d'un oiseau blanc
Une grande brassée
D'eau de mer
Un désert jaune
Un soir d'été sur la place du marché
Un trèfle à quatre feuilles
Deux colonnes ioniennes
Brisées
J'ai attaché tout cela
Avec un bout d'horizon
Et j'ai offert à ma vie
Le bouquet du monde
Elle a souri
Elle est partie
Tout est fané
Et je m'ennuie
Moi qui pour elle
Avais cueilli
Le Monde
Gilles Vigneault (Québec) extrait de « Le français est un poème qui voyage »
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Par renal le 21 Mai 2012 à 08:01
Poèmes extraits du livre « Je suis un enfant de partout »
Bangui
Elle est là Yarné
Seule devant le fleuve
Toute une saison l’Oubangui s’est gorgé de pluies
Il coule vite.
Yarné reste sur la rive
Elle voudrait bien aller de l’autre côté des vagues
Et se perdre dans leurs miroirs
Elle voudrait découvrir le bout du monde
De cette planète toute ronde.
Elle es là Yarné
Seule devant le fleuve
Elle rit
Elle devine qu’ici comme ailleurs
Le monde n’est pas fini
Yves Pinguilly (Afrique)
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Par renal le 23 Avril 2012 à 09:02
Le Chêne qui pleure
Dans la forêt je suis allée.
J'ai trouvé qui pleurait, le chêne.
Au chêne, moi de demander :
« Pourquoi pleurer, mon petit chêne ? »
« Pourquoi je pleure, ô jeune fille ?
On coupe tous les autres arbres,
on prend tous les autres buissons ;
point ne me coupe le jeune homme,
point ne me frappe le pivert. »
Au chêne, moi de rétorquer,
de dire au pauvre qui pleurait :
« Ne pleure pas, mon petit chêne,
j'ai cinq frères à la maison,
j'ai cinq frères, six prétendants,
ils te couperont, t'abattront,
ils te débiteront en planches,
feront de toi du bois utile,
feront des berceaux de ta cime,
de ton pied des lits de fillettes. »
(Anonyme ancien Estonie)
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Par renal le 15 Avril 2012 à 23:16
L’étoile polaire
Au clair-obscur du ciel je te vois vers le nord
chaque nuit, quand je fuis la fournaise des villes.
Tu scintilles dans ta solitude, immobile
sous ton diadème auréolé de prismes d'or.
Ballerines, tes sœurs voltigent avec l’art
que nous leur connaissons. Toi, mère de prudence,
maîtresse de ballet, tu contrôles leur danse
harmonieuse, et rien n'échappe à ton regard.
Toi seule, au ciel, respectes l'immobilité
pour guider les marins courageux sur les routes
océanes où leur Destin est arrêté.
Si un père, égaré loin de femme et enfants,
roule au récif impitoyable, à fond de soute,
rends-le-leur sain et sauf, astre compatissant !
(Dun Karm Malte)
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Par renal le 15 Avril 2012 à 09:34
L’allumette
Lorsque je craque une allumette
La flamme approche de mes doigts
Pour les brûler.
L’amour, l’amour quand il s’enflamme,
Si on ne l’éteint pas à temps,
Il finira par consumer
Le cœur et l’âme.
Le bois, c’est l’amour qui vous reste
A vivre, en espérant qu’un jour
A force de lente patience
Quelqu’un vous offrira son feu
Pour voir reprendre de plus belle
La flamme éteinte.
(Sano Malifa Samoa
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Par renal le 11 Avril 2012 à 08:12
Dieu vous parle
Écoutez le chant de l'eau qui jaillit de la source
Écoutez la parole profonde de l’arbre qui vous regarde
Écoutez le rossignol qui chante et rechante
C'est Dieu qui vous parle...
Fermez les oreilles à tout bruit
Écoutez la voix de votre âme
Oubliez tous les bruits alentour
C'est Dieu qui loge dans votre cœur.
Soulevez le faible qui tombe
Faites attention à la fourmi qui passe
Respirez l’air frais qui vient de la forêt
C'est Dieu qui passe et repasse.
Écoutez le chant de Peau qui coule
Sur le rocher et sur l'herbe
Fermez les yeux et restez silencieux
C'est Dieu qui vous parle
Écoutez les ultimes volontés de l'océan
Écoutez le soleil qui brille
Écoutez la lune qui éclaire
Écoutez les étoiles qui rient
C'est Dieu qui vous appelle.
(Dieudonné Ewomsan, Togo)
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Par renal le 2 Avril 2012 à 08:44
La rose et le Rossignol
Dans l’ombre et le silence et la nuit du printemps
Chante le rossignol aux jardins d’Orient,
Chante son chant d’amour pour l’insensible rose
Qui ne l’écoute pas, se balance et repose.
Toi celui qui célèbre une froide beauté
Eveille-toi poète, à quoi sert de chanter ?
Insensible au poète ainsi l’ignore t-elle,
Belle à qui la regarde, et sourde à qui l’appelle.
(Alexandre Pouchkine Russie)
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Par renal le 28 Mars 2012 à 08:58
Je reviendrai
Un jour je reviendrai chez moi, j'y reviendrai
pour rire, aimer et voir, les yeux pleins de merveilles
les feux boucans flamber dans les midis dorés
soufflant leur flamme bleue au saphir de nos ciels.
Je reviendrai flâner au bord de nos rivières
où les lames herbues trempent dans le limon,
et pour voir accompli mon millier de chimères,
mes rêves d'eaux se ruant des hauts cols de nos monts.
Pour écouter aussi la flûte et le violon
qui mènent les danses du pays et captivent
aux verts replis secrets de mon île native.
Errantes mélodies vouées à l'oubli profond !
Je reviendrai purger mon âme lourde et pleine
de ses longues, longues années de peine.
(Claude Mac Kay, Jamaïque)
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Par renal le 27 Mars 2012 à 12:26
A ma mère
Femme noire, femme africaine
ô toi, ma mère, je pense à toi...
Ô Daman, ô ma mère, toi qui me portas sur le dos, toi qui m'allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas, toi qui la première m'ouvris les yeux aux prodiges de la terre, je pense à toi...
Femme des champs, femme des rivières, femme du grand
fleuve, ô toi, ma mère, je pense à toi...
O toi, Dâman, ô ma mère, toi qui essuyais mes larmes, toi qui me réjouissais le cœur, toi qui, patiemment, supportais mes caprices, comme j'aimerais encore être près de toi, être enfant près de toi...
Femme simple, femme de la résignation, ô toi, ma mère, je pense à toi...
O Dâman, Dâman de la grande famille des forgerons, ma pensée toujours se tourne vers toi, la tienne à chaque pas m'accompagne, ô Dâman, ma mère, comme j'aimerais encore être dans ta chaleur, être enfant près de toi...
Femme noire, femme africaine, ô toi, ma mère, merci ; merci pour tout ce que tu fis pour moi, ton fils, si loin, si près de toi !
(Camara Laye, Guinée)
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Par renal le 25 Mars 2012 à 17:12
Au bout de l’arc-en-ciel
Frère, au bout de l'arc-en-ciel
il doit y avoir un endroit
où chacun pourra chanter
à volonté.
Nous y chanterons ensemble,
toi et moi; mon frère blanc,
une mélodie nouvelle,
encore inconnue.
Frère, nous pouvons l'apprendre,
toi et moi, le Blanc, le Noir.
Il n'est pas de mélodie
qui soit noire ou qui soit blanche.
Il n'y a qu'Une musique,
celle que nous chanterons
un jour au bout
de l'arc-en-ciel.
(Richard Moore Rive Swaziland)
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Par renal le 24 Mars 2012 à 09:59
Hymne au soleil
Tu as créé le Nil dans le monde d'En-bas,
Tu le diriges là où tu veux pour qu'il nourrisse les hommes.
Tu es leur maître à tous, pour eux tu te donnes du mal,
Toi, le Seigneur de tous les pays,
Puissant Seigneur du jour.
Tu es l’unique et tu es le Soleil vivant.
Tu as créé tout seul des millions et des millions d'êtres. Villes, bourgades, champs, chemins et rivières,
Chaque chose et chaque être te voit au-dessus de lui
Quand tu brilles au-dessus de la terre.
Tu es dans mon cœur et, excepté mon fils le Roi,
Nul ne peut te connaître.
Tu lui donnes ta nature et ta force.
Tout ce qui arrive sur terre arrive par ton signe.
Si tu te lèves les hommes vivent.
Si tu te couches ils meurent.
Tu es la durée de la vie, tu es ce qui donne la vie.
(Le Pharaon Akhénaton Egypte)
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Par renal le 22 Mars 2012 à 12:24
Sentiment de paix
La paix est au-delà des lois,
des lois éphémères qui tournent
au gré des brises dominantes
et des caprices du pouvoir.
La paix, la paix, elle réside
dans la colonne vertébrale,
le port de tête, les épaules,
le profil de la silhouette.
La paix, elle est dans la manière
dont les enfants courent et rient
et se laissent tomber sans crainte ;
elle est dans les mains secourables
qui les remettent sur leurs pieds.
La paix, enfin, elle est dans l’œil
qui guette avant l'aube un lever
de soleil.
(Michèle Gibbs La Grenade Petites Antilles)
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Par renal le 11 Juillet 2011 à 18:49
L'été (Portugais)
Caresse au petit jour des blés ardents.
Prépare la semence du soleil.
Lentement respire chaque grain
L'azur,
bleu glacé implacable de l'été.
Arrache à cette terre sombre un silence écrasant sans larmes, ni formes :
nulle autre fleur ne peut y fleurir nul autre ne peut y grandir
(Eugenio de Andrade traduction de Fabienne Courtade)
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Par renal le 8 Juillet 2011 à 23:08
De l’argent (Norvégien)
Chacun peut s'acheter
de la nourriture, mais pas l'appétit,
des médicaments, mais pas la santé,
des lits moelleux, mais pas le sommeil,
des connaissances, mais pas l'intelligence,
un statut social, mais pas la bonté,
des choses qui brillent, mais pas le bien-être,
des amusements, mais pas la joie,
des camarades, mais pas l'amitié,
des serviteurs, mais pas la loyauté,
des cheveux gris, mais pas l'honneur,
des jours tranquilles, mais pas la paix.
L'écorce de toute chose peut
s'obtenir avec de l'argent.
Mais le cœur, lui,
n'est pas à vendre
(Arne Garborg Adaptation de Jean Orizet)
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