•  

    Le poète et la foule

     

    La plaine un jour disait à la montagne oisive :
    " Rien ne vient sur ton front des vents toujours battu ! "
    Au poète, courbé sur sa lyre pensive,
    La foule aussi disait : " Rêveur, à quoi sers-tu ? "

    La montagne en courroux répondit à la plaine :
    " C'est moi qui fais germer les moissons sur ton sol ;
    Du midi dévorant je tempère l'haleine ;
    J'arrête dans les cieux les nuages au vol !

    Je pétris de mes doigts la neige en avalanches ;
    Dans mon creuset je fonds les cristaux des glaciers,
    Et je verse, du bout de mes mamelles blanches,
    En longs filets d'argent, les fleuves nourriciers.

    Le poète, à son tour, répondit à la foule :
    " Laissez mon pâle front s'appuyer sur ma main.
    N'ai-je pas de mon flanc, d'où mon âme s'écoule,
    Fait jaillir une source où boit le genre humain ? "

     

    Théophile Gautier.

     

    Morne Larcher Martinique


     


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  • Une petite flamme

     

    La vie ne lui a pas fait de faveurs.

    Et durant des jours, des mois

    Des années, un mal être sournois

    L'a souvent amené jusqu'aux pleurs.

     

    Fragile, se raccrochant à des petits riens

    Elle a grandit seule, mais bien entourée

    De la famille pour l'aimer et la rassurer.

    En vain, il y avait quelque part, un frein.

     

    Un manque de confiance, une souffrance,

    Un lien invisible qui l'attachait au sol.

    Une vie en attente, bridée par un licol

    Qui lui bouffait son adolescence.

     

    Depuis peu, une petite flamme renaît.

    Espérance et joie réapparaissent doucement

    Lui amenant un sourire étincelant;

    Celui du bonheur qui pointe le bout de son nez.

     

    Dominique Sagne

     

    Une petite flamme


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  • Les couleurs

     

    Comment expliquer les couleurs

    Qui chaque matin, sur la mer

    Jouent avec les heures

    En mélangeant les couleurs primaires.

     

    L'oeil s'éblouit

    De ces coloris, que le peintre

    Au milieu de ses barbouillis

    Peut reproduire en mélangeant ses teintes.

     

    Couleurs que seule la nature

    Au fil des heures peut inventer,

    Et que la peinture

    Peut fixer sur la toile à jamais.

     

    Dominique Sagne

     

    Les couleurs

    Photo Renal


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  • Laissez-moi rêver

     

    Je suis à la recherche d'un ange

    Qui saura me réapprendre l'Amour.

    Il doit bien exister, ce subtil mélange

    De douceur, de patience et d'humour.

     

     

    De ses ailes duveteuses et soyeuses

    Il chassera mes idées sombres

    Et d'une pirouette gracieuse

    M'indiquera la voie pour sortir de l'ombre.

     

     

    De ses mains fines et graciles

    Il saura trouver la rassurante caresse

    Qui fait oublier les moments difficiles

    Et conduit tout droit à la tendresse.

     

     

    Dans le creux de mon cou, à voix basse,

    Il murmurera les mots tant espérés.

    De ces phrases et de ces mots qui effacent

    Le passé et ouvrent un avenir doré.

     

     

    S'il vous plaît, Laissez-moi rêver

    Cela, on ne peut me l'enlever.

    Je suis à la recherche d'un ange...

     

    Dominique Sagne

     


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  • La fille de l'aube


    Silhouette, toute frêle
    Dans son pantalon trop grand,
    Elle vit dans son monde irréel
    Où le malaise est flagrant.

    Il faut aller au-delà des apparences
    Pour découvrir une fille fragile
    Se déclinant toute en nuances
    Et avec un petit cœur fragile.

    Pétrie de bonnes intentions
    Sous un aspect un peu décalé
    Elle réclame toute notre attention
    Pour ne pas la laisser, trop tôt s’envoler.

    Les yeux noisette, les cheveux noir lissés
    Trois boucles d’oreilles à chaque lobe
    Deux bijoux sur l’arcade clipsés,
    Telle est ma fille de l’aube.

     

    Dominique Sagne

     


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  • Fils blancs

     

    La vie passe, à toute allure,

    A peine le temps de te retourner

    Et voilà des fils blancs dans ta chevelure.

    Et même si elle ne t'a pas trop écorné,

    Tu étais petite fille, une enfant

    Puis une pimpante adolescente

    Qui a laissé la place à une maman

    Et te voilà bientôt grand maman !

     

    Une existence bien remplie,

    Avec la conscience du devoir accompli,

     

    Simplement tu as vécu, une vie.

    Ta vie, avec ses surprises et ses drames

    Cherchant à assouvir toutes tes envies

    En essayant de préserver ton âme.

     

    Dominique Sagne

     


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  • Envol

     

    Les pieds plantés dans le sable

    Le regard tourné vers le large

    La tête dans les nuages

    Je m'évade de ce monde redoutable.

    Mon univers côtoie les oiseaux

    A la lisière du rêve et du réel

    Loin, très loin, là-haut

    Posé sur le bord de leurs ailes.

    De mon perchoir mouvant

    Je ne retiens que la beauté

    De ce paysage vivant

    Et laisse de côté

    Les erreurs

    La laideur

    Et la peur.

     

    Dominique Sagne

     

    Envol

    Martinique aout 2017


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  • Le poète et la foule

     

    La plaine un jour disait à la montagne oisive :
    " Rien ne vient sur ton front des vents toujours battu ! "
    Au poète, courbé sur sa lyre pensive,
    La foule aussi disait : " Rêveur, à quoi sers-tu ? "

    La montagne en courroux répondit à la plaine :
    " C'est moi qui fais germer les moissons sur ton sol ;
    Du midi dévorant je tempère l'haleine ;
    J'arrête dans les cieux les nuages au vol !

    Je pétris de mes doigts la neige en avalanches ;
    Dans mon creuset je fonds les cristaux des glaciers,
    Et je verse, du bout de mes mamelles blanches,
    En longs filets d'argent, les fleuves nourriciers.

    Le poète, à son tour, répondit à la foule :
    " Laissez mon pâle front s'appuyer sur ma main.
    N'ai-je pas de mon flanc, d'où mon âme s'écoule,
    Fait jaillir une source où boit le genre humain ? "

     

    Théophile Gautier.

     

    Le poète et la foule


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  • L'ange

     

    Il est, au pied du Christ, à côté de sa mère,
    Un ange, le plus beau des habitants du ciel,
    Un frère adolescent de ceux que Raphaël
    Entre ses bras divins apporta sur la terre.

    Un léger trouble effleure à demi sa paupière,
    Sa voix ne s'unit pas au cantique éternel,
    Mais son regard plus tendre et presque maternel
    Suit l'homme qui s'égare au vallon de misère.

    De clémence et d'amour esprit consolateur,
    Dans une coupe d'or, sous les yeux du Seigneur,
    Par lui du repentir les larmes sont comptées,

    Car de la pitié sainte il a reçu le don ;
    C'est lui qui mène à Dieu les âmes rachetées
    Et ce doux séraphin se nomme : le pardon !

     

    Antoine de Latour. 

     

    Photo pixabay


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  • Cantate de Bettine

     

    Nina, ton sourire,
    Ta voix qui soupire,
    Tes yeux qui font dire
    Qu'on croit au bonheur,

    Ces belles années,
    Ces douces journées,
    Ces roses fanées,
    Mortes sur ton coeur...

    Nina, ma charmante,
    Pendant la tourmente,
    La mer écumante
    Grondait à nos yeux ;

    Riante et fertile,
    La plage tranquille
    Nous montrait l'asile
    Qu'appelaient nos voeux !

    Aimable Italie,
    Sagesse ou folie,
    Jamais, jamais ne t'oublie
    Qui t'a vue un jour !

    Toujours plus chérie,
    Ta rive fleurie
    Toujours sera la patrie
    Que cherche l'amour.

     

    Alfred de Musset.

     


     


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  • Chanson.

    Un rayon de soleil se brise
    Sur la branche et sur les buissons.
    Je m'assieds à l'ombre, où la brise
    M'apporte parfums et chansons :

    Parfum de la fraise rougie
    Qui tremble sur le vert sentier ;
    Chanson — palpitante élégie —
    De l'oiseau sur le chêne altier ;

    Parfum de la rose sauvage,
    Doux trésor du pâtre amoureux ;
    Chanson égayant le rivage,
    Qui parle à tous les cœurs heureux :

    Parfum de la source qui coule
    Dans un lit de fleurs ombragé ;
    Chanson du ramier qui roucoule,
    Et me chante l'amour que j'ai ;

    Parfum de l'herbe qui s'emperle
    À la brume des soirs d'été ;
    Chanson éclatante du merle,
    Qui bat de l'aile en sa gaieté ;

    Parfum de toute la nature,
    Fleur, arôme, ambroisie et miel,
    Chanson de toute créature,
    Qui parle de la terre au ciel.

    Arsène Houssaye.


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  •  

    À la lumière

     

    Dans l'essaim nébuleux des constellations,

    Ô toi qui naquis la première,

    Ô nourrice des fleurs et des fruits, ô Lumière,

    Blanche mère des visions,

     

    Tu nous viens du soleil à travers les doux voiles

    Des vapeurs flottantes dans l'air :

    La vie alors s'anime et, sous ton frisson clair,

    Sourit, ô fille des étoiles !

     

    Salut ! car avant toi les choses n'étaient pas.

    Salut ! douce ; salut ! puissante.

    Salut ! de mes regards conductrice innocente

    Et conseillère de mes pas.

     

    Par toi sont les couleurs et les formes divines,

    Par toi, tout ce que nous aimons.

    Tu fais briller la neige à la cime des monts,

    Tu charmes le bord des ravines.

     

    Tu fais sous le ciel bleu fleurir les colibris

    Dans les parfums et la rosée ;

    Et la grâce décente avec toi s'est posée

    Sur les choses que tu chéris.

     

    Le matin est joyeux de tes bonnes caresses ;

    Tu donnes aux nuits la douceur,

    Aux bois l'ombre mouvante et la molle épaisseur

    Que cherchent les jeunes tendresses.

     

    Par toi la mer profonde a de vivantes fleurs

    Et de blonds nageurs que tu dores.

    Au ciel humide encore et pur, tes météores

    Prêtent l'éclat des sept couleurs.

     

    Lumière, c'est par toi que les femmes sont belles

    Sous ton vêtement glorieux ;

    Et tes chères clartés, en passant par leurs yeux,

    Versent des délices nouvelles.

     

    Leurs oreilles te font un trône oriental

    Où tu brilles dans une gemme,

    Et partout où tu luis, tu restes, toi que j'aime,

    Vierge comme en ton jour natal.

     

    Sois ma force, ô Lumière ! et puissent mes pensées,

    Belles et simples comme toi,

    Dans la grâce et la paix, dérouler sous ta foi

    Leurs formes toujours cadencées !

     

    Donne à mes yeux heureux de voir longtemps encor,

    En une volupté sereine,

    La Beauté se dressant marcher comme une reine

    Sous ta chaste couronne d'or.

     

    Et, lorsque dans son sein la Nature des choses

    Formera mes destins futurs,

    Reviens baigner, reviens nourrir de tes flots purs

    Mes nouvelles métamorphoses.

     

    Anatole France. (1844-1924)

     

    Maintenont


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  • La neige

     

    Blanche neige

    Gros flocons

    Chauds manteaux

    Et gros pompons !

     

    Dans la neige

    Il fait bon

    Tout est beau

    Et tout est rond.

     

    Les clochers

    Les maisons

    Ont des glaçons

    Sur le front

     

    Les traîneaux

    Les chapeaux

    Ont de la glace

    Au menton.

     

    Il fait froid,

    Gla, gla, gla,

    Couvertures et feu de bois.

     

    Il fait chaud

    Chocolat,

    La neige fond

    Et ça sent bon !

     

    Sophie Arnould

    Photo Pixabay


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