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Par renal le 7 Décembre 2017 à 09:00
La gelée
Ce matin,
Il y avait
Des milliers
De diamants
Dans les champs.
Les gens ont dit :
“C’est la gelée.”
Mais moi
Je sais bien
Que c’est la lune
Qui a fait craquer
Tous ses colliers.
Anne-Marie Chapouton
Mont du Chat, Savoie février 2016
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Par renal le 2 Décembre 2017 à 13:02
L'Espoir
L'Espoir, ça vient d'on ne sait où
Ça vient plus loin que nous
L'Espoir, ça vous colle à la peau
Ça vous enracine au ciel
Ca vous enlace les bras et les mains.
L'Espoir, ça vous étouffe à en crier
À en vivre sans fin.
Fragile, si fragile comme la fleur des blés.
Il ensemence nos chemins
Il nourrit nos après-demain
Et fait éclater nos rires plus loin que la terre.
Écrit en rouge sur les murs de nos prisons,
Il se nomme LIBERTÉ.
Écrit en noir sur les portes des princes
Il se nomme JUSTICE.
Écrit en bleu sur les murs de nos villes
Il se nomme HORIZON.
Écrit en blanc sur les robes des filles
Il se nomme PRINTEMPS.
Écrit en rose sur les fleurs de nos mains
Il se nomme FRATERNITÉ.
Écrit en transparence dans les yeux des enfants
Il se nomme VIVRE.
Écrit en arc-en-ciel sur le soleil couchant,
Il se nomme PAIX.
Extrait de « Pierre vivantes »
Martinique aout 2017
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Par renal le 26 Novembre 2017 à 09:56
Bonjour monsieur l'Hiver
- Hé ! Bonjour monsieur l'Hiver !
Ça faisait longtemps...
Bienvenue sur notre terre,
Magicien tout blanc.
- Les montagnes t'espéraient ;
Les sapins pleuraient ;
Les marmottes s'indignaient ;
Reviendra-t-il jamais ?
- Mes patins s'ennuyaient ;
Mes petits skis aussi ;
On était tous inquiets ;
Reviendra-t-il jamais ?
- Hé ! Bonjour monsieur l'Hiver !
Ça faisait longtemps ...
Bienvenue sur notre terre,
Magicien tout blanc.
Patrick Bousquet
Mont du Chat, Savoie, 2016
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Par renal le 3 Octobre 2017 à 09:44
A M. V. H. (Sonnet)
Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux.
Puis le coeur s’aperçoit qu’il est devenu vieux,
Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.
De ces biens passagers que l’on goûte à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
On se brouille, on se fuit. Qu’un hasard nous rassemble,
On s’approche, on sourit, la main touche la main,
Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
Que l’âme est immortelle, et qu’hier c’est demain.
Alfred de Musset
Extrait du livre « 30 poèmes pour célébrer le monde »
Japon, aout 2017
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Par renal le 2 Octobre 2017 à 14:33
L’écolier
J’écrirai le jeudi j'écrirai le dimanche
quand je n'irai pas à l'école
j'écrirai des nouvelles j'écrirai des romans
et même des paraboles
je parlerai de mon village je parlerai de mes parents
de mes aïeux de mes aïeules
je décrirai les prés je décrirai les champs
les broutilles et les bestioles
puis je voyagerai j'irai jusqu'en Iran
au Tibet ou bien au Népal
et ce qui est beaucoup plus intéressant
du côté de Sirius ou d'Algol
où tout me paraîtra tellement étonnant
que revenu dans mon école
je mettrai l'orthographe mélancoliquement
Raymond Queneau
Extrait du livre « 30 poèmes pour célébrer le monde »
Japon aout 2017 (photo Benoît)
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Par renal le 27 Septembre 2017 à 09:49
Îles
Îles
Îles où l'on ne prendra jamais terre
Îles où l'on ne descendra jamais
Îles couvertes de végétations
Îles tapies comme des jaguars
Îles muettes
Îles immobiles
Îles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais bien aller jusqu'à vous
Blaise CENDRARS,
Extrait du livre « 30 poèmes pour célébrer le monde »
Anse Noire, Martinique
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Par renal le 21 Septembre 2017 à 10:39
L’ARAIGNÉE.
Araignée grise
Araignée d'argent,
Ton échelle exquise
tremble dans le vent.
Toile d'araignée
- émerveillement ! -
Lourde de rosée
Dans le matin blanc.
Ouvrage subtil
Qui frissonne et ploie.
O maison de fil,
Escalier de soie !
Araignée grise,
Araignée d'argent,
Ton échelle exquise
Tremble dans le vent
Madeleine LEY
Extrait du livre « 30 poèmes pour célébrer le monde »
Photo Pixabay
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Par renal le 16 Août 2017 à 13:48
De la terre au ciel
Un rayon de soleil se brise
Sur la branche et sur les buissons.
Je m'assieds à l'ombre, où la brise
M'apporte parfums et chansons :
Parfum de la fraise rougie
Qui tremble sur le vert sentier ;
Chanson — palpitante élégie —
De l'oiseau sur le chêne altier ;
Parfum de la rose sauvage,
Doux trésor du pâtre amoureux ;
Chanson égayant le rivage,
Qui parle à tous les cœurs heureux :
Parfum de la source qui coule
Dans un lit de fleurs ombragé ;
Chanson du ramier qui roucoule,
Et me chante l'amour que j'ai ;
Parfum de l'herbe qui s'emperle
À la brume des soirs d'été ;
Chanson éclatante du merle,
Qui bat de l'aile en sa gaieté ;
Parfum de toute la nature,
Fleur, arôme, ambroisie et miel,
Chanson de toute créature,
Qui parle de la terre au ciel.
Arsène Houssaye. Source : www.poesie-francaise.fr
Rose de Porcelaine Martinique aout 2017
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Par renal le 2 Août 2017 à 11:53
Espoir
Pour moi, je vois encore des jouissances pures
Dans ce bonheur humain que l'on dédaigne tant ;
Il est encore pour nous d'innocentes parures,
Des plaisirs sans remords, et pour plus d'un instant ;
J'ai pour mon avenir plus d'un espoir qui brille...
Il en est un surtout qui réjouit mon cœur :
C'est l'amour d'une épouse, et ce que la famille
Peut offrir ici-bas de joie et de bonheur.
Oh ! qu'il est doux d'avoir un foyer domestique
Où l'on s'assied en paix avec ceux qu'on chérit ;
Oh ! qu'il est doux, le soir, dans une salle antique,
D'avoir sur ses genoux un enfant blond qui rit ;
De poser doucement les deux mains sur sa tête
Et puis de l'endormir par de vieilles chansons.
Et qu'importe au dehors, où gronde la tempête,
Qu'importe la rigueur des nuits et des saisons !
Au foyer devant nous se déroule la flamme ;
C'est en vain que du vent gémit la triste voix :
Espoir
A mes côtés voici cette âme de mon âme,
Cet ange de mon cœur, l'épouse de mon choix,
Qui, vers moi se penchant, s'appuie à mon épaule.
Telle une tendre fleur, à l'écart des jardins
Recherchant un abri, s'appuie au tronc d'un saule
En répandant sur lui mille parfums divins.
Ô fleur de mon amour, couronne de ma vie !
De combien de parfums elle vient m'embaumer !
Aux habitants du ciel comment porter envie ?
N'ai-je pas sur la terre un ange pour m'aimer ?
N'ai-je pas une voix qui se mêle à mes plaintes,
A mes soupirs d'amour, à mes élans joyeux ?
S'il faut souffrir, encore, mes peines sont éteintes
Dans une larme de ses yeux.
Heureux qui peut ainsi joindre deux existences
Pour la vie et la mort, pour la joie et les pleurs !
Son bonheur est doublé comme ses espérances ;
Il a partagé ses douleurs.
Se peut-il que jamais si grand bonheur m'advienne ?
Cette sœur que j'attends la trouverai-je un jour ?
Tant de félicité sera-t-elle la mienne,
Et vivrai-je pour tant d'amour ?
Espérons ! Espérons ! C’est le mot qui console,
Espérons ! Car l'espoir n'est pas fait pour tromper.
Le bonheur, s'il n'est pas une vaine parole,
Toujours ne peut nous échapper.
Espérons ! Espérons ! C’est le mot de la vie,
Le mot de la douleur et celui de l'amour ;
Le mot que dit toute hymne et toute poésie,
Mais qu'on ne dira plus un jour.
Henri Durand. Source : www.poesie-francaise.fr
Photo Renal
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