• Le Vol en V des oies sauvages

     

    Elles ont tracé la seule et unique

    lettre qu'elles savent écrire,

    V magnifique

    dans le ciel de leur exil.

    Elles laissent quelque chose après elles,

    elles emportent quelque chose

    par-delà les nuages ;

    pour cette beauté essentielle,

    grâces vous soient rendues, oies sauvages.

    Car il a suffi d'une seule et unique lettre

    dans le ciel démesurément gris

    pour que, mieux qu'une bibliothèque,

    vous donniez corps à notre nostalgie.

    ISMAÏL KARARE (albanais)

     

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  • La maison de mon père

    (Extrait)

     

    Je perdrai mon bétail,

    mes prairies,

    mes pinèdes...

    mais je défendrai la maison

    de mon père.

     

    On m'ôtera les armes

    et je la défendrai avec mes mains

    la maison de mon père.

    On me coupera les mains

    et je la défendrai avec mes bras

    la maison de mon père.

    On me laissera

    sans bras,

    sans poitrine

    et je la défendrai avec mon âme

    la maison de mon père.

    Moi, je mourrai,

    mon âme se perdra...

    mais la maison de mon père

    durera debout.

     

    (GABRIEL ARESTI (Basque)

     

    foret absalon (15)

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  • Le savoir est comme un bien

     

    Le savoir est comme un bien de grande valeur qui se trouve en des pays lointains

    Et il faut faire un dur voyage pour à la fin le faire sien : «

    Allons, fais que ton corps soit un beau vaisseau de haut-bord,

    La persévérance ta force, tes deux bras le grand mât,

    Tes doigts les cordages, et tes deux pieds de lourdes ancres ;

    Ta parole soit le maître d'équipage, et ton caractère les vivres ;

    Ta réflexion soit le gouvernail, qui maintient fermement l'esquif :

    Le maintenant, qu'il ne dérive pas, glissant de l'autre côté des eaux ; Ton intelligence soit la longue-vue qui montre au loin la ligne des récifs. Utilise ton œil et ton oreille comme vigies qui pèsent les vents.

    La paresse est un poisson vorace qui te détruit et naufrage le bateau. Que ton cœur soit le harpon dont le tir fait mouche,

    Alors le trésor tu découvriras. Sois persévérant, et garde le cap :

    le savoir est ton île ! »

    Anonyme (thaï)

     

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  • Le toit de notre maison

     

    Le toit de notre maison,

    C'est le grand ciel tout nu.

    Notre maison est solide

    Personne ne peut la renverser.

     

    Les fondations de notre maison

    C'est un coin de terre sans rien.

    Notre maison est solide

    Personne ne peut la ruiner.

     

    Les murs de notre maison

    C'est le froid et ce sont les vents.

    Notre maison est solide

    Personne ne peut l'atteindre.

     

    A notre maison, il y a une fenêtre

    A la fenêtre, tes yeux.

    Notre maison est solide

    C'est le cœur tsigane.

     

    JENUZ DUKA (romani)

     

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  • Conte de fée

    Enfant

    Je ne savais pas lire

    Maman était ma bibliothèque

    Je lisais maman

     

    Un jour

    Le monde sera en paix

    L’homme sera capable de voler

    Le blé poussera en pleine neige

    L’argent ne servira à rien …

     

    L’or servira à faire des tuiles

    Le papier-monnaie à tapisser les murs,

    Les pièces à faire des ronds sur l’eau

    Je serais un jour le voyageur

    Chevauchant une grue rose venant d’Égypte

    Muni d’une pomme dorée

    Et d’une bougie aux cheveux argentés

    Je traverserai les pays de conte

    Pour demander la main de la princesse

    De la Ville des friandises

     

    Mais en attendant

    Dit maman

    On doit beaucoup travailler

    LÛ YUAN (chinois)

     

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