• L'instant présent

     

    L'instant présentOn demanda un jour à un homme qui savait méditer, 
    comment il faisait pour être si recueilli, en dépit de toutes ses occupations.
    Il répondit:

    Quand je me lève, je me lève.
    Quand je marche, je marche.
    Quand je suis assis, Je suis assis.
    Quand je mange, je mange.
    Quand je parle, je parle.

    Les gens l'interrompirent en lui disant:
    "Nous faisons de même, mais que fais-tu de plus ?"
    Quand je me lève, je me lève.
    Quand je marche, je marche.
    Quand je suis assis, je suis assis.
    Quand je mange, je mange.
    Quand je parle, je parle.

    Les gens lui dirent encore une fois:
    "C'est ce que nous faisons aussi !"
    Non, leur répondit-il.
    Quand vous êtes assis, vous vous levez déjà.
    Quand vous vous levez, vous courez déjà.
    Quand vous courez, vous êtes déjà au but...
    Présentement !

     

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  • Le p'tit bonheur

     

    C'était un petit bonheur Que j'avais ramassé

    Il était tout en pleurs Sur le bord d'un fossé

    Quand il m'a vu passer Il s'est mis à crier :

    "Monsieur, ramassez-moi Chez vous amenez-moi

    Mes frères m'ont oublié, je suis tombé, je suis malade

    Si vous n'me cueillez point, je vais mourir, quelle ballade !

    Je me ferai petit, tendre et soumis, je vous le jure

    Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture"

    J'ai pris le p'tit bonheur L'ai mis sous mes haillons

    J'ai dit: " Faut pas qu'il meure Viens-t'en dans ma maison "

    Alors le p'tit bonheur A fait sa guérison

    Sur le bord de mon cœur y avait une chanson

    Mes jours, mes nuits, mes peines, mes deuils, mon mal, tout fut oublié

    Ma vie de désœuvré, j'avais dégoût d'la r'commencer

    Quand il pleuvait dehors ou qu'mes amis m'faisaient des peines

    J'prenais mon p'tit bonheur et j'lui disais : "C'est toi ma reine"

    Mon bonheur a fleuri Il a fait des bourgeons

    C'était le paradis ça s'voyait sur mon front

    Or un matin joli que j'sifflais ce refrain

    Mon bonheur est parti sans me donner la main

    J'eus beau le supplier, le cajoler, lui faire des scènes

    Lui montrer le grand trou qu'il me faisait au fond du coeur

    Il s'en allait toujours, la tête haute, sans joie, sans haine

    Comme s'il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure

    J'ai bien pensé mourir de chagrin et d'ennui

    J'avais cessé de rire c'était toujours la nuit

    Il me restait l'oubli il me restait l'mépris

    Enfin que j'me suis dit : il me reste la vie

    J'ai repris mon bâton, mes deuils, mes peines et mes guenilles

    Et je bats la semelle dans des pays de malheureux

    Aujourd'hui quand je vois une fontaine ou une fille

    Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux ...

    Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux...

     

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  • Un écolier vint trouver son professeur pour lui parler d'un problème :
    - Je viens vous voir, car je n'ai pas la force d'affronter mon problème tout seul. Ils disent que je ne sers à rien, que je ne fais rien de bien, que je suis bête et idiot. Comment puis-je devenir meilleur ? Que puis-je faire pour qu'on m'apprécie ?
     

    Le professeur, sans lui jeter un regard, lui dit :
    - Je suis vraiment désolé mon garçon. Pour l'instant, je dois résoudre mon propre problème. Ensuite, peut-être...
     

    Faisant une pause, il dit :
    - Si tu m'aides à résoudre mon problème rapidement, je pourrai peut-être ensuite t'aider à résoudre le tien.
    - Bien sûr, professeur, dit le garçon. Mais il se sentit aussitôt dévalorisé.
     

    Le professeur ôta un anneau de son petit doigt et lui dit :
    - Prends ton cheval et va sur le marché. Tu devras vendre cet anneau pour moi car je dois rembourser une dette. Evidemment, tu devras en obtenir le maximum, mais ne le vends surtout pas en dessous d'une pièce d'or. Va et reviens avec l'argent le plus rapidement possible.
     

    Le garçon prit l'anneau et s'en alla. Quand il arriva sur le marché, il commença à le proposer aux marchands. Ils paraissaient très intéressés et attendaient de savoir combien le jeune garçon en demandait. Dès qu'il parlait de la pièce d'or, certains éclataient de rire, d'autres partaient sans même le regarder. Seul un vieillard fut assez aimable pour lui expliquer qu'une pièce d'or avait beaucoup trop de valeur pour acheter une bague. Voulant aider le jeune garçon, on lui proposa une pièce de bronze, puis une pièce d'argent. Mais le garçon suivait les instructions de son professeur de ne rien accepter en dessous d'une pièce d'or, et déclina toutes les offres.  

    Après avoir proposé le bijou à tous les passants du marché, et abattu par son échec cuisant, il remonta sur son cheval et rentra. Le jeune garçon aurait voulu avoir une pièce d'or pour acheter lui-même cet anneau, libérant ainsi son professeur afin qu'il puisse ainsi lui venir en aide à son tour avec ses conseils.  

    Il arriva vers le professeur et lui dit :
    - Professeur, je suis désolé, mais je n'ai pas réussi à obtenir ce que vous m'aviez demandé. J'aurais pu récupérer 2 ou 3 pièces d'argent, mais je crois que l'on ne peut pas tromper quelqu'un sur la valeur de cette bague.
    - C'est très important ce que tu me dis, mon garçon, rétorqua le professeur en souriant. Tout d'abord, nous devons connaître la vraie valeur de cet anneau. Remonte à cheval et va chez le joaillier. Qui mieux que lui connaîtra sa vraie valeur ? Mais peu importe ce qu'il t'en offrira, ne le vends pas. Reviens ici avec mon anneau.
     

    Le garçon alla trouver le joaillier et lui tendit l'anneau pour qu'il l'examine. Le joaillier le scruta à la loupe, le pesa et lui dit :
    - Dis à ton professeur que, s'il veut le vendre aujourd'hui, je ne peux lui donner que 58 pièces d'or.
    - 58 pièces d'or !! S'exclama le jeune garçon.
    - Oui, répondit le joaillier, et je crois que dans quelque temps, je pourrai lui en offrir 70. Mais si la vente est urgente...
     

    Le garçon courut tout excité chez le professeur pour lui raconter ce qui s'était passé. Le professeur le fit asseoir et, après avoir écouté l'enfant, il lui dit :
    - Tu es comme cet anneau d'or, un joyau de grande valeur et unique. Seulement, sa valeur ne peut être reconnue que par un spécialiste. Tu pensais que n'importe qui pouvait découvrir sa vraie valeur ?
     

    Tout en parlant, il remit son anneau à son doigt :
    - Nous sommes tous comme ce bijou. D'une très grande valeur et uniques. Et nous allons sur tous les marchés de la vie en espérant que des personnes inexpérimentées reconnaissent notre valeur.
     

    Anonyme 

     

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  • Le bâtisseur de ponts

    Voici l'histoire de deux frères qui s'aimaient beaucoup et vivaient en parfaite harmonie dans leur ferme jusqu'au jour où un conflit éclata entre eux.

    Les deux frères vivaient du travail de leurs champs. Ils cultivaient ensemble et récoltaient ensemble. Ils avaient tout en commun. Tout commença par un malheureux malentendu entre eux. Mais peu à peu, le fossé se creusa jusqu'au jour où il y eut une vive discussion puis un silence douloureux qui dura plusieurs semaines.

    Un jour quelqu'un frappa à la porte du frère aîné. C'était un homme à tout faire qui cherchait du travail. Quelques réparations à faire...
    - Oui, lui répondit-il, j'ai du travail pour toi. Tu vois, de l'autre côté du ruisseau vit mon frère cadet. Il y a quelques semaines, il m'a offensé gravement et nos rapports se sont brisés. Je vais lui montrer que je peux aussi me venger. Tu vois ces pierres à côté de ma maison ? Je voudrais que tu en construises un mur de deux mètres de haut, car je ne veux plus le voir.

    L'homme répondit :
    - Je crois que je comprends la situation.

    L'homme aida son visiteur à réunir tout le matériel de travail puis il partit en voyage le laissant seul pendant toute une semaine.

    Quelques jours plus tard, lorsqu'il revint de la ville, l'homme à tout faire avait déjà terminé son travail. Mais quelle surprise ! Au lieu d'un mur de deux mètres de haut, il y avait un pont. Précisément à ce moment, le frère cadet sortit de sa maison et courut vers son aîné en s'exclamant :
    - Tu es vraiment formidable ! Construire un pont alors que nous étions si fâchés ! Je suis fier de toi !

    Pendant que les deux frères fêtaient leur réconciliation, l'homme à tout faire ramassa ses outils pour partir.
    - Non, attends ! lui dirent-ils. Il y a ici du travail pour toi.

    Mais il répondit :
    - Je voudrais bien rester, mais j'ai encore d'autres ponts à construire...

    Anonyme

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  • Leçon de philosophie

     

    Un professeur de philosophie est debout face à sa classe et quelques accessoires sont disposés devant lui. Quand le cours commence, sans un mot, il prend un gros pot de mayonnaise vide et commence à le remplir avec des cailloux d'environ 5 centimètres de diamètre. Il demande alors aux étudiants si le pot est plein. Ils répondent par l'affirmative.
             Le professeur prend alors une boîte de lentilles et verse son contenu dans le pot. Il secoue légèrement le pot. Les lentilles remplissent bien sûr les espaces entre les cailloux. Il demande aux étudiants si le pot est plein. La réponse est positive.
            Le professeur prend une boîte remplie de sable et la verse dans le pot. Évidemment, le sable comble les trous. Il demande une nouvelle fois si le pot est plein. La réponse est unanime -- oui.
             Le professeur attrape alors deux boîtes de bière sous la table et verse leur contenu dans le pot, complétant ainsi l'espace libre laissé par le sable. Les étudiants rient.

    -Maintenant, dit le professeur, alors que les étudiants continuent à rire, je voudrais que vous considériez que ce pot représente votre vie. Les cailloux sont les choses importantes -- votre famille, votre partenaire, votre santé, vos enfants -- celles qui contribueraient à remplir votre vie si tout le reste avait disparu. Les lentilles représentent les autres choses importantes comme votre travail, votre maison, votre voiture. Le sable correspond à tout le reste -- les petites choses. Si vous mettez d'abord le sable dans le pot, poursuit-il, il ne restera plus de place pour les lentilles ou les cailloux. C'est pareil pour votre vie. Si vous consacrez votre temps et votre énergie aux choses secondaires, vous ne pourrez plus vous occuper des choses importantes.
            Soyez attentifs à tout ce qui est essentiel à votre bonheur. Jouez avec vos enfants. Amenez danser votre partenaire. Il restera toujours du temps pour travailler, faire le ménage, donner un dîner et tout ranger. Considérez les cailloux avant tout le reste -- les choses vraiment importantes. Définissez vos priorités. Le reste n'est que du sable.
    Une des étudiantes lève la main et demande ce que la bière est censée représenter.
    Le professeur sourit : « Je suis content que vous posiez la question. C'est pour montrer que même si votre vie semble bien remplie, il y a toujours de la place pour une bière ou deux. »

    Transmis par Catarina Lamm.

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  • Le sage et l’oiseau

    Un homme captura un jour un serin. L’oiseau, si petit qu’il tenait dans la paume de sa main, tenta de négocier sa liberté en ces termes :
     Qu’attends-tu donc de moi ? dit-il. Je suis si petit, si maigre, je n’ai que la peau sur les os ! Rends-moi la liberté ! En échange, je te dirai trois vérités très utiles.
     Soit, dit l’homme. Mais comment pourrai-je savoir si tes vérités sont utiles pour moi ?
     C’est très simple, répondit le serin. Je te dirai la première vérité lorsque je serai encore dans ta main. Je te dirai la seconde lorsque je serai sur la branche de cet arbre ; aisni, tu auras encore le pouvoir de me rattraper si cette vérité ne te convient pas. Enfin, je te dirai la troisième, la plus importante, lorsque je serai là-haut dans le ciel.
     D’accord, dit l’homme. Dis-moi la première vérité.
     La voici : si tu perds quelque chose, s’agirait-il de ta propre vie, tu ne dois pas le regretter.

    Voilà une vérité profonde, pensa l’homme : le non-attachement aux formes extérieures, en effet, est le secret de la vraie liberté. Et il ouvrit la main. L’oiseau s’envola sur la branche, d’où il proféra sa deuxième vérité :
     Si on te raconte une absurdité, n’y crois sous aucun prétexte avant d’en avoir eu la preuve !
     Très bien, dit l’homme, tu es beaucoup plus sage que ne le laissait prévoir ton minuscule crâne d’oiseau : l’être humain, en effet, est naturellement attiré par le mensonge et l’illusion, nés de sa convoitise ! Mais quelle est donc la troisième vérité ?
     C’est, lui répondit le serin qui planait désormais dans les hauteurs du ciel, que j’ai dans l’estomac, deux diamants gros chacun comme un de tes poings. Si tu m’avais tué, ta fortune était faite !

    Fou de rage, l’homme tenta de jeter des pierres au serin. Puis, s’accusant, maudissant sa stupidité, il se mit à pleurer sur son sort.

    Imbécile ! s’exclama l’oiseau. Je t’ai dit de ne jamais regretter aucune chose, et tu regrettes déjà de m’avoir libéré ! Je t’ai dit de ne jamais croire une absurdité, et tu m’as cru lorsque j’ai prétendu, moi qui tiens dans la paume de ta main, avoir avalé deux diamants gros comme tes poings ! En raison de ta convoitise et de ton aveuglement, tu ne pourras jamais voler dans le ciel comme moi !

     

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  • Les trois portes

     

    Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l’envoya auprès dun Vieux Sage.

    "Eclaire-moi sur le Sentier de la Vie", demanda le Prince.
    "Mes paroles s
    évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras trois portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune dentre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à ten détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis ten dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton cœur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi."

    Le Vieux Sage disparut et le Prince s’engagea sur le Chemin de la Vie. Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire

    "CHANGE LE MONDE".

    "Cétait bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, dautres ne me conviennent pas."

    Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et livresse du conquérant, mais pas apaisement du cœur. Il réussit à changer demande : "Quas-tu appris sur le chemin ?"

     "Jai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m’échappe, ce qui dépend de moi et ce qui nen dépend pas".
    "C
    est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise." Et il disparut. Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire

     

     

    "CHANGE LES AUTRES".

    "Cétait bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, damertume et de frustration." Et il sinsurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat.

    Bien des années passèrent. Un jour, alors quil méditait sur lutilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : «Quas-tu appris sur le chemin ?"

     "J’ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils nen sont que le révélateurou loccasion. Cest en moi que prennent racine toutes ces choses."

     "Tu as raison, dit le Sage. Par ce quils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Soit reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie tenseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir." Et le Vieil Homme disparut.

    Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots :

    "CHANGE-TOI TOI-MEME".

    "Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, cest bien ce qui me reste à faire," se dit-il. Et il entama son troisième combat.

    Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal. Après bien des années de ce combat où il connut quelque succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda : "Qu’as-tu appris sur le chemin ?"

     "Jai appris, répondit le Prince, quil y a en nous des choses quon peut améliorer, dautres qui nous résistent et quon n’arrive pas à briser."

     "C’est bien" dit le Sage.

     "Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de ma battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ? Quand trouverai-je le repos ? Jai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise."
    "C
    ’est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant daller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru." Et il disparut. Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la 3ème porte et saperçut quelle portait sur sa face arrière une inscription qui disait :

    "ACCEPTE-TOI TOI-MEME."

    Le Prince sétonna de ne point avoir vu cette inscription lorsquil avait franchi la porte la première fois, dans lautre sens. "Quand on combat on devient aveugle, se dit-il." Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce quil avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à saimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer. Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda :

     "Quas-tu appris sur le chemin ?"

     "Jai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, cest me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. Jai appris à m’accepter moi-même, totalement, inconditionnellement."

     "C’est bien, dit le Vieil Homme, cest la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la troisième porte."

    A peine arrivé de lautre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut

    "ACCEPTE LES AUTRES".

    Tout autour de lui il reconnut les personnes quil avait côtoyées dans sa vie ; celles quil avait aimées comme celles quil avait détestées. Celles quil avait soutenues et celles quil avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois lavait tellement gêné et contre quoi il sétait battu.

    Il rencontra à nouveau le Vieux Sage.

     "Quas-tu appris sur le chemin ?" demanda ce dernier.

     "Jai appris, répondit le Prince, quen étant en accord avec moi même, je navais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre deux. Jai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement."

     "Cest bien" dit le Vieux Sage. Cest la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.

    Arrivé de lautre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut :

    "ACCEPTE LE MONDE".

    Curieux, se dit-il, que je n’’ie pas vu cette inscription la première fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde quil avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par léclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. Cétait pourtant le même monde quautrefois. Etait-ce le monde qui avait changé ou son regard ? Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda :

     "Quas-tu appris sur le chemin ?"

     "Jai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, nestni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c’est tout. Ce n’était pas le monde qui me troublait, mais lidée que je m’en faisais. Jai appris à laccepter sans le juger, totalement, inconditionnellement."

     "C’est la troisième Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde."

    Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence lhabita.

     "Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence"

    Et le Vieil Homme disparut.

    Merci Merci154

     


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  • J'ai parcouru le monde à la recherche de la femme parfaite. Après dix ans de recherche, je me suis résolu à rentrer chez moi.
     Mon meilleur ami m'a demandé : 
        - Alors ? Tu l'as enfin rencontré ta femme parfaite ? 
    Je lui ai répondu :    
        - Au sud, oui, j'ai trouvé la plus belle des femmes. Ses yeux étaient de braise, ses cheveux étaient d'or et son corps, pareil à celui d'une déesse.
    Mon ami était enthousiaste :
        - Pardi ! Tu en as fait ton épouse ?
        - Malheureusement, elle n'était pas parfaite, car elle était très pauvre.   
    Alors, j'ai exploré le Nord et j'y ai rencontré une femme qui était plus riche que toutes les femmes de la terre réunies ! Elle ne savait même pas à combien s'élevait sa fortune !
       - Alors, celle-ci, c'était la perfection, non ?
        - Non, lui répondis-je. Le problème, c'est qu'elle était la plus vilaine créature que j'aie jamais vue de ma vie.
    Finalement, j'ai fui à l'Est et là bas, j'ai fait la connaissance d'une femme belle, riche et intelligente.
    Elle, oui : elle était parfaite...
        - Eh bien... tu es marié avec elle ?  demanda mon ami
        - Non. Parce que malheureusement, cette femme parfaite était aussi à la  recherche de l'homme parfait !
        Moralité de l'histoire:    
        Quand on recherche la perfection, il  y a fort à parier qu'on trouve... la  déception. Nul ni rien n'est parfait en  ce monde. Il faut se résoudre à  rencontrer l'imperfection et, parfois,  à savoir rabaisser ses exigences.
      Nous-mêmes, sommes-nous toujours parfait pour exiger d'autrui qu'il le soit ?
      Mieux : la perfection n'est-elle pas dans le renoncement à rechercher la perfection ?
      Finalement, la véritable beauté n'est-elle pas dans ces petits défauts, dans ces anomalies qui nous rendent  l'autre encore plus proche, plus semblable, plus cher
         "Recherchez le succès, pas la perfection."
    douceur7087

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  • LE MOINE SCULPTEUR


    Il y avait dans un monastère un moine très doué pour la sculpture. Dans une bûche de pommier (c'est un bois si agréable à travailler et qui sent tellement bon) il avait taillé une magnifique statue de la Vierge Marie, d'une telle beauté, d'une si grande finesse que l'évêque en personne avait tenu à l'en féliciter personnellement.
    –Oh ! C'était très facile, répondit modestement le moine, je me suis contenté de retirer ce qui était en trop.

    De même, notre vraie nature divine est présente en toute situation : pour la connaître il suffit de retirer tout ce qu'il y a en trop : l'égoïsme, la cupidité, la haine, le mauvais vouloir, les préjugés, la stupidité, etc. etc.
    " Mon enseignement est simple, dit Lao Tseu, mais personne ne peut le suivre "

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  •   

    Un rabbin très religieux vivait heureux avec sa famille - une épouse admirable et deux fils chéris. Un jour, pour son travail, il dut s'absenter pour plusieurs jours. C'est justement pendant son absence que les deux garçons furent tués dans un grave accident de voiture. 

    Seule, la mère souffrit en silence. Mais c'était une femme forte et, soutenue par sa foi et sa confiance en Dieu, elle supporta le choc avec dignité et courage. Cependant, comment annoncer à son époux la triste nouvelle ? Bien qu'il fût lui aussi un homme de foi, il avait été hospitalisé autrefois pour des problèmes cardiaques, et la femme craignait que la connaissance de la tragédie n'entraînât sa mort.

     

    Il ne lui restait qu'à prier afin que Dieu lui conseillât la meilleure façon d'agir. La veille de l'arrivée de son mari, elle pria beaucoup, et elle reçut la grâce d'une réponse.

     

    Le lendemain, le rabbin regagna le foyer, serra longuement son épouse dans ses bras, et s'enquit des enfants. La femme lui dit de ne pas se préoccuper, de prendre son bain et de se reposer.

     

    Quelques heures plus tard, ils s'assirent tous les deux pour déjeuner. Elle lui demanda des détails sur son voyage, il raconta tout ce qu'il avait vécu, parla de la miséricorde de Dieu, mais s'inquiéta de nouveau des enfants.

     

    L'épouse, un peu embarrassée, répondit à son mari :

     

    « Laisse les enfants, nous nous en préoccuperons plus tard. Je veux d'abord que tu m'aides à résoudre un problème que je crois grave. »

     

    Déjà inquiet, le mari demanda :

     

    « Que s'est-il passé ? Je t'ai trouvée abattue ! Dis-moi tout ce que tu as sur le coeur, et je suis certain que nous résoudrons ensemble le problème quel qu'il soit, avec l'aide de Dieu.

     

    — Pendant ton absence, un de nos amis m'a rendu visite et m'a laissé en garde deux joyaux d'une valeur inestimable. Ce sont des bijoux très précieux ! Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau ! Il vient  les rechercher et je ne suis pas prête à les rendre, car je m'y suis attachée. Qu'en dis-tu ?

     

    — Allons, femme ! Je ne comprends pas ton comportement ! Tu n'as jamais cultivé les vanités !

     

    — C'est que je n'avais jamais vu de tels joyaux ! Je ne peux pas accepter l'idée de les perdre toujours ! »

     

    Le rabbin répondit avec fermeté :

     

    « Personne ne perd ce qu'il n'a pas possédé. Les retenir équivaudrait à un vol ! Nous allons les rendre et je t'aiderai à surmonter leur absence. Nous le ferons ensemble, aujourd'hui même.

     

    — Eh bien, mon chéri, que ta volonté soit faite. Le trésor sera rendu. En vérité, c'est déjà fait. Les bijoux précieux étaient nos fils. Dieu les a confiés à| notre garde, et pendant que tu étais en voyage, il est venu les chercher. Ils sont partis... »

    Le rabbin comprit immédiatement. Il serra contre lui son épouse, et ensemble ils versèrent bien des larmes - mais il avait compris le message, et à partir de ce jour-là ils luttèrent pour surmonter ensemble  leur perte. 

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