• Poème trouvé en rêve

     

    Dans la nuit profonde

    Un petit ruisseau

     

    Baigne de son onde

    Un bel arbrisseau ;

     

    La belle Esclarmonde

    Le franchit d’un saut.

     

    Dans un autre monde

    Né de mon pinceau.

     

    Jean Luc Moreau (extrait de « Chaque enfant est un poème »)

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  • Monsieur le facteur

     

    Hiver comme été,

    Il marche d’un pas décidé

    Pour livrer son courrier.

    Il a parfois mal aux pieds.

     

    Il parcourt toutes les rues.

    Il connait tous les chiens,

    Les gentils comme les malins.

    Il n’a jamais été mordu.

     

    Il porte son sac que l’épaule

    Dedans, il y a des cadeaux

    Et des lettres aux doux mots.

    Des factures, ça s’est moins drôle.

     

    Maman adore le facteur.

    Moi aussi d’ailleurs.

    Imagine ! Notre facteur

    Est mon papa moqueur

    Qui m’enveloppe de ses bras

    Et me serre sur son cœur.

     

    (Extrait « de Poèmes des Villes » d’Edith Bourget)

     

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  • Les balcons de ma maison

     

    Papa, maman et bébé, bicyclettes

    Logent sur le balcon d’en haut.

    C’est une famille paisible.

    Mais les jours de randonnée,

    Les bicyclettes sautent dans l’escalier,

    Quand elles deviennent invisibles,

    Je sais qu’il n’y aura plus de bruit

    Jusqu’à midi et demi.

     

    Le balcon d’en bas

    Résonne de chants joyeux.

    Les oiseaux donnent un concert

    Au perroquet Samy

    Qui vit dans une volière.

    Tout seul, il s’ennuie.

    Mais quand mon chat est là,

    C’est fini pour l’opéra.

     

    Sur notre balcon à nous,

    Trône le landau de Laura-Lou.

    Ma sœur est encore petite.

    Ses premiers pas

    Caresseront ces planches

    Avant d’explorer le monde.

    Et moi, je serai là

    Pour lui tenir la main

    Sur ce merveilleux chemin.

     

     

    (Extrait « de Poèmes des Villes » d’Edith Bourget)

     

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  • L’enfance

     

    L’enfance n’a ni début ni fin. L’enfance

    Est le milieu de tout. Comment rejoindre

    Le milieu de tout. Cela se fait sans votre

    Volonté. Cela ce fait sans vous – par la grâce

    D’un amour plus rapide que vous-même,

    Plus rapide que votre peur ou que le bruit

    Du vent dans les branches.

     

    Christian Bobin (extrait de « Chaque enfant est un poème »)

     

    bougainvillier

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  • Les maisons de ma rue

     

    Les maisons de ma rue

    Sont comme des jumelles

    Des jumelles identiques,

    Avec leurs façades de briques.

     

    Chaque maison a trois étages,

    Trois fenêtres par étage

    Et une porte métallique

    Ouvrant sur un grand balcon.

    Un escalier en colimaçon

    Me rappelle le cou d’une girafe

    Tout entortillé.

     

    Cinquante maisons à trois étages.

    Une famille par étage.

    Et ça, c’est fantastique,

    Car j’ai beaucoup d’amis

    Pour partager mes jeux.

     

    J’explique tout ça à Frédéric

    Qui vit à la campagne

    Dans une maison plantée

    Tout près d’un champ de blé.

    Pour lui, espace égale liberté.

    Pour moi, des maisons collées,

    C’est une promesse d’amitié.

     

    (Extrait « de Poèmes des Villes » d’Edith Bourget)

     

    BRUGES REDUIT 2

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  • Vous dites

     

    Vous dites :

    C’est fatigant de fréquenter les enfants,

    Vous avez raison.

    Vous ajoutez :

    Parce qu’il faut se baisser, s’incliner,

    Se courber,

    Se faire tout petit,

    Là, vous avez tort,

    Ce n’est pas cela qui fatigue le plus

    C’est le fait d’être obligé de s’élever,

    De se mettre sur la pointe des pieds

    Jusqu’à la hauteur de leurs sentiments,

    Pour ne pas les blesser.

     

    Janusz Korczak (extrait de « Chaque enfant est un poème »)

     

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  • Un alphabet

     

    Un alphabet que tu ignores

    S’invite à la table de nos silences

     

    Tu rumines les mots

    D’un langage inconnu

    Qui mûrit sans bruit

    Dans ta gorge.

     

    Des mots qui grenouillent

    Des mots qui glapissent

    Des mots qui grésillent

    Qui roulent et rognent

    Qui vont et virent.

     

    Nous savons bien mieux écouter

    Depuis que tu nous as rejoints

     

    Bien mieux sourire

    Aussi.

     

    Alain Boudet (extrait de « Chaque enfant est un poème »)

     

    la via Appia antica (14)

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  • Les enfants amoureux

     

    Aux enfants on dédie des poèmes,

    Mais on ne parle jamais d’amour

    Cela ne se fait pas.

    Réservé pour plus tard,

    Ils ont le temps

    Quand ils seront grands.

    Mais les enfants n’attendent pas,

    Ils aiment être amoureux,

    D’un ours en peluche

    D’un chat de la gouttière

    D’une petite fille de la même école,

    D’un petit garçon qui a froid aux mains

     

    François David (extrait de « Chaque enfant est un poème »)

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  • L’écolier

     

    J’écrirai le jeudi, j’écrirai le dimanche

    Quand je n’irai pas à l’école,

    J’écrirai des nouvelles, j’écrirai des romans

    Et même des paraboles.

    Je parlerai de mon village, je parlerai de mes parents

    De mes aïeux de mes aïeules.

    Je décrirai les prés, je décrirai les champs,

    Les broutilles et les bestioles.

    Puis je  voyagerai, j’irai jusqu’en Iran

    Au Tibet ou bien au Népal

    Et ce qui est beaucoup plus intéressant

    Du coté de Sirius ou d’Algol

    Où tout me paraîtra tellement étonnant

    Que revenu de mon école

    Je mettrai l’orthographe mélancoliquement.

     

    Raymond Queneau (extrait de « Chaque enfant est un poème »)

     

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