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Par renal le 21 Septembre 2016 à 09:17
Écris-moi
Ne cherche pas comment ;
Ne cherche pas pourquoi.
Écris-moi. Simplement.
Laisse jaillir ta joie,
Et tes cris, et ta peine.
Laisse tourner tes mots
Entre l’épine et la verveine.
Délivre-les de leurs cachots.
Que tes mots soient ouverts, Que tes mots soient de soie.
Qu’ils soient bleus, Qu’ils soient verts
Mais qu’ils viennent de toi !
Mets ta tête à l’envers Et ton cœur à l’endroit !
Jean-Yves Roy
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Par renal le 13 Septembre 2016 à 08:51
L’amie Gamma
Je suis bergère
Des trois étoiles
Alpha Bêta et Gamma
Demandez-moi qui je préfère
Je ne vous le dirai pas.
L’une me suit
L’autre me précède
Mais la troisième Gamma
Que je sois triste blessée ou laide
Comme je vais Elle va.
Andrée Chedid
https://pixabay.com
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Par renal le 5 Septembre 2016 à 14:01
Pour solde de tous comptes
Compte dans ton jardin tous les fruits qui mûrissent,
Ne compte pas au sol les feuilles qui pourrissent,
Compte sur l’agenda tes heures de bonheur,
Ne compte pas les jours où rôde le malheur,
Compte la nuit au nombre infini des étoiles,
Mais ne la compte pas aux crimes qu’on signale,
Compte ta vie au chiffre exact de tes succès,
Ne compte pas celui des échecs recensés,
Ne compte pas ton âge en argent, en années,
Mais au nombre croissant des amitiés glanées,
Et tu verras qu’au bout du compte
Tu n’as pas à en avoir honte.
Bernard Lorraine
Aout 2016, Château Fort de Lourdes
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Par renal le 27 Août 2016 à 08:23
Galets
Un galet de la Manche
pris sur la grève à Saint-Malo,
un galet de la Méditerranée
recueilli dans une calanque,
l’un gris, veiné de perle fine,
l’autre couleur d’ocre et de farine,
tous deux, à se toucher,
posés par moi dans la soucoupe,
voisins d’abord, amis devenus,
trouvent des choses à se dire :
l’un des vagues d’opale et d’émeraude,
le flot et le jusant, le goémon, les goélands,
l’autre des marinas, de la pinède
et devisent du sel et de l’écume
et du ressac et de la houle...
Qu’ainsi se parlent toutes gens,
chacun sans reproche et sans peur,
mêlant chagrin, s’il en demeure,
et les éclats de rire des enfants.
Bernard Jourdan
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Par renal le 19 Août 2016 à 09:14
Mes passereaux
Petit dieu à la Gorge Rouge,
Mésange, Bouvreuil, Pinson,
mes colorés de ciel,
vous êtes un peu de sang qui tremble,
une poignée de plume que le vent égare.
Roitelet,
Grive grise dans la douceur des feuilles,
Moineau des sorbiers,
Rossignol, Alouette, Tarin,
Merle ivre de cerises,
Vous êtes de passage, mes passereaux.
Un filet invisible est tendu sur vos espaces.
Le piège se referme.
Un bruissement vous parle de la sombre histoire des cages.
Vos chants ne séduiront pas le danger.
La peur faite homme piétine l’indicible.
Savent-ils
que les barreaux
n’enferment pas le rêve ?
Anne-Marie Derèse
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Par renal le 12 Août 2016 à 09:58
L’Amitié de l’arbre
Un arbre nous regarde à travers la fenêtre
De ses milliers d’yeux verts : on dirait qu’il sourit
De nous voir rassemblés à la table de hêtre,
Nous de la maisonnée qu’il couve comme un nid.
C’est un très vieil ami, un arbre de famille
Qu’un grand-père a planté dans le temps près du puits ;
Son écorce est ridée mais, chaque année, scintillent
Des rameaux nouveau-nés ornés de jeunes fruits.
Depuis tant de printemps et des étés sans nombre
Il étreint la maison de ses racines blanches
Et chacun tour à tour a goûté sous son ombre
La fraîcheur embaumée que distillent ses branches.
Les enfants et les chats ont joué avec lui
Sous la lumière rousse et dorée de l’automne ;
Il a porté les fruits des étoiles, la nuit,
Et plus d’oiseaux chanteurs qu’une aube qui frissonne.
Aussi quand il regarde à travers la fenêtre
De ses milliers d’yeux verts, je sais qu’il nous sourit,
L’arbre aimé, l’arbre ami qui tous nous a vus naître,
Nous de la maisonnée qu’il couve comme un nid.
Marc Alyn
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Par renal le 3 Août 2016 à 09:17
Je te donne ce poème
Je te donne ce poème, le mot
arbre, le mot maison,
et sentier, ruche, rivière,
mésange, jardin, lumière,
lune et soleil, nuit et jour, étoile,
sourire, amour,
le mot cœur, le mot caresse.
Je te donne la promesse
de l’amitié du monde.
Jean Joubert
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Par renal le 29 Juillet 2016 à 07:27
Le monde
Posée sur tes doigts, la mésange
Confiante, picore une noix
Dans ta paume.
Le petit enfant
T’écoute chantonner.
Front tiède blotti dans ton épaule,
Il s’endort.
Tu regardes les étoiles
Te dire en silence,
Dans une langue inconnue
Ce mystère :
L’amitié du monde.
Frédéric Kiesel
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Par renal le 21 Juillet 2016 à 09:13
Mon ami d’école
Je n’ai eu qu’un ami
À la petite école.
Nous faisions le ménage
De la classe au matin.
Balayant le plancher
Qui sentait bon la craie
Et rendant au tableau
Sa nuit originelle.
Nous attendions le maître
Pour allumer le poêle,
Et nos rires montaient
Avec la flamme claire.
Où est-il maintenant
Que les dernières lettres
Ont toutes confondu
Leurs blancheurs éphémères ?
Je sais qu’en sa mémoire
Tremblent des majuscules,
Les pleins et les déliés
De ces années de craie.
Gérard Bocholier
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Par renal le 17 Juillet 2016 à 09:45
Tu tiens dans tes mains notre enfance,
Tu tiens le rire et le pain blanc,
La parole facile à dire
Pour le tout et pour le rien.
La simplicité te défend
Comme une armure étincelante ;
Tu vis entouré des flammes
Naturelles de la Gaîté,
Le cœur naïf et les yeux propres.
La confiance est ta maison
Aux grandes vitres de lumière,
Et ton âme s’y cache, entière,
Pour les souvenirs de plus tard.
Au sein de tant de misères,
La bonté garde pour toi
Sa puissance primitive,
Et la rose de ton rire
Ne connaît pas les hivers.
Pareil au sang qui circule,
Paisible, jusqu’à la mort,
Tu nourris de patience
Ma difficile amitié.
Ton regard n’a pas de rides :
Tu es la fidélité.
Luc Decaune
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