• Fables d’Esope

    2 pages de fables

  • FABLES D’ÉSOPE

     

    Le coq et la perdrix

    Un homme élevait des coqs dans sa maison. Un jour, il acheta sur un marché une perdrix domestique, la rapporta chez lui et la plaça avec les coqs. Mais ceux-ci la frappèrent à coups de becs et la chassèrent. «Ils me méprisent parce que je suis d'une autre race », se dit-elle et elle en eut gros cœur. Quelques jours passèrent; la perdrix constata que les coqs se battaient également entre eux et ne se lâchaient qu'une fois couverts de sang. Alors elle se dit : a Je n'ai plus à me plaindre d'avoir été frappée par ces coqs puisqu'ils se frappent aussi entre eux. »

    Cette fable montre que les gens sensés supportent facilement les vexations des autres quand ils voient que ces autres s'en prennent aussi bien à leurs proches.

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    Les pêcheurs

    Des pêcheurs tiraient un filet. Comme il était très lourd, ils jubilaient déjà rien qu'en pensant à leur aubaine. Mais quand le filet fut tiré sur la rive, ils y trouvèrent beaucoup de pierres et de déchets et très peu de poisson. Ils en eurent le cœur très gros, moins pour avoir ramassé des pierres que pour avoir été si déçus. Mais l'un d'eux, un vieillard, dit aux autres : « Cessons de nous affliger, mes amis. On dit que la joie a pour sœur le chagrin. Nous avons eu la joie tout au début, il nous fallait bien le chagrin par la suite. »

    II en est de même pour nous : voyant combien la vie est changeante, il faut se dire que l'orage succède toujours au beau temps.

    smile

    Le laboureur et ses enfants

    Un laboureur, sentant ses jours finir, et voulant que ses enfants fassent l'apprentissage de la terre, les fit tous venir près de lui t leur dit : « Mes enfants, je vais bientôt quitter la vie, mais si vous cherchez ce que 'ai caché dans ma vigne, vous découvrirez tout. » Les enfants pensant qu'il avait dû y enfouir un trésor, bêchèrent de fond en comble, dès la mort de leur père, tout le sol le la vigne. Aucun trésor ne s'y trouvait, mais la vigne, ainsi bien remuée, donna ses fruits en abondance.

    Cette fable montre que le labeur est comme on trésor pour les hommes.

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    Le cheval et l'âne

    Un homme avait un cheval et un âne. Uni jour qu'ils cheminaient, l’âne dit au cheval : « Si tu ne veux pas que je meure, soulage-moi d'une partie de ma charge. » L'autre fit la sourde oreille et l'âne, épuisé de fatigue, tomba et rendit l'âme. Alors le maître chargea le tout sur le cheval, y compris la peau de son malheureux compagnon, et le cheval gémit : « Pauvre de moi, quelle infortune! Il ne manquait plus que cela! Pour avoir refusé de charger un fardeau léger, j'en suis réduit à tout porter, y compris la peau de cet âne. »

    Cette fable montre que si les grands acceptaient de s'allier aux petits ils sauveraient ainsi leur vie.

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    Le berger et le loup

    Un berger trouva un jour un louveteau. Il le prit et le nourrit avec ses chiens. Quand le louveteau eut grandi, il se lançait avec les autres chiens à la poursuite de tous les loups qui venaient enlever des moutons. Et quand les chiens, épuisés, renonçaient à courir et s'en revenaient sur leurs pas, lui, en loup qu'il était, continuait jusqu'au bout la poursuite. Après quoi, il rentrait au bercail. Quand aucun loup n'enlevait de mouton, il allait de lui-même en pourchasser un en cachette pour s'en repaître avec les chiens. Jusqu'au jour où le berger, voyant ce qui arrivait, en finit avec lui en le pendant à un arbre.

    Cette fable montre qu'un naturel pervers n'engendrera jamais de caractère honnête.

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    La belette

    Une belette s'introduisit un jour dans l'atelier d'un forgeron. Y apercevant une lime, elle se mît à la lécher, si bien qu'à force d'y frotter sa langue, celle-ci perdît beaucoup de sang. Et la belette lécha le sang avec délice, croyant qu'il provenait du fer, jusqu'à ce qu'elle n'ait plus de langue!

    Cette fable s'applique à ceux qui, croyant nuire aux autres, se causent du tort à eux-mêmes.

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    Le loup et la brebis

    Un loup, malmené et mordu par des chiens, gisait à terre, épuisé et incapable d'assurer sa nourriture. Il aperçut alors une brebis et lui demanda d'aller au fleuve tout proche pour lui chercher de l'eau. « Si tu me rapportes de l'eau, lui dit-il, je te trouverai de quoi manger. — Mais si je t'apporte de l'eau, c'est moi qui te servirai de repas », répliqua la brebis.

    Cette fable s'applique à tout homme perfide nourrissant de mauvais desseins.

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    La fourmi et le bousier

    Pendant l'été, une fourmi, à travers la campagne, ramassait des grains de blé et d'orge et les entassait chez elle pour s'en nourrir pendant l'hiver. Un bousier, la voyant, railla son labeur et sa fièvre, en une saison où tous les autres animaux, soulagés de leurs durs travaux, se prélassent à ne rien faire. La fourmi ne répondit rien sur le moment, mais lorsque l'hiver arriva, le mauvais temps noya les bouses et le bousier tout affamé alla chez la fourmi implorer un peu de nourriture. Et l'autre répondit : « Bousier, si au lieu de te moquer de moi quand je peinais, tu avais travaillé toi aussi, tu aurais maintenant de quoi manger. »

    II en est de même pour les hommes qui, ne manquant de rien, négligent l'avenir pour en pâtir ensuite, quand les temps ont changé.

    yes

      

    L'oie aux œufs d'or

    Un homme avait une oie qui pondait des œufs d'or. Croyant qu'elle avait dans le ventre un lingot, il la tua et, en l'ouvrant, découvrit qu'elle était pareille aux autres oies. Lui qui pensait trouver la richesse, s'était privé du coup du petit gain qu'il en tirait!

    Cette fable montre qu'il faut se contente de ce qu'on a au lieu de convoiter les richesses!

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    Le sanglier, le cheval et le chasseur

    Un sanglier et un cheval se nourrissaient dans le même domaine. Mais comme le sanglier détruisait l'herbe et troublait l'eau, le cheval, pour se venger de lui, demanda l’aide d'un chasseur. Le chasseur déclara qu'il ne pouvait l'aider qu'à condition de monter sur son dos et de lui mettre un mors. Le cheval accepta. Alors le chasseur devenu cavalier extermina le sanglier, emmena le cheval chez lui et l'attacha dans l'écurie.

    Ainsi, beaucoup de gens, en croyant se venger, vont se livrer eux-mêmes à l'ennemi.

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    Le sapin et la ronce

    Un sapin et une ronce disputaient ensemble et le sapin disait, tout fier : «Je suis beau, majestueux, immense, mon bois sert pour le toit des temples et pour la coque des vaisseaux. Comment peux-tu te comparer à moi ? » Mais la ronce lui répondit : « Si tu songeais un seul instant aux haches et aux scies qui vont bientôt t'abattre, tu préférerais mille fois être ronce. »

    II ne faut jamais rechercher la gloire à tout prix, car bien souvent la vie des humbles est la plus sûre.

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    Zeus et le renard

    Zeus,  impressionné par l'intelligence et l'esprit du renard, lui décerna le titre de roi des animaux. Mais il voulut savoir si, en changeant de condition, il avait également changé | ses habitudes de rapine. Aussi, un jour que le renard se faisait transporter en litière, lâcha-t-il un bousier sous ses yeux. L'autre, en voyant l'insecte voler autour de lui, ne put y résister et  sauta pour l'attraper,  sans la moindre vergogne. Et Zeus, indigné par ce geste, le remit dans son état premier.

    Cette fable montre que les gens vicieux ne changent jamais de nature, sous quelque dehors qu'ils se montrent.

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    Le corbeau et le renard

    Un corbeau, ayant volé un morceau de viande, alla se poser sur un arbre. Un renard en l'apercevant, voulut s'approprier la viande. Il se posta au pied de l'arbre et fit au corbeau force éloges, disant qu'il se devait, par sa prestance et sa beauté, d'être appelé le roi des oiseaux et qu'il le serait à coup sûr s'il avait de la voix. L'autre, pour prouver qu'il savait chanter, lâcha la viande et croassa. Et le renard sauta sur la viande en disant : « Tu as peut-être de la voix, mais il te manque encore l'intelligence pour régner sur les animaux. »

    Cette fable s'applique à tout homme totalement dénué d'esprit.

     

     

     


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  • Le loup et le petit enfant

    Un loup, rassasié de nourriture, aperçut un petit enfant étendu par terre. Comprenant qu’il était tombé de peur, le loup s’approcha et le rassura. Lui promettant de le laisser aller,  pourvu qu’il dise trois paroles sincères. L’enfant lui dit d’abord que ce n’était pas sa faute s’il l’avait rencontré ; secondement qu’il s’était trompé comme un aveugle. En troisième lieu : « Mort au loup ! s’écria t-il : ce sont tous des méchants à qui nous ne faisons rien et qui nous font une guerre cruelle. » Et le loup, sans se fâcher de sa franchise, le laissa aller.

    La vérité a souvent de la force même auprès de l’ennemie.

     

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  • Le médecin et le malade

     

    Un médecin soignait un malade. Celui-ci étant mort, le médecin disait aux gens du cortège : «  Cet homme, s’il s’était abstenu de vin et avait pris des lavements, ne serait pas mort. Hé ! Mon bel ami, reprit l’un deux, ce n’est pas à présent qu’il fallait dire cela, alors que cela ne sert plus à rien ; c’est quand il pouvait encore en profiter que tu devais lui donner ce conseil. »

    Cette fable montre que c’est au moment où ils en ont besoin qu’il faut prêter son aide à ses amis, au lieu de faire l’habile homme, quand leurs affaires sont désespérées.

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    L’homme et le lion faisait route ensemble

     

    Un homme et un lion faisaient un jour route ensemble, et cherchaient, en se vantant, à se persuader réciproquement de leur supériorité. Chemin faisant, ils rencontrèrent une sculpture représentant un homme qui terrassait un lion. L’homme les montra du doigt à son compagnon : «  vois, dit-il, comme nous vous sommes supérieurs à tous et plus forts qu’aucune bête féroce. C’est vous répondit le lion, qui concevez et qui exécuter ses sculptures. Si les lions savaient tailler la pierre, tu verrais beaucoup d’hommes terrassés par des lions.

    Que de vantards cherchent à se faire attribuer de grands mérites, qu’ils n’ont pas en réalité.

     


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  • Les voyageurs et l’ours

    Deux amis faisaient route ensemble. Paraît un ours. L’un de nos deux compagnons n’a rien de plus pressé que de grimper sur un arbre et de s’y cacher. L’autre était perdu sans recours : il se jette à terre et fait le mort. L’ours approche le museau et flaire tout autour. L’homme retient son souffle : l’ours, dit-on, ne touche pas aux cadavres. Enfin la bête s’éloigne. Le premier descend de son arbre : « Que t’a dit l’ours à l’oreille ? demande-t-il au second. Il m’a dit de ne plus jamais prendre pour faire route avec eux, d’amis qui vous abandonnent dans le danger. »

    Des amitiés sincères c’est le malheur qui est la pierre de touche.

     

    Le pêcheur et le petit poisson

    Un pêcheur jeta son filet dans la mer et en retira une mendole. Elle le supplia de la relâcher pour cette fois : « je suis si petite, disait-elle. Plus tard, quand je serai devenue grande, tu me rattraperas et tu tireras de moi plus de profit. Oui, dit le pêcheur ; mais je serais bien simple de lâcher le profit que je tiens pour courir après une espérance incertaine.

    Le profit qu’on tient vaut mieux, fût-il petit, que celui qu’on espère, fût-il grand.


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  • La femme  et les servantes

    Une veuve, ennemie de la paresse, avait de jeunes servantes qu’elle avait coutume de réveiller en pleine nuit pour les mettre à l’ouvrage au chant du coq. Celles-ci, qui peinaient sans relâche, résolurent de tuer le coq du logis, puisque c’était lui qui la nuit réveillait leur maîtresse. Mais il arriva que, leur projet accompli, elles furent plus malheureuses encore ; car la veuve, à qui le coq n’apprenait plus l’heure, les faisait lever encore plus matin.

    Pour bien des gens, les résolutions qu’ils prennent sont la source de leurs malheurs.

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    L’aveugle

    Un aveugle s’était habitué à reconnaître au toucher les animaux qu’on lui mettait entre les mains. Un jour, on lui présenta un louveteau. Il le tâta,  puis, hésitant : « Je ne sais, dit-il, si c’est là le petit d’un loup, ou d’un renard ou de quelque autre bête du même genre ; mais ce que je sais bien, c’est que c’est un animal qu’il ne faut pas mettre avec un troupeau de brebis. »

    Au physique du méchant, on reconnaît son caractère.

     

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    Les mouches

     

    Du miel s'était renversé dans un garde-manger. Des mouches arrivèrent et se mirent à s'en repaître ; et comme ce repas était bien sucré, elles ne s'arrêtaient pas. Mais leur pattes furent bientôt si engluées qu'elles ne purent plus s'en aller. Alors, en s'étouffant, elles s'écrièrent : «Malheureuses que nous sommes. »Nous mourons pour un bref moment de plaisir. »

     

    C'est ainsi que bien souvent la gourmandise est une cause

    de malheurs pour beaucoup de gens. Il ne faut pas se laisser guider par la gourmandise mais rester raisonnables.

     

    Fables d?Esope : Les mouches


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  • Le sanglier et le renard

    Un sanglier, près d'un arbre, aiguisait ses défenses. Un renard lui demanda pourquoi, alors qu'il n'y avait ni chasseur ni danger pour le menacer. Il préparait ainsi ses défenses. Il lui répondit : « Ce que je fais là n'est pas du tout inutile. En effet, si un danger me surprend, je n'aurai plus le temps de les aiguiser mais elles seront toutes prêtes à servir. »

    Cette fable enseigne qu'il faut se préparer avant les dangers. Mieux vaut prévenir que guérir

     

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  • Le sapin et la ronce

    Un sapin et une ronce se disputaient ensemble. Le sapin, en se vantant, dit : « Je suis beau, grand, haut, et je sers à faire des toits pour des temples et des navires. Comment peux-tu te comparer à moi ? » Et la ronce répondit : « Si tu pensais aux haches et aux scies qui te découpent, toi aussi tu préférerais être une ronce. »

    Dans la vie, il est dangereux de se montrer trop fier de ses qualités, car la vie des plus modestes est sans risques. La modestie et la simplicité n'attirent pas les ennuis.

     

     

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    Le singe et le chameau

     

    Lors d'une assemblée de bêtes, un singe se leva et se mit à danser.

    Comme il avait été très apprécié et acclamé par tous, un chameau jaloux voulut faire de même. Alors il se leva et il tenta lui aussi de danser.

    Mais comme il faisait trop de gestes ridicules, les animaux furieux le frappèrent à coups de bâton et le chassèrent.

    Certains, par jalousie, rivalisent avec plus forts qu'eux : cette fable leur est destinée. On se ridiculise en essayant de battre dans leur domaine les personnes les plus douées. 

     

    Fables d?Esope : Le Singe et le Chameau


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  • Les lièvres et les grenouilles

     

    Les lièvres s'étaient rassemblés un jour et se plaignaient entre eux que leur vie était peu sûre et pleine de crainte : en effet, les hommes, les chiens, les aigles et beaucoup d'autres animaux les pourchassaient ; il valait mieux mourir une bonne fois que trembler toute sa vie. Après en avoir décidé ainsi, ils s'élancèrent en même temps vers l'étang afin d'y sauter et de s'y noyer.

    Or des grenouilles installées tout autour de l’étang entendirent le bruit de leur course, et aussitôt sautèrent dans l'eau. Alors l'un des lièvres qui paraissait plus avisé que les autres dit : « Arrêtez, compagnons !

    Ne vous faites pas de mal : comme vous le voyez, il y existe d'autres animaux qui sont encore plus craintifs que nous. »

     

    Cette fable montre que les malheureux se consolent en voyant ceux qui sont plus malheureux qu'eux. On se rassure quand on constate que l'on est plus chanceux que d'autres.

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