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    Victor Hugo

     

      Victor Hugo est né le 26 février 1802 à Besançon. Il est un poète, dramaturge et prosateur romantique considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du XIXe siècle.

    Victor Hugo occupe une place marquante dans l’histoire des lettres françaises au XIXe siècle, dans des genres et des domaines d’une remarquable variété. Il est poète lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades (1826), Les Feuilles d'automne (1831) ou Les Contemplations (1856), mais il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments (1853) ou encore poète épique avec La Légende des siècles (1859 et 1877).

     

    Il est également un romancier du peuple qui rencontre un grand succès populaire avec notamment Notre-Dame de Paris (1831), et plus encore avec Les Misérables (1862). Au théâtre, il expose sa théorie du drame romantique dans sa préface de Cromwell en 1827 et l’illustre principalement avec Hernani en 1830 et Ruy Blas en 1838, mais aussi Lucrèce Borgia et Le Roi s'amuse.

     

    Son œuvre multiple comprend aussi des discours politiques à la Chambre des pairs, à l'Assemblée constituante et à l'Assemblée législative, notamment sur la peine de mort, l’école ou l’Europe, des récits de voyages (Le Rhin, 1842, ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890), et une correspondance abondante.

     

    Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre. Il a été admiré par ses contemporains et l’est encore, mais il a aussi été contesté par certains auteurs modernes. Il a aussi permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grâce à ses multiples prises de position, qui le condamneront à l’exil pendant les vingt ans du Second Empire.

     

    Ses choix, à la fois moraux et politiques, durant la deuxième partie de sa vie, et son œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique, que la Troisième République a honoré à sa mort le 22 mai 1885 par des funérailles nationales, qui ont accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris, le 31 mai 1885.

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  • Hier, la nuit d'été

    Hier, la nuit d'été, qui nous prêtait ses voiles,
    Etait digne de toi, tant elle avait d'étoiles !
    Tant son calme était frais ! tant son souffle était doux !
    Tant elle éteignait bien ses rumeurs apaisées !
    Tant elle répandait d'amoureuses rosées
    Sur les fleurs et sur nous !

    Moi, j'étais devant toi, plein de joie et de flamme,
    Car tu me regardais avec toute ton âme !
    J'admirais la beauté dont ton front se revêt.
    Et sans même qu'un mot révélât ta pensée,
    La tendre rêverie en ton cœur commencée
    Dans mon cœur s'achevait !

    Et je bénissais Dieu, dont la grâce infinie
    Sur la nuit et sur toi jeta tant d'harmonie,
    Qui, pour me rendre calme et pour me rendre heureux,
    Vous fit, la nuit et toi, si belles et si pures,
    Si pleines de rayons, de parfums, de murmures,
    Si douces toutes deux !

    Oh oui, bénissons Dieu dans notre foi profonde !
    C'est lui qui fit ton âme et qui créa le monde !
    Lui qui charme mon cœur ! lui qui ravit mes yeux !
    C'est lui que je retrouve au fond de tout mystère !
    C'est lui qui fait briller ton regard sur la terre
    Comme l'étoile aux cieux !

    C'est Dieu qui mit l'amour au bout de toute chose,
    L'amour en qui tout vit, l'amour sur qui tout pose !
    C'est Dieu qui fait la nuit plus belle que le jour.
    C'est Dieu qui sur ton corps, ma jeune souveraine,
    A versé la beauté, comme une coupe pleine,
    Et dans mon cœur l'amour !

    Laisse-toi donc aimer ! — Oh ! L’amour, c'est la vie.
    C'est tout ce qu'on regrette et tout ce qu'on envie
    Quand on voit sa jeunesse au couchant décliner.
    Sans lui rien n'est complet, sans lui rien ne rayonne.
    La beauté c'est le front, l'amour c'est la couronne :
    Laisse-toi couronner !

    Ce qui remplit une âme, hélas ! tu peux m'en croire,
    Ce n'est pas un peu d'or, ni même un peu de gloire,
    Poussière que l'orgueil rapporte des combats,
    Ni l'ambition folle, occupée aux chimères,
    Qui ronge tristement les écorces amères
    Des choses d'ici-bas ;

    Non, il lui faut, vois-tu, l'hymen de deux pensées,
    Les soupirs étouffés, les mains longtemps pressées,
    Le baiser, parfum pur, enivrante liqueur,
    Et tout ce qu'un regard dans un regard peut lire,
    Et toutes les chansons de cette douce lyre
    Qu'on appelle le cœur !

    Il n'est rien sous le ciel qui n'ait sa loi secrète,
    Son lieu cher et choisi, son abri, sa retraite,
    Où mille instincts profonds nous fixent nuit et jour ;
    Le pêcheur a la barque où l'espoir l'accompagne,
    Les cygnes ont le lac, les aigles la montagne,
    Les âmes ont l'amour !

    Victor Hugo

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  • scane 454

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  • Mères, l’enfant qui joue

     

    Mères, l'enfant qui joue à votre seuil joyeux,

    Plus frêle que les fleurs, plus serein que les cieux,

    Vous conseille l'amour, la pudeur, la sagesse.

    L'enfant, c'est un feu pur dont la chaleur caresse ;

    C'est de la gaieté sainte et du bonheur sacré ;

    C'est le nom paternel dans un rayon doré ;

    Et vous n'avez besoin que de cette humble flamme

    Pour voir distinctement dans l'ombre de votre âme.

    Mères, l'enfant qu'on pleure et qui s'en est allé,

    Si vous levez vos fronts vers le ciel constellé,

    Verse à votre douleur une lumière auguste ;

    Car l'innocent éclaire aussi bien que le juste !

    Il montre, clarté douce, à vos yeux abattus,

    Derrière notre orgueil, derrière nos vertus,

    Derrière la nuit noire où l'âme en deuil s'exile,

    Derrière nos malheurs, Dieu profond et tranquille.

    Que l'enfant vive ou dorme, il rayonne toujours !

    Sur cette terre où rien ne va loin sans secours,

    Où nos jours incertains sur tant d'abîmes pendent,

    Comme un guide au milieu des brumes que répandent

    Nos vices ténébreux et nos doutes moqueurs,

    Vivant, l'enfant fait voir le devoir à vos cœurs ;

    Mort, c'est la vérité qu'à votre âme il dévoile.

    Ici, c'est un flambeau ; là-haut, c'est une étoile.

     

    Victor Hugo (Les rayons et les ombres) 

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  • Je_veille...
     
    http://www.nature-et-poesie.fr

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    Les paupières des fleurs.

     

    Les paupières des fleurs, de larmes toujours pleines,
    Ces visages brumeux qui, le soir, sur les plaines
    Dessinent les vapeurs qui vont se déformant,
    Ces profils dont l'ébauche apparaît dans le marbre,
    Ces yeux mystérieux ouverts sur les troncs d'arbre,
    Les prunelles de l'ombre et du noir firmament
    Qui rayonnent partout et qu'aucun mot ne nomme,
    Sont les regards de Dieu, toujours surveillant l'homme,
    Par le sombre penseur entrevus vaguement.


    Victor Hugo.

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  • Fêtes de village en plein air

     

    Le bal champêtre est sous la tente.

    On prend en vain des airs moqueurs ;

    Toute une musique flottante

    Passe des oreilles aux cœurs.

     

     

    On entre, on fait cette débauche

    De voir danser en plein midi

    Près d'une Madelon point gauche

    Un Gros-Pierre point engourdi.

     

     

    On regarde les marrons frire ;

    La bière mousse, et les plateaux

    Offrent aux dents pleines de rire

    Des mosaïques de gâteaux.

     

    Le soir, on va dîner sur l'herbe;

    On est gai, content, berger, roi,

    Et, sans savoir comment, superbe,

    Et  tendre, sans savoir pourquoi.

     

    Feuilles vertes et nappes blanches ;

    Le couchant met le bois en feu ;

    La joie ouvre ses ailes franches ;

    Comme le ciel immense est bleu !

     

    Victor Hugo 

     

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  • Les rayons et les ombres (extrait)

     

    Oh ! Que j'étais heureux ! Oh ! Que j'étais candide !

    En classe, un banc de chêne, usé, lustré, splendide,

    Une table, un pupitre, un lourd encrier noir,

    Une lampe, humble sœur de l'étoile du soir,

    M'accueillaient gravement et doucement.  Mon maître,

    Comme je vous l'ai dit souvent, était un prêtre

    À l'accent calme et bon, au regard réchauffant,

    Naïf comme un savant, malin comme un enfant,

    Qui m'embrassait, disant, car un éloge excite : -

    Quoiqu'il n'ait que neuf ans, il explique Tacite.

    Puis, près d'Eugène, esprit qu'hélas !

    Dieu submergea,

    Je travaillais dans l'ombre, et je songeais déjà.

    Tandis que j'écrivais, sans peur, mais sans système,

    Versant le barbarisme à grands flots sur le thème,

    Inventant aux auteurs des sens inattendus,

    Le dos courbé, le front touchant presque au Gradus,

    Je croyais, car toujours l'esprit de l'enfant veille,

    Ouïr confusément, tout près de mon oreille,

    Les mots grecs et latins, bavards et familiers,

    Barbouillés d'encre, et gais comme des écoliers,

    Chuchoter, comme font les oiseaux dans une aire,

    Entre les noirs feuillets du lourd dictionnaire.

    Bruits plus doux que le bruit d'un essaim qui s'enfuit,

    Souffles plus étouffés qu'un soupir de la nuit,

    Qui faisaient par instants, sous les fermoirs de cuivre,

    Frissonner vaguement les pages du vieux livre !

     

    Victor Hugo

     

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